Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

- 3 s~ Remôntrance rie M. Feno!liet ~ 38,. funellement avec: celui des coupables même les duels qui tirent tant de rang de rép~nJu par les duels. votre nobletfe, affoiblilîent votre -état , Nous reconnoilfons bien que cetre éteignent & effacent les vives couleurs ·fureur qui rravJille votre état. ell infpi- de fa grace & de fa beauté, & ~etre foi– rée par celui qui elt appellé en l'écriture bletfe peut donner des grands avantages fainte :1 1neu.rtrier dè1 te comme1tctment ; à fes ennemis. qui malicieufement & :\ detfein fait bril- · Car de dire que cette aéèion ell quel– ler & reluire en ces aéèions barbares l'i- que exercice de valeur qui fepeuracqué– mage de l'honneur dont la noble Ife fr an- rir & fortifier en lui dretfant des foldats; çoife en naturellement iciolàtre' pour la ou que la réparation d'une injure ne re relever avec crédit , comme il fait fur peur faire que par les armes d'un appel - les autels poli us de meurtres & de fang, fans flétrir la réputation de l'offenfé '. & recevoir en facrifice leurs corps & c'ell contredire au jugement de HenrÎ leurs arnes; car nous apprenons de l'hif- le Grand votre pere. la mémoire duquel toire, qu'il a tant aimé le fang hum:1in, fera bénite en tous les lieclcs,- à qui les que meme il a deliré qu'on lui offrît armes & le nombre infini de villoires autrefois des hommes en viéèimes; & avoient à la vue de l'Europe acquis fans de fait, le Roi Arillomenes eu un jour contredit le titre du vrai juge & fouve– immola trois cents hommes :\ l'honneur rain arbitre de l'honneur, qui par fes de Jupirer; & en l'iJle de Rhodes, an- édirs facrés a déclaré que telles aélions ciennement tous les ans on facrifioit un éroient en effet contraires au vrai & fo" homme à Saturne. Les Grecs commen- lide honneur, dont il dérelloit l'ufage çoient fouvent leL:rs guerres par les augu- comme d'une fureur plus que brutale; ce res des vitlimes humaines; & chez les font les mots de l'édit. Latins, les Samnites burent une fois de Er à la vérité , SIRE , l'aélion n'elt leur fang répandu par un horrible facri- pas gloneufe ni digne d'honneur, que fice, pour fe lier d'un aveu exécrable & la violence d'une paffion reut tirer des conjurer contre les Romains. Cene ames plus timides; ou toute vorre France cruauté patfa des infidelesauxJuifs,dont en également généreufe. puifque nous quelques-uns immoloient leurs enfans& voyons que perfonne ne refufe le com• leurs filles :\ l'idole de ~1oloch. bat, ou il faut confetfer que ce n'ell pas l\.1ais Dieu ayant renverfé ces idoles la marque infaillible d'un bon courage• pu fa venue, & aboli un culte fi infâme puifqu'elle efi fi commune à tous: mai9 par fa croix, le voici renaître en nos comme les métauxontdesmarcaffitesqui jours fous d'autres prétextes & apparen- leur retfemblent, ainfi les venus ont des ces; car, S1RE, nous ne pouvons diili- vicesqui les contrefont. La vertu de force mu Ier que votre royaume ne foir aujour- efi proprement une trempe ac.érée d'un d'hui le temple de (es abominations : erprit judicieux' par-tout égal & unifor– l'awel, c'ell !e pré ou la place du corn- me, qui (e donne le loifir de reconnoître bat; l'idole, c'ell l'honneur; le facrifice, les périls fans fe troubler. & les méprire c'ell le duel; les prêtres. font ceux qui ou rurmonce pour quelque detfein digne fe battent C•>mme gladiateurs; l'hollie, de louange, ce qui n'appartiendra jamai9 c'efl leur vie & leurs ames ; & par une aux bouillantes, aveuglées & incertaines rencontre furieufe , ils font même les aéèions des duels, que nous devons ap· prêtres, le facrifice & la vidime des peller un tran(port de fureur contre les enfeu. loix divines & hcmaines, & un cruel ou· Or plnlieurs chofes font maudites & trage à la n~mre. déplorables en ce•te aéèion dommagea- Car, SrRE, qui peut confidcher les bic à la France , honteufe à la nature, accidens effroyables qui accompagnen~ contraire à l)ieu, & qui charge dange- cette manie fans !J déreller ? ou qui reufement la confèience de V. M. Pre- peut ouir parler ctes feconds fans fré· miércment, votreFrance,S1RE,eflmer- mir & maudire le temps auquel il ell: veilleufemenr affaiblie par ce déborde- né, puifqu'il lui fait \•oir tant de monf· ment; & tout ainli qu'ure grande perte de rres ? Quelle amitié déformais peur fang éteint la vigueur de nos corps, ter- être Cure & fainte entre vos fujers quo nit le vifage, & rend les fondions de la la vertu unit & lie d'un ciment l1ono• nature plus tardives & fanguitfantes • de iablc • Ji fans y penfei ils fe 1rouve~t engage$ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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