Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'369 ·cardinal du Perron. M. DC. XV; fortir d'une autorité infaillible ; com– ment ell:·ce, quand on y mêlera quelque claufe contellée & révoquée en douce , par le refie de J'églife, qu'elles ferviront de frein :\ ceux qui ne craignent que les rourmens de l'ame? Et comment impri– meront-elles la terreur de l'anachême ès efprits qui croiront qu'elles feront elles– mê1nes fujettes à anarhê1ne? Au contrai– re, comment ne détruiront-elles point les bons & fullifans remedes, que les con– ciles écuméniques, dont l'autorité efi infaillible, avoient infiitués pourlefalut des Rois qu'on nous a ôtés, par le mê– Jange d'autres chofes, dont l'églife uni– verfelle ne convient pas? J'ai dit bons & fullifans remedes pour le falut des Rois qu'on nous a ôtés: car qui ne flit, que :fi les monlhes infernaux qui ont attenté fur la vie de nos deux derniers Rois, euf– fent lu les loix ecclélialliques, i!s euffent tronvé leur damnation expreffe dedans le décret du concile de Confiance ? Et dnnc, que ce n'a pas été par le défaut des ]oix ecclélialliques, mais par fauce de les avoir lues ,ou plutôt par une malice enra– gée & diabolique, qu'ils ont commis ces deux horribles affaflinats ? r.1ais on ré– plique , qu'il ne fullit pour affurer la vie des Rois , que l'églife ait décerné fous peine d'3nathême , que nul ne puiffe at– tenter fur leurs perfonnes, fi elle ne dé– Cerne auffi, fous les mêmes peines , que ]es fuiets ne puiffent ·être abfous de leur obéiffance, en quelque état qu'ils foienr, c'ell-à-dire qu>nd même ils feroient pro– feffion d'hérélie ou d'infidélité inêorrigi– ble, & fe rendroient perfécuteurs & vio– late~rs des confciences ; car encore, di– fent les ré;>liquans , que l'églife défende que l'on n'entreprenne fur li vie des Princes; néanmoins li les Princes vien– nent à tnmber en hérélie ou apollafie incorri~ible , & fe rendent perfécureurs de la foi, & que l'églife li-detfus dé– clare leurs fujets abfous du ferment de fidélité, & que nonoblbnt cette décla– ration , ils les veulent forcer de conti– nuer à leur obéir, ils deviennent tyrans; or, ajourent-îls, les loix politiques per– mettent à chJque puticulier, d'entre– prendre fur la perfonne des tyrJns ; & par conféquent leur vie, en cas d'hfréfie ou d'opnflafie, ne peut être affurée. A cette ob;etlion donc , la réponfe ell c-ourte & facile ; car l'églife ne (c mêle de l' abfoluùon des fujcts , fmon au tri· buna! eccléfiaflique, & outre cette pei– ne là, & celle de l'excommunication,n'en impofe aucune autre; au moyen de quoi, tant 5'en faut qu'elle confente que l'on entreprenne fur la vie de ceux contre qui elle a jetté fes cenfures, qu'elle abhorre toutes fortes de meurtres, & principale– menties meurtres imprévus & inopinés, à caufe de la perte du corps & de celle de l'ame, qui y font fouventconjointes; que li l'on dit que l'églife ne l'ordonne pas, mais qu'elleeft raufequ'il fe fait, d'a~tant que la république venant à fe conformer au jugement de J'églife ; & à. faire la même décilion au tribunal poli– tique ; fi le Prince veut pafltt outre , la république le 1léclare tyran & ennemi de l'étn , ~: ronféquemment le foumet à. l'effet des loix politiques , qui permettent de confpirer par atfallinac contre les ty· rans. Nous apportons premiérement· cette exception , qu'il y a grande diffé– rence entre les tyrans d'ufurpation, lef– quels les loix permettenrd'exrerminerpar toutes fortes de voies; & les tyrans d'ad-. minillration qui font légitimement ap– pellés :\ !J principauté , mais l'adminif– trent mal ; & ajoutons que les Princes hérétiques, qui perfécutent la foi & leurs fuiets catholiques;for.c du nombre des ty– nns d'adminifiration, & non du nombre des tyrans d'ufurpation , contre lefquels feuls il ell permis de confpirer par em– buches occultes & clandellines; & li l'on répart que les loix politiques permettqit de confpirer contre les uns & les autres; nous répondons que ce font les loix po– litiques, profanes & payennes, comme celles des anciens Romains, ou <les vieux Grecs , & non les loix politiques chré– tiennes; car les loi~ politiques chrétien– nes ne conliderent pas feulement en leurs Princes le- refpeét qui leur eft dû , pour le bien de la police temporelle, & 3 caufe de la majelléde l'état qu'ils rcpréfentent, mais confiderent en eux J'imase & l'onc– tion de Dieu , qui les a appellés à cette dignité ; de forte qu'en ceux c;ui ont eu une fois la vocation légitime:\ la royau– té, quelque tyrannie qu'ils exercent , jamais les loix politiques chrétie~r,cs ne paffent jufques à permettre qu'on ufe de profcription contre leurs perfonncs, & qu'on attente par conjurltion clar.def– tine fur leur vie; même leur portent le même refpell: que porta David;( Saül , encore qu'il rac qu'il étoit rejetté & A" ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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