Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

', G7 'R.e111ontrance Je \lilibilité de l'églife des hérétiques; & pourquoi dilférer à leur céder Il viél:oire & les armes; car quel plus grand tro– phée leur pouvons nous ériger , que d'a– \louer que le royaume vifible de Chrill: foie péri de la terre, & que depuis tant de fiecles, il n'y ait eu ni temple de Dieu, niépoufede Chrifl, ni églife, mais par-tout, le re3ne de l'anrechriU, la fi– nagogue de facan, & l'époufe du diable: & quelles pius forres m1chines peuvent– ils defirer , pour renverfer & démolir l'article de la rranlfublhntiation , celui de la confellion auriculaire, & autres femblables qui ont été décidés contre )es Albigeois; & en Comme mettre fans delfus delTous toute la religion catholi– que; que de dire que l'églife qui les a èécidés fans autorité , & n'étoic plus lors l'églifede Chrill, mais la concubine de l'antechrill ; car voili où nous me– nent ceux qui nous forcent de jurer, que tenir qu'en avcun cas les fujets puilfent être abfous de leur fidélit~, eft une doc– trine confrJire à la parole de Dieu, im– pie & détellable; & veulent mêler cette propofition en une même conclufion de foi, & fous un nreme décret d'Jnathême avec celle de l'alfallinat des Rois. Helle le dernier inconvénient que j'ai promis d'examiner, qui eft, que non feulement ce mêlange rend le remede que lon veut apporter au péril Jcs Rois, inutile, mais pernicieux & dommagea– ble : or vous fupplierai-je, Mellieurs, avant que d'y entrer , de ne permettre de vous dire, que je necede en dfeél:ion au fcrvice du Roi à aucun de mes com– patriotes. Je fuis François & fils de Fran– .çois, & n'ai jamais regardé que les Rois. Je n'ai jamais en fait d'éuc , jerré les yeux fur les autres , & s'il plaît à Dieu me conferver l'efpric foin , ne !es -tour– nerai jJmais ailleurs. J'ai értl nourri & élevé fous les aîlcs du Hoi f-lcnri III. & fuis toujours demeuré attaché à fa fortune pendant qu'il• vécu. Après fa mort j'ai fuivi celle du feu Roi I-lenri– le-Gran.-1, de glorieufe mémoire, & cela ~n faine confcience, \'oire Celon les maxi– mes'· tant de ceux qui tiennent la p1nie affirmative, que de ceux qui tiennent la négative; car lailfant à part le mot de relaps, que l'on lui avoit imputé par mauvaife information, il ne fut jamais ni perfécuteur, ni incorrigible , au con– ttaire , dès que fon prédéçeJfeur f~t /' Eminentij]ime 'f~s· mort. il promit de re faire lnllruire' & aa plus fort de (es alfaires me faifoit l'honneur de conférer en fecret avec moi des points de notre foi , pour fe prépa– rer à fa converlion. Je le ramenai par la grace de Dieu, ou plutôt la grace d1 Dieu par moi , à la religion catholique. J'obtins (on abfolution à Rome du Pape Clément VIII. & le réconciliai avec le S. Siege; allions par lefquelle~ il a achevé de recouvrer fon état, & de vous relli– tuer tous en vos maifons , commodités & fortunes. Je l'ai depuis perpétuelle– ment Cervi, portant & foutenanc l'hon– neur & les droits de S. ~1. plus chere– ment que ma propre vie, non ici où il ell aifé d'exalter le fervice du Roi, & louer, comme l'on dit, les Athéniens à Achennes, mais hors de (on royaume, & là où les chofes fe difputoienr; & de cela aull_i j'ai remporté pou~ muqued'appro– bauon , toue ce que Je polfede d'hon– neurs & de commodités: car je n'ai ja– mais reçu ,ni biens, ni dignités que de lui. C'ctl lui feu! qui m'a porté :i l'épifcopat, à l'archiépifcoP,at, au cardinalat ; m'a f . d #. 'l ait gran au:non1er, & m'a donne es moyens & appointemens nécelfaires pour m'aider à foutenir une partie de ces charges. C'etl du Roi fon fils, que je tiens la continuation des mêmes bien– fairs, fans efpérer ni vouloir jamais ef~ pérergratification d'aucun autre; & pour cc, Mellieurs , vous devez croire que je ne fuis mu en cette occalion, d'autre in– térêt, que de celui de fon fervice, & de la confervation de la religion catholique, dans le falut de laquelle le falut fpiriruel & temporel de lui & de fon état eft com– pris. P<lur la premiere branche donc de notre derniere oppofrüon, qui eft, que le mêlange des chofes. contcncieufes 1 rend le rcmede c;ue l'on veut apporter a11 péril des Rois, inmiie & infruél:ueux, il en a déjà été alfez parlé dès le commen· cement: car puifque nous Commes d'ac– cord les uns & les autres , que les loilc temporelles, & les peines impofées fur le corps, ne font aucunement fuflifantes. pour dércurner ces malheureux attentars, & qu'il faut avoir recours aux loix fpi– rituelles, & aux peines qui s'exécutent apr~s la mort; c'eH-à·dire , aux loix d'anathême, & de damnation éternelle; & que la raifon nous apprend, que les loix d'anathême ne font d'imprellion ,dc.dàlls le~ amç~ 1 6 cllÇS ne .fo'!t cru~ foiu~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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