Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

J~ 9 Remontr~nce de fEminenti_dîm1 "fifl Turcs , étoit injufie & illégitime, & ritt de leur infidi!itl, font d;gnes dt ptr– condamner )"autorité de tant de conci- drt la puij{anct far les fidt!es , a)oute, les qui ont décerné les expéditions de la mais ula qut!qutfois l'eglifa lt fait , fJ Terre Sainte , pour aider aux chrétiens quelquefois ne lt fait ·jia1; & sïl fallait d"Orient à fedélivrer du joug des infide- conclure, de ce que l'ancienne églifc les, chofe qui eût été injulle, ( car n'a point déclaré les premiers Empe– l'accelfoire fuit le principal ) fi les chré- reurs ariens exclus du droit qu'ils tiens d'Orient eullent ét~ fujets légitimes avoient de Dieu de commander aux ca– des princes mahométans, & ne fe fuf- tholiques, qu"elle n'avait point cerre fent pu revolter contr'eux; mais même autorité, il faudrait donc conclure tout ce ferait anathématifer la mémoire de de même, de ce qu'elle ne les a point tant de héros chrétiens, & vouloir que excommuniés, qu'ellen·avoir pointl'au– tant de chevlliers, de princes & de Rois, torité de les excommunier: car nous ne & enrr'autres notre glorieux S. Louis, trouvons point que ni le Pape, ni aucun. qui mourant en cette guerre comme concile , aie jamais excommunjé nom.. champions de la caufe de Chrilt, pré- mément &. perfonnellement les Empe– tcndoient acquérir la palme du martyre, reurs ariens; non que l'églife ne les pÛt fuirent morts en une caufe injutle & di- excommunier auffi-bien que les autres gne de damna ri on; mais ceux qui rien- ariens qu'elle excommun1oit tous les nent la partie négative, ;·epartenr, & Jours, mais pource qu'elle ellimoir cho– difent que du temJ.>S des ?remiers Em- fe imprudente & pernicieufe à la reli– pereurs ariens, comme Conlbnrius & gion de les irriter, n'ayant pas la force Valens, 'avant lelquels l'Empire avoir de les réprimer;& pour le regarà d'()– .!éjà reconnu Jefus·C_hrill , l'églife n'u- fi us , ils répondent qu'il ne dit pas que fa point de cette procédure, & n'abfo- l'églife ne peut défobliger au tribunal lut point les chrétiens de leur obéi Ilan- fJ:iirituel les catho:iques de 1'obé11fance de ce: au contraire, que l'évêque Olius Conltanrius, fi elle eût jugé qn'il leur écrivant à J·Empereur-Conllantius, lui eût été utile, pollible & nécelfaire d'en– dit: Comme celui qui voudroit ravir ton treprendre de fe délivrer de fa !}'rannie; empirt, réfifleroit à L'ordonnance de Dieu; ni ne dit pas que fi !'Empereur Conflans, ain/i crains qu'ufurpant /·autorité des cho- prince catholiqt1e, ne fût poi11t mort,, {es de J'égiife, tu n'encoures un grand cri- & qu'il eût déclaré la guerre i fon frerc me. A cela donc les garants de la partie Confhntius, romme .il J'en avoitmena– aflirmative répondent deux chofes; l'une, cé , s'il ne celfoit de perfécuter les ca– que la coutume d'obliger les princes i tholiques; les Cltholiques d'Orient ne fc faire ferment exprès à Dieu & à leurs fullent point joints à lui , & n'eulfent peuples , de vivre & mourir en la reli- point cru que l'églife les eût pu difpen– gion chrétienne & catholique , n'avoir fer du ferment de ,fidélité quïls avaient point encore lieu au temps des premiers fait à Conllantius; mais ils difentqu'O· Empereuts hérétiques ou apolbrs , & lius parle de ceux qui de leur autorité prt– ne fut introduire que depuis, à favoir vée, & pour leur ambition parriculiere • .lorfqu'on voulut empêcher la religion fe fulfent élevés contre Conlhnrius, afin de tomber aux mêmes périls où elle de lui ravir l'empire & fe rendre tyrans– avoit été fous eux : i"autre, que l'églife Combien <;ue Lucifer, ce grand confcf– n'nfa point de cette procédure, non par feur tant cékbré par S. Athanalè, ne fait défaut de.droit, m1is par défont de for- point de difficulté d'appeller Conllan– ce, non par défaut de pouvoir en elle tius, tyran lui-même: car écrivant à fi de l'ordonner, mais par défaut de pou- propre Jlerfonne, il le nomme, le ryrate \loir ès peuples catholiques de l'exécu- de fan fiecle, & L'Anriochus de fan Jieclt, ter:, car il ne fuflir pas pour obliger l'é- & protelle qu'il n'ell pas tenu d"obferver glife à déclarer les princes infideles, dé- en fon endroit la rnodellie de paroles que chus de leurs droirs, & exhorter leurs !'Apôtre commande être obfervée aui: fujets à fe départ;r de leur obéilfance, princes & magillrats, pource que l'A– qu'dle le puilfe faire liciternent, mais pôtre parloir des princes qui n'avoient faut auili qu'elle le puilfe fair~ prudem- point encore cru en Chrift, & non ment & utJlement; & pour ce S. Thomas des princes qui s'étaient revolrés de llprrs avoir dit; Les infirieles, par le ml- Chrift. J'.,jQute , dit-il , '.l"f f .llp41rc http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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