Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~ ~ ~ Remontranèe de droiu de prélature, ni qu'il foie de droit divin , de continuer à leur obéir après qu'ils en fane déchus : mais les atheleces de la négaciveobjetlent, que J'églif~qui a vécu fous les premiers Empereurs payens, n'a jamais ufé de ce droit d'ab– foudre au tribunal fpirituel les chré– tiens, du ferme ne qu'ils leur avoient fait: au contraire , que les premiers chré– tiens ne prêchaient autre chofe, que l'obéilîance qu'ils rendnient aux Empe– reurs; ii cela donc , les défenfeurs \de l'affirmative répondent plufieurs chofes: car premiéremenr i!s difent, que l'églilè n'ayant point al>fous les chrétiens du fern1ent de fi,féJiré fait par eux aux Em– pereurs payens , cous les chrétiens par– ticuliers étnient obligés .. n1ê1ne en con– fcience , de leur obéir, & de prier Dieu pour 13 fureté & profpéri té de leur em- f. ire; & quant à la raufe pour laquelle églife n'avoit point délié l'obligation fpirituelle que les chrétiens avaient de leur obéir, ils en ap;:iorrenc trois raifons; la premiere etl, que ç'etÎt éré une trop grJnde imprudence que d'irriter les Em– pereurs payens par une relie déclaration, en un temk'S où ils étaient les maîtres de l'univers, & que cette atlion eût été non feulement inutile , mais entiére– menc dommageable & ruineufe aux chrétiens ; contre lefquels , aigrit· & ir– riter les Empereurs, lorfqu'ils avaient toute la force du monde entre leurs mli11s, c'était non fecourir-, n1ais per– dre & précipiter la religion; & qu'il ne fuffit p1s, pour obliger l'iglife à faire quelque chofe , qu'elle le puitlè faire légitimement , fi elle ne le peut faire aulli prudemment & utilement. La fe– conde raifon ell, qu'il y a grande diffé– rence entre les Empereurs payens, foqs lerquels J'églife commença à jetter (es premieres r>cines, & l~s princes qui tom!:ieroient maintenant en héréfie , ou en apolbfie de la religion chrétienne, & deviendroient ou ariens, ou ma ho- , metans, ou payens ; car les Empereurs payens qui étaient lors, n'avoient point encore fair hommage à Chritl, n·a– voient point encore employé & fournis le col fous le joug de Chrill , comme nous lifons que faine Remy dit à notre premier Roi Chrétien, micis deponecolla SICamber; ne s'étaient point encore obli– gés par ferment mutuel & réciproque à lc11n fuje1s, de vivre ac mourir en la ce- l'Emi11inti.ffimè J SC ligion & obéi!Tance de celui qui porte écrit fur fa cui!Te, lt Roi des Rois, & l• Stigntur dts Seignturs : & ces paroles du Pfalmite, les Rois & les nations s' offem– hleronl tri u.n, pour fervir au Seigneur• n'étaient point encore accomplies : ni celles-ci d'Efaïe, lts Rois t'adoreront prof– ttrn/s en terre, & licheront'" poudre de tt.J pitds. Au moyen de quoi ne s'étant point déclarés va!Taux & tributaires de Chritl. ne lui ayant fair aucun ferment d'hom– mage & de fidélité, n'ayant point été reçus par leurs fuiets, à condition de vivre fous l'empire,& fous les enfeignes de Chrill, & ne s'étant point liés à eux par ce contrat & ferment mutuel; quancl ils venoient à dénoncer la g~erre à. Chrill, ils ne tombaient point par leur propre profdlion, en crime manifelle de frlonnie, ils ne fe <léclaroient point par leur propre jugement, indignes & dé– chus des fiefs qu'ils cenoient de lui, ils ne violaient pomt le ferment mutuel &: réciproque qui étoit entr'eux & leurs peuples: au lieu qu'aujourd'hui les prin– ces chrétiens, qui ont f.11t depuis tant de fiecles, profeffion d'être va!Taux &: tributaires du regne de Chritl , & de foumenre leurs fceptres , leurs couron– nes & leurs diadêmes i fon empire, qui ont élevé & arboré f• croix , en leurs enfeignes & en leurs bannieres, l'ont portée fur leur front de leurs diadèmes• l'ont élevée fur la cime de leurs couron– nes, l'ont marquée fur leurmonnoie, afin qu'il apparût de qui était num1fma ctn– fas, l'ont ceinte de ces infcriprions, Clrriftus vincit , Clrriftus rtgnat , Clrriftus imperac , fe font obligés depuis tant de temps, par les fermens de leurs facres, & à Dieu & à leurs peuples, de mainte– nir la foi de Chritl, & ont reçu à cerce condition le fceptre de leurs peres, & 1,e ferment réciproque de leurs fujets: ceux– là, quand ils viennent à déclarer la guer– re à Chrill , & à rompre le ferment qu'ils ont fait i lui & à leurs états; non par un fimple aéle de contrariété, mais par un ferment contraire ; non par UR fimple exploit de répugnance, mais par une profeflion & protetlation d'y vouloir toujours répugner; non par une limple infratlion du ferment, mais par un va:ll & un ferment, de vouloir perpétuelle– ment rompre & violer leur ferment; non par un fimple manquemer.t de foi, mais par 11ne protefiation de foi, àJ'cnnemi "- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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