Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

;s[ · 'R.emôntrance de mais ce nœud Cpirituel & eccléfiaftique, & cetteobligationcontraltée au tribunal de la confcience; & 9 u'il s'agicde difpu· ter fi en cas d"hérélie 11 peut être dilfous ou non, ce ne foit une quellion de théo· Jo3ie; & puis quelle que foit la mJtiere en foi , qui ne voit que difpurer fi elle en conforme ou contraire à la parole de Dieu , c' cil une quellion de religion ? 1Vl.1is on répliquera que cela en fi clair & fi évident par l'écriture, qu'il n"y échet ni difpuce ni jugement. Ell-il vrai? Et donc une propolition que tous les doc· reurs fcholall:iques, & nommément ces deux grands luminaires de l'école de S. Thomas & S. Bonaventure, & tant d'au· tres évêques dolteurs ont ellimé confor· me, ou pour le moins, non répugnance à la parole de Dieu, le conrra;re de cette propofition fera fi cbir en l'écriture , qu'il n'aura befoin, ni de difpure, ni de jugement ? Er donc, quel ar.ricle de foi ne fera point arr1ché du tribunal tie l'é– glife, & expofé en proie à la préfomp– tion des hérotiques , s'il fullic de dire qu'il ell fi clair en l' écri cure ,qui 1 n'y échec ni difpure ni jugement; à la vérité cela auroit quelque •pparence fi ceux qui tien– nent l'une d~s propoficions, alléguoienr J' écriture pour eux, & que les autres nel'al· légualfcnt point; mais tant ceux qui rien· ·nenc l'affirmative que ceux qui tiennent la négative, argumentent par lécriture, ré– pondent par l'écriture, & répliquent par récriture; pour exemple, ceux qui tiennent l'aflirmative, à favoir,que les Princes qui violent & détruifent la religion, peuvent être exclus ~dl: boutés de leurs droits, al– Jeguent que Samuel dépofa Saül, ou Celon les autres, (c1r je ne prérens rien traiter ici réfoluciveme~t, mais fenlement pro– blémariquemenr) le déclara dépofé, pour ce qu'il avoir violé les loix de la religion judaique ; que le prophere Ahia dé– pofa Roboam du droit royal qu'il avoit fur les dix lignées du peuple d'Ifraël , pour ce que fon perc Salomon avoic apoll:Jtife b loi de Dieu , & facrifié -aux fa:ix Dieux; que le prophere Hé lie dépofa Ach1b pour ce qu'il embra!Toit la religion des faux Dieux, & perfécu· toit les ferviteurs du vrai Dieu. Ceux au con!raire qui ti~nnent la partie né· gacive , répondent que les organes, mi– nilhes & oracles de relies dépolirions, étoient pro;iheres , qui éroient parri– 'uliérement & infailliblement inflruits f Eminentiffime ) ~ i' de la volonté de Dieu , 8t que leurs ac– tions ne peuvent étre tirées en confé– quence pour le temps de la loi évangéli– que, en bquelle il n'y a plus de prophe– tes. Ceux qui répliquent pour h partie af– firmative difent , que ce qu'il y avoir en la religion judii<iue deux fortes de mif– lions; l'une ordinaire, qui étoir la facerdo– rale, & l'autre extraordinaire, qui étoitla prophétique, éroit afin que li l'ordinaire venoit à tomber ou à vac'l!er , elle fût relevée & affurée par l'cxrraordinaire; mais qu'en la loi évangé!iqut , où il n'y a qu'une million , qui etl b f•cerdotale; toute l'autorité & iufaillibilité qui iroit ès deux millions de l'ancien tell.ment; s'ell réunie en la feulemiRion ordinaire& facerdotale du nouveau, qui par confé– quent ne peut non plus faillir à ju~er de l"héréfie ou de l"apoll:alie de la reiigion chrétienne, (qui font les deux cas feuls pour lefquels les dolteurs françois qui ont écrit en faveur des Rois, elliment qu'un Prince peur être exclus du droit de régner fur le peuple de Dieu) que li miRion prophétique de l'ancien rell:a– menr; & d'ailleurs ajoutent, qu'en l'an– cien reUamenr même , cette prérogative n'éroit pas rell:reinre aux feuls propheres, mais s'érendoir aux facrificateurs ; car les facrificarrurs jugeaient de la lepre; Ji tu vn~s , dit la loi, quJil y ait difficu/1J entre ltpre & lepre , tu mo11rtras aux fa.. crificateurs de la race de Levi; & de cela il y avoir deux raifons, l'une , que la le– pre, C<lmme ont remarqué tous les an• ciens Peres, écoit la fi~ure de l'héré· lie , de laquelle le jugement devoit ap– partenir aux feuls facrificareu'~ de la loi évangélique ; l'autre , que la lepre n'était pas lors une fimple maladie naru· relle encre les Juifs, comme elle !'cil: main· tenant; mais éroirune punition extraordi– naire, miraculeufe & divine; & pour cette c311fe, elle réfidoir tantôt dans une pierre du bâtiment, qu'il falloir arracher pour l'ôter, tantôt dans un floccon de laine d'un habillement; au moyen de quoi, le jugement de cette plaie apparrenoit à ceux qui écoient les interpreres ordinai· res de~ caufes de l'ire de Dieu , c'ell:-à– dire aux facrificareurs ; & en ce cas-là, difenc· ils , tous leurs éroient fujecs , voire les Rois mûmes, & obligés après qu'ils avoient prononcé de la lepre, & .dédoré qu'ils en éroient cachés,, ~e fe féparer d!l commerce & de 1 admt• ni!lratio11 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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