Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

·s Ev~qut de Ba\a!, (édez aujourd'hui , lefquels, felon le té– moignage des plus clairs-voyans entre les ancien.s , tant ~ayens que chrétiens , «;lue Je tais expretTémenc pour ne vous ctre ennuyeux • n'ont été lleuritTans ni heureux , que pour avoir écé diligens obfervateurs de l'ordre , réglemens & difcipline de leur religion : or li la feule ombre de religion a été li efficace à l'en– droit des premiers • qui étoienc payens , combien a pu le corps & l'etTence de la vraie r~ligion encre les chrétiens? Auffi l'expérience des liecles palTés jufques n'agueres , a montré qu'entre les chréciens ( la gloire en fait :1 Dieu ) les cenfures & excommunications ont plus fervi pour dompter & contenir les cœurs durs & félons en une bonne foi & fo– ciéré civile , que 13 grandeur , valeur , puitTance, loix & ordonnances des Rois & magiflrats. Donc , c'ell chofe remarquable en l'antiquité , que la difcipline eccléliaf– tique a été tant eftimée pour un alTuré lien de concorde en un état, que Julien l'Apoflat voyant le cœur de fes fujets fort aliénés , jugea ne pouvoir trouver meilleur moyen de fe faire bien vouloir, que de transférer & faire obferver la même forme de difcipline en fa religion du fervice des faux dieux & idoles ; comme quelque temps devant !'Empereur Sévere avait ufurpé en l'établitTementdes magiflrats l'ordre des éleétions aux char· ges eccléliafliques. Et pour lailTer les hitloires étrange· res , qu'y a-t-il qui entretienne li long– temps ceux de la nouvelle opinion en un li mauvais fondement. que l'emprunt qu'ils ont fait de nos examens de conf– cience, des excommunications , de l'éta· blilTement des minilhes par paroitTes , des fynodes, tant particuliers que pro· vinciaux; & bref de tant d'autres façons de difcipline dont ils ufent, bien que comme linges de l'églife, & les altérans (elon leur paffion ? Si doncques , S 1 RE • l'on vous re– montre que cette difcipline tant recom– mandée & nécelTaire, en en J'églite françoife , non feulement abâtardie , mais quali totalement éteinte , que pou– vez-vous efpérer de nos offices & devoirs pour contenir le P.euple en la crainte de Dieu & votre obeiJTan'e, li nous, de qui elle dépend, & qui feuls avons l'autorité de l'établit & remettre, femmes non- . M. D. LXXIX. chalans & parcfi'eux à la raire revivre ~ Que deviendra la crainte de Dieu • fi ce qui la garde , comme les cendres con• fervent le fou , efl amorti ? Comment pourrez· vous retenir & vous glorifier à bon droit du nom de Très-Chrétien• c'efl-à-favoir, d'être chef & feigneur du peuple le plus chrérien? Quelle atTurance pourrez-vous prendre de tous vos con· feils , édits & ordonnances, pour rega· gner l'amour & obéilTance de vos fujets. s'ils ne font appris & contenus en l'a– mour , crainte & obéilfance de Dieu notre commun Roi , fcigneur & maî– tre • qui feu! manie les cœurs , & les peut ranger à l'amiable comme il lui plaît? Car. comme dit le prophete Ofée en la perfonne des mauvais fujets, nous ne craignons point de Dieu , que nous fera donc le Roi ? Que nous pourrait-il fervir. ou pourquoi le redouterons· nous~ Pour ces raifons , & après les avoir bien pefées avec plulieurs autres , le Clergé vous fupplie très humblement• que par votre autorité, il lui fait per– mis de remettre la difcipline eccléliaf· tique , & fe réformer à bon efcient 3. l'honneur de Dieu , gloire & réputa– tion de verre nom & dignité. Il a choili de toutes les regles de réformation & difcipline , celles qui ont été par le Saint Efprir diétées & écrites au faint & uni· verfel concile de Trente, parce qu'il ne s'en trouve point qui foient plus aufle– res & rigoureufes , ni plus propres 1 l'indifpolition & maladie préfenre de tous les membres du corps eccléliafli– que; mais principalement parce qu'ils font liés & atlraints aux loix ainli fai– tes par l'églife univerfelle , fur peine d'être tenus pour fchifmatiqucs envers l'Eg!ife Catholi9ue , :'poflolique & Romame , & d encour1r envers Dieu anathême & perpétuelle damnation. Que li cela n'ell tenu pour confiant• très-ferme & très-véritable entre les chrétiens , c'efl fait de l'autorité de l'ég:ife , vaine la religion chrétienne ".aine la pr~dication de l'évangile , qu~ 1 on ne croit que fous la créance & au– torité de la même églife. Il faudrait tenir . pour, ~éduéteurs ,du peuple tant de famts evcques & martyrs qui font morts conllans pour maintenir cette foi & doétrine. Bien /impies & abL1fés auraient été tant de bons Rois & fages perfonnages qui les ont crus & enfui~ A ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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