Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

•34 ,- Rtmontrance de l'Emintntiffime 344 qu'aux (euls cas d'héréfie ou d'infidéli- fation de fon prince, s'il fair profeJlion ré, c'e!l:· à-dire, l'abjuration de la reli- de la religion catholique , ou d'une au– gion catholique ou chrétienne i Mais les tre: or qui ne reconnoît qu'il ell trop Papes, répliquera-c-on , peuvent bien plus utile aux Rois d'avoir ce double imputer aux Rois, ou par paffion, ou par rempart devant eux, à fa voir, que rien .mauvaile information, qu'ils foient hé- ne le puilfe delfeigner contre eux fans la rétiques ou apollats de la religion chré- prévention du jugement univerfel de l'é– rie~ne, encore qu'ils ne le foi_ent pas : glife, ni effeéluerfans l'acceffion duco_n– or a cell les auteurs de l'exception pen- fentement de leurs peuples , que de la1f– fent avoir foigneulement. pourvu : car fer à la liberté de chaque particulier de premiérement ils protellent quï:s enten- juger de la religion de Ion prince, & dent parler d'une héréfie notoire , & après qu'il en a jugé , le rendre arbitre condJmnée par fentcnce précédente de du remede qu'il y faut apporter? Auffi l'églife ; & lecondement, ils ne confer- apperr-il que tant s'en fout que nos Rois fent pas que l'exécution temporelle de ayent penfë que cette barriere de l'auto– cesjugemenseccléfialliques,c'ell-i-dire, rité du Pape, interpofée cntr'eux & kurs la polfeffion aéluelle , ap:iartienne au fujets, leur fût préjudiciale, qu'Ju con– Pape, mais au corps du royaume : au traire ils on; obtenu des Papes avec gran– mor.en de quoi fi le Pape erre en fait, & de inllance, & pour privil•i;e fort lir.gu– qu'1l préfuppofe à faux qu'un prince fa Ife lier & favorable, que nuls autres que les publique profellion de croire ou établir Papes ne pulfenc excommunier les Rois une hérélie condamnée par l'églife, cho- de France, ni jener interdit, foit en gé– fe qui ne peut êcre occulte; le Clergé , néral lur leur royaume , foit en P.arcicu– & tout le rell:e du royaume, ~u lieu de lier fur les terres de leur obcilfance. fuivre le iugemenc du Pape, fe joignent Dont ell que Pierre de Cugnieres, avo– :ivec le Roi, & interviennent .envers le cac du Roi , encre les plaintes qu'il fit Pape, & lui remontrent qu'il a écé fur- au Roi Philippes de Valois, contre les pris au fait, & demandent que la cl:.ofe ecclélialliques, y employa cet article : fait jugée, l'Eglile GJllicane prélente, Davantage ils ont mis plujieurs fois !'in– en plein concile: de maniere que tant terdit en pb;fieursvilles & chattaux du Roi, s'en faut que cette procédure rellreinre & y ont fait ceffer le fervice divin, contre au leu! cas d'hérélie ou d'apolbfie nu- les priviltges que notre fire le Rai a de plu– nifelle de la religion chrétienne, puilfe fieurs Souverains Pontifes. Car le Pape faire courir fortune aux Rois cacholi- Alexandre IV. accorda ces mots au Roi ques, qu'au contraire elle les affure & faint Louis par bulles exprelfes? Que nul fortifie d'un double rempart; car fi les archevêque, niautreprélat ,nepuijfepuh!ier fujecs ont quelque rnauvaile volonté, il contre votre terre femence d'excommunica– ne leur cil permis de rien remuer, fous tion, d'interdit ,fans mandement ou licence prétexte de religion, contre leur prince, JPécialeduSicge apoj/olique.EtNicolas III. que prcmiérement l'autorité de l'églile :i Philippes fon fils, ceux-ci : Que nul univerlelle réfidante, ou en fon chef, généralement ne profae Jenttnce d. e.ccom– qui ell le Pape, ou en fan corps, qui ell m11nication ou d'interdit contre t•otre terre ·Je: concile , ne l'aie déclaré tombé en totale, ou contre le royaume de France, héréfie ou apollalie de la religion chré- fa.is mandement JPécial a'u Siege apojloli– . tienne; & fi le Pape étant trompé & fur- que. Et outre Clément IV. Grégoire X. pris au fait, le déclare tel precipitam- Martin IV. Clément V. qui publierent ment & injullement, outre le recours pareilles bulles-; Clément VI. les re– quclcs Françoi< ont accoutumé d'avoir à nouvella après eux tous, par bulles en· requérir le Pa?e, que la chofcpuilfeêtre voyécs au Hoi Jeln & la Reine Jeanne examinée en un concile où les évêques fa femme, en ces termes : Prêtant con– de toute l'~glile , & particuliérement fenttment à vos dévotes fapplications, nous ceux de l'EgliCe Gallicane , (oient pré- vous accordons par autoriti ope/folique, fens, la déci arotion du Pape ne peut à 11011s & à vos facaffeurs Rois de France être lui vie de l'effet temporel , qui ell la qui feront en leur temps, qut .1ul ne puiffe dé?ofition aétuelle, que le royaume n'y publier fentence d'interdit contre vocreurre conlente, & ne voie par la connoilfance & la leur, fans mandement ou licencefPI· préfente 5' oç11laire qu'iol, il de la çonvCI- ûale du Sieçe apojlulique, Et derechef~ . . http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=