Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

f • Rtmôntr(lnce ri~ 39 1 ,. • . ,.. conrulte tou 0U1arn, a enucpns en 1011 ua;ré de la république la défenfe de l'au– torité royale contre la poncificale , il en a toujours exce_pcé les caufes de la foi , & die que le Pape n'avoit pu dépofcr Childéric de fa propre aucorité, c'ell-à– dire, fans l'inllince des François. Car, ajouce-t-il, Childùic n'itoit point héréti– que, ni n 1 11.voit point commis d'autre crime tcc!éfiaflique, qui le foi;mft pour dépojition à la jurifdi8ion d,. Ji tee JPirituel. & dere– chef: /'exemple des Empereurs ne doit pas être tiré en conféquenct pour les autres royaumes , principautés f.J puij/ânce.s qui ne dépendtnt point du jiege de Romt a11x cho– fis temporelles, & nt fa foucient gu.eres de fis mandemens en telles .m11.tieres. ]'en ex· &tpte toujours, comme 1•ai dit ailleurs, les caufes de la foi, i:fquelfes lts princes de quelconque puijfance & liberté qu'ils Joient, font foumis direllement au Siege Romain , fi peu11ent itrt punis pour les délits qu.'ils commettent en tels cas, à. condition toute– fois, que comme les délits font perfonnels, & nt paj{ent point les p<rfonnes délinquantes, ainji la peint qui leur eft due, ne viole poinc J, droit desfuccej{eurs en /J. royauté. Mais à cela on objetle trois inllances principiles: la premiere ell prife de la xélillance de Philippes-le-Bel, aux entre– prifes du Pape Boniface; la feconde ell prife de )'oppo6tion d11 Roi Louis XII. aux prétencions du Pape Jules; & la troi– :lieme ell prife de l'arrêt du parlement de Paris, contre Tanquerel. A la premiere donc de ces inllances, les défenfeurs de l'exception répondent, que le fujet de la controverfc n'était point matiere d'hé– rélie ou d'apollalie de la religion chré– tienne: au contraire le peuple de Fran– ce rendic témoignage au Roi Philippts– le·Bel , qu'il était un grand dellrutleur de Bulgares , c'eft-à-dire, d'hérétiques. Et quant à ceux qui écrivirent your Je Roi. tanc s'en falloit qu'ils cintrent que ce fût impiété de croire que pour crime lie religion , le Pape pilt dénouer le (er– ment de fidélité, qu'ils alléguerent eux– mêmes encre les œuvres méritoires des prédécelfeurs du Roi , que fon pere écoit 1nort pour exécuter l'abfolution que le Pape ayoic donnée aux Arragonnois , de la fidélité de leur prince. Philippes fan pert , difent-ils, eft pajfé à Dieu, pou.r– faivant en _Arragon la eau fa de /' lglife. Mais le fu1et de la querelle étoit , que le Pape prétendoir que la fouvcraineté /'Eminentif/lmt ~ 340 tem!'orelle de la France lui appanenoit. A cda donc le Roi s'oppofa, lui & cour fan royaume, & appella, non du Pape, mais de la perfo11ne de Boniface, lequel il maintenait n'être point Pape. au con– cile , & au Siege apoftolique, quand il feroit poun·u d'un \'rai Pape. Le Roi, dit du Haillan, répondit, que d'autant que Bonif<1ce n'ttoit point légilime Pape, ilap– pel/oit de ce fait au Sitge apoftolique , lors vuid1 dt Pape & de pafteur. Ec le Roi Philippes-le-Ile! lui-même, en fa for– mule de fon appellation : Nous pro11a– quons, dit· il, & appelions audit conciü général, lequelnous dtmandons très-inftam– mtnt /{rt con1109ué; fJ au 1Jrai & légitim~ futur Sou11erain Pontifi , Es autres a11qu.tl . ou auxquels il conviendra apptller. Car le Roi & les liens foutenoient que 13onifacc n'étoit poinc vrai Pape ; mais avait été incrus au papat par fraude & fimonie, Cc:Iellin fon prédcicelîeur , vrai & lé– gitime Pape, encore vivant , & ajou– toient qu'il écoit hérétique, & par con– féquent non Pape, d'aucant, di fuient-ils, qu'il avait fait révéler une confeffion. Ile outre cela, précendoient· ils, qu'il ne croyoic point la préfence du corps de CHRIST au faine facremenc; & pour ce, le comte d'Artois fit brûler fes bulles, non comme d'un vrai Pape, mais comme d'un faux Pape, intrus, hérétique & li– moniaque; & pour ce le Roi appella, non du Pape, mais de la perfon:ie de Bonifa– ce, au concile, & au Siege apollolique. quand il ferait rempli d'un vrai Pape, & envoya pour lignifier fon appel deux che– Yaliers, l'un italien, nommé Schiarra , & l'aucre français, nommé Nogaret, qui furprirent par intelligence la ville d' Ana– gni, en laquelle étoit le Pape Boniface ; d'où ayant été délivré, & mené 3Rome, il mourut peu après de doulellr : or au lieu de Boniface, fur élu 13énoît, auquel li-côtqu'il fut créé-, le Roi témnigna bien que ce qu'il avoit fait contre Boniface• n'étaie que contre la perfonne, & non contre le Siege; car il lui écrivic avec cette fuperfcripcion : Au Tri:s-Saint Pere en Notre Seigneur 1 Bénolc , pat la pro11Î.• dence divine, Sou11erain Pontife de la Ja– crée Stûnu Eglije Rvmaine & Univer/ellc, Philippts, par la grace de Dieu, Roi de France, baifi dé11ocement fis pieds bienheu– reux. Ec avec cette congratulation; l'or– dre des prédicateurs fa glorifie de voir ftoir1111 fuprime irônt de juftice , un tti Pert de http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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