Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

3 r 9 Remotrance de rres c3tholiques tenant' cette dottrine, nous ne.pouvons la déclarer pour con– traire à la parole de Dieu , & pour im– pie & détetlable ; que nous ne renon– cions à la communion du chef, & des aurres parties de l'églife, & ne confef– fions que l'égli[e a éré depuis tant de fiecles , non l'Eglife de Dieu , mais la fynagogue de fatJn : non l'époufe de Chritl, mais l'époufe du diable. Le qua– trieme inconvénient efi, que c'etl non feulement rendre Je remede que l'on veut apporter au péril des Rois inutile , en infirmant, par Je mêlange d'une chofe contredire, c~ qui ell tenu pour certain & indubitable : mais même qu'au lieu d'llfurer la vie & l'état de nos Rois , c'ell mettre en plus grand péril l'un & .l'autre, par la fuite des guerres, & au– . tres difcordes & malheurs que les fchif. mes ont accoutumé d'attirer après eux. Ce font-li. J'vlEssrEURS , les quarre points que notre compagnie m'a chargé de vous repréfenter, & dont j'elfayerai de m'acquirrer avec toute clarté & faci– lité, pourvL1 qu'il vous plaife me conti– nuer la même audience que vous m'avez prêtée jufqu'à maintenant. Chofe que j'efpérerai facilement, fi vous vous re– mettez devant les yeux l'importance de l'affaire qui fe rraire ici avec vous, qui cil la plus grande affaire qui [oit aujour– d'hui en la chrétienté; & d'ailleurs con– fidérez que ce n'ell point moi que vous écoutez, car cc n'ell point moi qui parle en cette caufe, mais tour le corps de l'or– dre eccldiallique, & tour celui de la no· bltlfe, qui lui a donné adjonétion, & a député ces douze feigneurs , pris des douze gouvernemens du royaume , afin d'amorifer mes paroles de leur préfence, & témoigner encore en cette occafion , la même dévotion que leurs prédécelfeurs ont portée à l'églife , laquelle ils ont plar:rée par leurs armes, & arrofée de leur fang, 3UX plus lointaines parties de la terre; & pource ne m'erendrai-je point dJvanrage à vous conjurer de me dépar– tir une courtoifie & favorable attention; feulement vous prierai-je, avJnt qu'en– crer en matiere, de me permettre de faire deux prorellations pour prévenir & diffi– per les calomnies: l'une , que quand je dis que ceux mêmes qui tiennent la par– tie négative, ne la peuvent tenir au plus que pour problêmarique ; je n'entends point comprendre fous le 1not Prob/érng- l' Eminentiffimt '310 tique, la· condamnation des parricides qui enrceprennent fur Il vie des Rois ; lsquelle je riens polir nécelfaire de né– ceJ!iié de foi, & condamne l'opinion contraire, comme hérétique, & coupa· ble de toutes Carres d'anathèmes & des peines éternelles ; & l'autre , que c'ell contre mon gré & à mon crès·grand re– gret, que ie viens à traiter ces quellions • en un temps où notre roy~ume ne fait que forrir des altérations & divifions d'état. & ell encore tour plein de celles de re– ligion; & que j'ai refufé cette commif· fion plufieurs fois, voir avec larmes, fa. chant combien je m'embarquois en une mer pleine d'écueils & de périls, & à combien de médifances & de calomnies je m'expofois; mais le bruit·& la publi– cation des exemplaires de votre article, dont la renommée vole déjà par-tout , noµs a empêchés de pouvoir plus tenir la chofe Cecrere ; & la plaie c!tant dé· couverre , le devoir de nos charges naus a obligés d'y apporter le remede. Or afin, MESSIEURS, de pofer & éta· blir le fondement de mon difcours, non fur des colonnes d'or, comme difoit Pindare, mais fur les colonnes de l'hif· toire & de la pratique de l'églife , la méthode que j'obferverai, fera de mon– trer deux chofes : l'une, que non feule· ment routes les autres parties de l'églife, qui font aujourd'hui au monde , tien– nent l'affirmative, à favoir, qu'en cas de princes hérétiques ou apolhts, & perfé– curant la foi, les fujers peuvent être ab– fous du ferment fait à eux, ou à leurs· prédécelfeurs : mais même que depuis onze cents ans , n'y a eu fiecle auquel en diverfes nations , cette doétrine n'ait été crue & pratiquée; & l'autre , qu'elle a éré conllamment tenue en France , où nos Rois / & parriculiérement ceux de la derniere race, l'ont protégée par leur auroriré & par leurs armes ; où nos conciles l'ont appuyée & maintenue• où tous nos évêques & dotleurs fcho· lalbques, depuis que l'école de la théo· logie ell inlliruée , jufqu'i nos jours• l'ont écrire, prêchée & enfeignée : &: où finalement tous nos magillrats , officiers & jurifconfultes l'ont fuivie & favorifée , voire Couvent pour des crimes de religion plus légers que l'héréfie ou l'apollafie : mais de~quels néanmoins je ne me prétends a1d~r • finon en tant qu'ils peuvent fervir à défend!; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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