Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

; 1 s Remontra11ce tle manquoient, · ifs s'aviferent de publier ooe loi , que celles qui fe défairoient ainfi volontairement, fulfent tnînées pu– bliquement nues & découvertes après leur mort : alors cette frénéfie, que tous les rcmedes appliqués durant la vie , n'avoient ru médicamenter' l'appré– henfion d'une peine de vergogne & d'igno– minie exécutée après la mort, la médica– menta & 13 guérit: ainfi efl-il de cette fureur , de cette manie , de cette rage ; il n'y a que la crainte des peines impo– fées après 13 mort, il n'y a que l'appré– henfion des fupplices des enfers , il n'y a que l'horreur des tourmens éternels qui foit capable de guérir la frénéfie de ceux qui penfent immoler & facrifier leur vie à Dieu, quand ils la perdent pour exécuter ces énormes & dérenables attentats: or font-ce les feules loix fpi– rituelles & eccléfianiques , qui peuvent imprimer dans les efprits des hommes la terreur de fanathême, & les appréhen– fions des peines éternelles; mais il faut pour cet effet qu'elles ferrent d'une au– torité eccléfiallique, certaine, abfolue & infaillible, c'efl-à-dire, univerfelle, & ne comprennent rien , que ce dont toure l'Eglife Catholique en d'accord; car fi elles procedent d'une autorité douteufe & partagée, & contiennent des chofes, en la propofition defquelles , une partie de l'èglife croie d'une forte, & le chef & les autres parties enfeignent de l'au– tre ; ceux en l'efprit defquels on veut qu'elles folfent impreflion ; au lieu de les tenir pour certaines & infaillibles, & être épouvantés & détournés par leurs rr.enaces , s'en moqueront & les tour– neront en mépris; & pourtant, il fe faut bien garder, & je le dis derechef, il fe faut bien r,arder de mêler ce qui ell indubital:ile e11 cet article, & dont toute l'églife convient, à favoir, que nul ne peut fans fe livrer à fatan & à la mort éternelle, entreprendre fur la vie des Rois; avec aucun point contentieux, de peur d'affoiblir & énerver cc qui cil: exempt de tout doute, par ie mêlange de ce que les autres partie~ de l'églife contellent & mettent en difpute: or y a-t-il trois points en la fubtlance de vo– rre loi fondamentale , outre ce qui ell: des accelfoires & circonflances. Le pre– mier c~ncerne la fureté de la perfonne des Rois : & de cettui-1:\, nous en fom– RlCS toLIS d'accord, &offrons de le 1igner, .. l' Eminentif!ime J'I' non de notre encre, mais de notre rang 1 à favoir, que pour quelque caufe que ce foit, il n'en permis d'alfalliner les Roi!: & non feulement décellons avec David. l'Amalechite, qui fe vanta d'avoir mis Il main fur Saül, encore qu'il eût été rejetté & dépo(é de Dieu, p>r l'oracle de Samuel; mais même crions à haute voix, avec le facré concile de Conllan· ce, contre les meurtriers des Rois, voir de ceux que l'on prétendroit être deve– nus tyrans: anachême à quiconque alfaf– fine les Rois : malédiltion éternelle à quiconque alfafline les Rois: damnation éternelle à quiconque alfafline les Rois. Le fecond point ell de la dignité & fou– veraineté temporelle des Rois de France: & de cetrui-là, nous en fommes auffi d'accord; car nous croyons que nos Rois font fouverains, de toute forte de fouve– raineté temporelle en leur royaume; & ne font feudataires, ni du Pape, comme ceux qui ont reçu ou obligé leurs couron– nes à cette condition, ni d'aucun autre prince: mais qu'en la nue adminiflration des cho(es temporel !es, ils dépendent im– médiatement de Dieu, & ne reconnoif– fent aucune puilfance par-delfus eux,que la fiennc; ces deuxpoinrs donc, nous les tenons pour cercains & indubitables, mlis de diver(es forres de certitude, à favoir, le premier , de certitude divine & théologique; & le fecond, de certitu– de humaine & hillorique ; car ce que le Pape Innocent III. affirme que le Roi de France ne reconnoît aucun fupérieur au temporel, c'ell par forme de témoignage hinorique qu'il l'affirme ; & ce que cer• tains autres royaumes dont il femble écri· re le même , ont depuis changé , & fe font obligés :l. quelque dépendance tem– porelle du fiege apoflolique, & que la France ell demeurée en fon premierérat, c' ell l'hifloire, & non b foi qui nous l'ap– prend. Relle le troifieme point, qui efl, à favoir, fi les princes ayanc fait, ou eux ou leurs prédécelfeurs , ferment à Dieu & à leurs peuples, de vivre & mourir en (.a religion chrétienne & catholique , viennent à violer leur ferment , & à fe rebeller contre J. C. & à lui déclarer la guerre ouverte, c'ell-à-dire, viennent non feulement à tomber en manifefle profeflion d'héréfie ou d'apollafie de la religion chrétienne , m_ais même palfent jufqu'à forcer leurs fujets en leurs con– !ciences , & encreprennent de planter http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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