Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13
Remontrance de ltfü11jieur d'AngenneJ ; eccléliallique prefque entiérement pé– rie , tJnt pour le déréglement des trou– bles, que par le vice & malice des hom– mes, il vous plût nous permettre ufrr '1u remede que Dieu nous a donné .& mis en main· ces derniers temps par le . faine concile de Trente. Nous lui re– préfenrâmes le peu de vos palleurs qu'a– vons, & qui veillent fur les troupeaux: -Ou Fils de Dieu , que de cent quatorze -Oiocefes qu'il y a dans le royaume; à favoir , quatorze archevêchés & cent -évêchés , il y avoir fepr archevêchés, & environ trente-cinq évêchés , tous fans palleurs , & a-utres alfez mal pour– vus. Que d'un grand nombre d'ab– bayes , il y en avoir plus de la moitié régie por économe , au profit de per– fonnes laïoues qui ne font de la pro– feilion; plulieurs autres les rien ne nt en confidence par mercenaires & larrons, & que les uns & les autres lailfenr per– clre la regle & difcipline qui fe voyoit :rnciennement en ces maifons , lefquel– les étaient remplies de perfonnages pieux, religieux & dotles, qui appor– toient beaucoup d'honneur au royau– me , & par Jeurs alèions & par leurs prieres la bénédiélion de Dieu: & qu'au lieu de cela le déréglement qui y étoit, le défordre & l'impiété exciroit fon courroux, & éroir en partie caufe de nos malheurs , comme ell , ce que les bénéfices & biens dédiés au fervice de Dieu, qui de droit, & par les conlli– turions canoniques, font hors le com– merce & trafic des hommes, éroienr vendus à beaux deniers comptans • en échange & récompenfe des chofes tem– porelles, trafiqués comme chofe pro– fane. Avons très-humblement fupplié V. M. y vouloir pourvoir, & autorifer les remedes qu'avons propofé, & les moyens que nous jugeons plu~ propres pour faire celfer ces défordres. Nous ne cloutons point de la bonne intention de V. M. & nous perfuadons, fi Dieu nous eût tant favorifé que de pou1•oir plus fouvent vous faire nos fupplications , & clonner à entendre nos rairons, qu'euf– :fions obtenu la plus grande partie de nos demandes. Mellieurs de votre con– feil ont reconnu que ce que nous de– mandons ell julle & raifonnable, & né– celfaire pour remettre la police à l'é– glife; mais ils nous difent que c'ell un coup puremen~ de la main & autorité royJ!c : ils fe couvrent & prénnent ex– n:fe fur le temps, que la phîpart de ces défor<hes ont dès le temps des Rois vos prédéceileurs commencé il y a quel– ques années, fans qu'on y ait mis l 1 main, ni apporté jufqu'i prélent les remedes , quelques inllances qu'on en ait pu faire : que ce temps femble en– core moins propre, auquel V. M. ayant– befoin d'être allifiée & recourue de plu– fieurs qui pourroient être otfenfés de ces réglemens , & qui tiennent les bé– néfices & en jouilfenr, ne les doit mal contenter , & donne occafion de la– bandonner en ces nécellités. A quoi nous leur répondons , que ces dilations de recevoir le concile de Trente , & pourvoir à ces dofordres arrivés en la maifon de Dieu , pourraient bien être une des principales caufes qui fait conti- . nuer les miferes, & entretenir le courroux de Dieu fur ce royaume. Et pour le re– gard de ceux qui vous allifient & fervent en ces guerres, qu'étant tous perfonnes d'honneur, & bons chrétiens, ils doi– vent aulli trouver bon & s'accommoder volontiers à ce qui efi de l'honneur de Dieu & fervice de leur Roi, & bien géné· rai de tout le royaume. Nous voulons&devons bien pcnfer& préfumer d'eux, que quand ils feront au· tres, & que Dieu les auroit oubliés, & l'_Ollr mieux dire, qu'ils auront tant oublié Dieu,que de ne trouver bon ce réglement en fa maifon, leur mécontentement n'en rendra point vos armes plus foibles; au contraire, nous croyons qu'elles en fe– ront plus fortes & gaillardes , Dieu com– battant & bataillant pour vous, auquel ell aulli facile de donner viéloire au petit comme au grand nombre d'hommes. Vous l'avez Couvent etfavé, & vous di– rons fur cela qu'un des feptante interpre– tes de la bible répondit au Roi Ptolomée, que le moyen de rendre un homme invin– cible en guerre, éroir qu'il ne fefiat point en fes armées, mais en Dieu, le fervant fidelement, l'implorant à fon aide pour le guider & le conduire heureufemcut. Nous avons fait nos plaintes de l'ufur– pation faite fur la puilfance & autorité de Dieu à fon églife, & ceux qui parri– culiérement font appellés au fervice d'icelle par vos juges, lefquels, de leur autorité privée , fans ordonnance & patentes de Votre Majellé , ont entre. pris d'ordonner de la police fpiriruell_e, 'O!Ilmlf~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=