Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'J 31 Evêque du Man$. rures vous prenez ferment qu'aurons foin & follicirude de votre confervation & grandeur, & que nous ne faurons au– cune chofe préjudiciable à votre ferviœ, que nous ne vous en donnions avis , & ne l'empêchions de notre pouvoir. Nous penfons nous acquitter bien & fidelement Cie cette promeffe faifant cette pourfuite, & frapper, comme l'on dit, d'une pierre deux coups , procurant ce qui eft de l'honneur & fervice de Dieu, qui cft notre premier & principal Seigneur & maître, & J':>our lequel & l'exaltation de fon faint Nom , quand il en ell befoin , devons n'épargner notre vie , & rendre à V. M. par même moyen la fidélité & le foin que devons & qu'avons juré & promis avoir de fa confervation, hon– neur & grandeur. Les p•yens ont recon– nu leur perte profane, & dit hautement, que le mépris ( ils n'avoient pas la con– noiffance d'un feu! Dieu) avoic apporté beaucoup de mal à l'Italie , parlant des guerres civiles qui l'avoient ruinée. Les philofophes payens , avec la feule lumiere de nature, ont reconnu & enfei– gné que la piété& la follicitude de l'hon– neur des Dieux, ainfi parloient-ils , étoit la principale&premiere vertu qui devoir :ivoic lieu & reluire en un état pour le faire Roriffant, & que c'etl la premiere &principale jullice; d'autant que h juf– tice confiftant en donner & rendre, & que ceux qui favent reconnoîcre & ren– dre le bien de qui ils l'ont reçu, font efti– més julks; rendre fervice & honneur à Dieu , eft ('ertainement la plus grande juftice pour les grands & ordinaires bien– faits que recevons de lui, defquels nous ne pouvons nous paffer , & fans lefquels nous ne ferions pas. l'ytagore & fes difciples ellimoient & enfeignoient la piété êrre la Reine , maî– treffe & guide de toutes les vertus. Un auteur philofophe difoit, que toutes les autres vertus la fuivent, l'accompagnent & l'environnent comme leur Reine; & quand elle vient à fauffer, cette belle compagnie ell diflîpée, & les autres per– dent leur luftre & honneur. Saint Paul en parle plus hautement, difant que la piété en utile & profita– ble à tous, ayant promelfe, c'cll-i-dire, faveur & bénédiétion de Dieu , & pour la vie préfente, & pour celle qu'atten– dons à venir; & Salomon dit, que le Roi Cage diJJipe l'impiété , & que le M. D. X C V 1. 1 3! trône du Roi, c'eft-à-dire, [on royaume, eft confirmé par la julhce. C'eft cette jutHce dont parlent les philofophes eaxens ' de rendre honneur & fervice a J)ieu. L'effet de cette juftice, dit un prophete, ell la paix , ju~ée de tous ceux qui aiment l'état, necelfaire i ce royaume pour plufieurs raifons , & nous ne dourons point que Votre Majellé ne la defire. Le moyen de l'avoir, Sa– lomon l'enfeiBne: Lors, die-il, que les voies & allions de l'homme feront agréables à Dieu , il convertira fes en– nemis à la paix ; favoir , lui donnant vicèoire conrr'eux, ou les faifant com– pofer & accorder avec lui. Et Üfée dit de ce peuple de Dieu, traverfé de fes ennemis : lfraël a rejetté le bien , fon ennemi le pcrfécutera. Il ne nous faut point, pour l'reuve de la faveur & bé– nédiél:ion de Dieu fur ceux qui ont foin de fon honneur, & de la confervation de la difcipline en fon églife , chercher exemple plus loin que du Roi Charles VII. lequel étant venu au royaume , l'ayant trouvé fort diviré & ruiné, & les Anglois , maîtres & feigncurs prer– que des trois quarts , eut au commence– ment de fon regne beaucoup de peine à. fe défendre concreux; mais depuis qu'il eut fait tenir cette alfemblée de prélats à. Bourges , pour la réformation de il dif– cipline en J'églife, & pourvu en l'obfer– vation & exécution de ce qui avoit été adjugé & arrêté par cette compagnie, les affaires lui fuccéderent heureufcment ; & ayant en quelques années après chaffé Jcrdirs Anglois de tout le royaume, y établit la paix & l'abondance, Dieu fa– vorifant & béniffant fes aél:ions & fon travail , & régna en paix & patience. Nous propor:imes à cette audience qu'il vous a plu nous donner , affez par– ticuliérement nos nécellités , & ce dont nous fupplions V. }.1. nous ne le répéte– rons qu'en gros : Nous la fuppliàmes vouloir par un édit exhorter vos fujets qui font réparés de l'églife catholique. apoHolioue & Romaine , d'en fuivre l'exemple que leur avez donné , & fe ranger à l'union & obéiffance d'icelle, ne prétendant pas par là exciter la 11uer– re; nous defirons la paix, & connoiffons qu'elle nous ell 11éceffaire; mais afin que plus volontiers ils reçoivent l'infhuétion que ddirons leur donner. Nous fuppliâ– mes autli que pour remettre la difciplinc http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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