Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 3 S Remontrance de Mon./i~ur d'Angennes ; 13 ~ nous. Nous erpérions, & les autres avoir attendu fi long-temps à ,con– érats avec nous, que cette alfemblée verlion & ai.1.:1H.!ement , & appelle par qui (e renoit au feptieme an de votre re- ta11r d" façous, voyant le peu de compte gne, nombre myflique & dédié aufervice qu'en avons fait & faifons, répandant de Dieu, après tant de faveurs re~ucs enfin fon eatiere indignation fur ce de fa grande & divine bonté, les lix pré- royaume , acneve de le perdre entié– cédentes , prefque tout le royaume ré- re;11.:nt ; & le glaive que penfons )à. duit en votre obéilîance , & vous récon- voir levé , nous pouffe & fait que ne cilié avec Notre Saint Pere, & reconnu pouvons nous taire. Voici les yeux de Roi de lui, on verrait fortir quelque Dieu, dit le l'rophete , ouverts fur ce. grand fruit & bon acheminement à ce royaume qui péche, c'ell-à-dire , qui remede tant propre , & par aventure uni- continue en fon péché, indévotion 8' que pour faire celîer les divilions & guer- peu de foin de l'honneur de Dieu, pour res depuis plufieurs années, qui traîne- l'abolir de delîus la terre. Et nous ap– roient enfin une totale ruine , s'il n'y prenons du livre des chroniques ou pa– éroit autrement pourvu. Nous faifons ralipomenes ,la caufe pour laquelle Dieu étJt en rapporter quelque contentement, permit la ruine du royaume de Juda , 8' tant à nos confreres, qu'au relle de vos ce magnifique temple, qui n'avoit pas, fujets, lefquels, par ce moyen, s'em- ni n'eut jamais fon pareil au monde, être ployeronr plus volontiers i fecourir V.M. détruit & démoli, les Rois & le peuple de leurs moyens ès grandes affaires qu'el- menés captifs en Babylone; parce, dit– le a fur les bras, & fupporteront les gran- il , que tant les prêtres que le peuple • des charges qu'ils ont efpérance de voir conrinuoient en leurs péchés & rranf– bientôt celfer ; & prenant alfurance que greffions contre les commandemens de Dieu ét1nt appaifé par ces bons régk- Dieu. Il per111it que fa maifon fût ainfi mens en (on églife, nous donnera du re- polluée en punition de ces mutins qui pos, & épandra fur nous l'abondance de (e moquaient des propheres & metfagers fes graces & faveurs. qu'il leur envoyait pour les exhorter à. Nous avons fait , à la favorable au- faire pénitence , & é:rre fouples à (es dience qu'il a plu à V. M. nous donner commandemens. Er ce que le prophere il y a quelque temps , nos très-humbles Jérémie difoit de ce peuple , nous elt remontrances & fupplications, & pré- fort propre en ce temps : Vous les avez, fenré un petit cahier, contenant les prin- dit· il, frappé, & ils n'en ont point fenti cipaux points que jugeons être nécelfai- la douleur; vous les avez foulé aux res pour l'établilfement de l'honneur de pieds, & ils n'ont voulu recevoir la dif– Dieu, & de la difcipline eccléliallique , cipline, ils ont endurci leur face plus que vous fuppliant y vouloir interpofer votre la pierre. commandement & autorité. Sur quoi Avec, cette appréhenlion de la ruine Votre l\lajelté nous ayant renvoyé à de l'état, & la crainte pour nos peres & mellieurs de votre confeil , en avons mercs, freres & fœurs , parens & amis• conféré plulieurs fois avec eux , & fait & pour notre patrie, & le commande– entendre nos juHes raifons; néanmoins ment exprès qu'avons de Dieu de crier, n'en avons pu obtenir aucune réponfe, & de ne celfer point de lever notre voix qu'une dilarion & remife fur les arri- comme une trompette, pour remontrer cles de plus d'importance. le mal & procurer le bien ; l'affeétion Pendant laquelle voyant augmenter envers V. M. & la fidélité & fervice que les défordres & dérC-glemens, & non lui devons, nous rend plus pretfans, 8' feulement s'abolir l'ufage de l'ancienne donne plus de hardielîe & alfurance. difcipline, mais, qui pis e11, la mémoire Vous voulez, & à bon droit, que vos· ~'en.perdre, l'irréligion, indévotion & fujets, du nombre defquelsnous Commes. 1mp1éré, prendre rel pied en rous !es vous rendent ce devoir d'être (oignenx8' é~ars' qu'on n'y pourra plus remédier jaloux de ce qui en de votre honneur a1fément, un mal invétéré n'l-tant pas & grandeur, & n'ellimez fideles ni affec– aifé à quitter, nous avons eflimé devoir tionnés ceux qui biffent palfer quelque retourner ii V. M. & réitérer nos très- chofe au préjudice d'icelle, filtland ils le ~umbles rem.ontrances & fupplica- peuvent empêcher; & de nous-mêmes, tions, de crainte que Dieu , apr~s nous quand nous fommes appellés aux préla-: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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