Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

23 1 Remontrance de Monjieur d'Angennes; ift qui vous a tant fuvorifé, & qui feu! peut livrée de ces miferes & opprellions, afin vous établir & confirmer, & les defcen- qu'employez votre puiffance & autorité dans de vous au royaume ; de procu- royale pour la revêtir de fa belle robe, rer & mettre à bon efcient la main , de bons palleurs , & de régularité & dif– pour faire qu'il fait fervi & honoré. Et cipline ; pour la défaire de cet opprobre (ce qui vous ell de plus grande impor- de confidentiaires, limoniaques , merce– tance) qu'il ne vous puiffe reprocher naires & larrons dont elle eil fouillée;· un jour qu'après tant de bienfaits vous pour la conferver en fcs droits de jurifdic– l'ayez peu ou point reconnu. tion' révoquer & callèr tour ce qui a eté Nous vous fupplions trcès-hu1nble- fait & entrepris fur icelle. Elle vousfup-. ment, S1RE, prendre de bonne part plie de pourvoir que les églifes détruites· ce que le devoir de nos charges, & & dt'molies foienr rebâties , & les pol– l'afF~étion que portons à votre rep?s lues réconciliées, & conferv,ées doréna– & falut, nous co•nmande vous repre- vant pour le fcrvice de fon epoux, afin· (enter, nous y convie & pouffe, & fair qu'il y puiffe être ho;ioré, adoré & fervi:• que ne le pou,•ons raire : vous avez à aulli que ceux q11i font employés. à fon comparoître un jour comme tous les fen•ice & fainr minillcre, foient mainte-. autres hommes à ce jugement , auquel nus par vous en leurs biens & commO'– chacun recevra felon qu'il aura bien dirés temporelles , afin qu'ils fe puiffenc– ou. mal fair en ce monde; il y faudra mieux , & avec plus de foin , acquitter répondre par vous-même. Tous ces de leurs charges. Elle vous dit, & fon Princes & Seigneurs , & cette cour époux avec elle vous le dit par nous, que. dont. êtes environné' ne vous pourront c'eil lev.rai & affuré moren pour faire. lors apporter aucun fecours ni aide ; ils profpérer vos affaires , ranger vos fujets lèronr affez empêchés pour eux-mêmes en toute obéiffance, furmonter & vain-. quand ils y comparoitront. Que direz- cre vos ennemis., établir une bonne paix vous li ce Juge , après vous ayoir remis & repos au royaume, augmenter votre devant. les yeux ranr de graces & faveurs gloire & renom; & qui ell le principal & reçues. de lui, vous reproche l'ingratitude plus important, de pouvoir comparaître de ne vous êrre foucié de fon honneur avec quelque affurance :i ce grand juge– & fervice / Au contraire , avoir permis ment, auquel elle feule vous peur aider & donné fujet qu'il ait été contemné , & fovorifer par fes prieres & oraifons ~ (es troupeaux épars & difperfés , & fa lefquelles. feront d'autant mieux reçues chere époufe l'églife méprifée. & ruinée, de fon époux , qu'il la verra avoir par. tant au fpirituel qu'au remporel. votre auroriré repris fon beau vifage & Vous favez de quelle conféquence cil ornemens précieux : & vous ayant impé– ce jugemenr, qu'il dure à perpétuiré ; tré de lui en cc monde autanr ou plus de nous l'appréhendons pour vous, & vous grandeur & gloire qu'aie eu aucun de vos fupplions. très-humblement de route af- prédéceffeurs, vous conduira & avancera fetèion , & du plus profond de notre à .cette couronne immarcellible, & royau· cœur., devouloir ajouter votre crainre à. :ne éternel, qui doit être le but & la fin. la nôtre , afin que puilliez· entendre cetre de toutes nos aétions. douce voix qui vous appellera à la poffef- Ce. font les ddirs & fouhaits de tout· fion d'un royaume plein d'h.eur & félicité. le. Clergé, de cette compagnie qui nous. La. chere époufe de ce Juge , de la- envoie vers V. M. qui nous a chargé queIfe, quand elle eH ornée de ces vous faire -ces remontrances & humbles· beaux accourremens, quand les paf- fupplications au nom de ce premier· teurs, & autres qui font appel lés à fo!l ordre & état. de votre royaume qu'elle fervice , font recommandés de pirté repréfente , dont li je ne me fuis li bien & dotèrine, & la difcipline & bonnes acquitté que je devois, votre bonté fup-. mœurs y floriffenr, il entend volonriers pléera mon défaut , comme aulli me les prieres, & accorde les demandes. & pardonnera li je l'ai ennuyée d"nn trop requêtes. Cette époufe, dis-je, route long difcours. Le zele & affetèion qu'a..:.· déchirée & délabree, pauvre & miféra- vans à votre grandeur & falut (.en· ble, prefque ruinée, rant au fpirituel quoi nous ne cédons à aucun autre or– que rempare!, fe préfente à vous, im- d>e, ni moi qui porte .la parole, à aucuri plore votre iiÏde & faveur pour être dé" ;iutr~de vos fujets & fervi:eurs) 111e.peii~. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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