Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

119 EvêqueduM.uis.M.D.XCVI. 130 tantes à la conîervation de notre ordre, ~élit .avec trois cents dix-huit hommes & particuliérement remontrer. ,la pa,u- 1 ~rmee de quatr_e Rois, que par autres vreté & le peu de commod1ces qua- h1fto1res de la faune Ecriture. vons de vivre, qui el1 telle, qu'en plu- Les magnifiques viétoires de Théo• fieurs quartiers du royaume , les prêtres dofe· le-Grand , même celles contre & gens d' églife font rédui~s à mendi- ~axi~us & . Eugenius , ufurp~teurs ds cité , & trouvent avec peine du gros 1 Empire , qui avoient des armees beau• pain r.our appaifer leur faim ; de façon coup plus grandes & puilfances de nom• que s if n'y etl remédié, il f~ trouvera bre d'hommes combattans qu_e l~s ~en­ c:i-apres peu de perfonnes qui veuillent nes , ne font-elles pas attnl>uees a fa s'adonner à ce faint miniftere & fonc- Jliéré & dévotion , laquelle lui rendant tions fpiricuelles ; mais _ayant déjà Ion- Dieu favorable , attira le ciel & les guement retenu Votre Majefté, je le vents à fon recours contre fcs ennemis ~ remettrai à quelque autre occafion qui Et l'hiflorien Orofe remarque de lui , s'en pourra préfenter. qu'étant parvenu à l'empire, & ayant Je dirai feulement en palfant, & trouvé l'etar fort atlligé par le Juile quand on voudra le prouverai fort claire- courroux de Dieu, eflima le de,·oir re– ment, que les commodités que Dieu nous lever & rétablir par fa miféricorde , & avoit données, font depuis trente ans di- ayant fondé toute fon efpérance fur No– minuées & amoindries des trois quarts, tre Seigneur J. C. il lui {uccéda fi bien, & par aventure quelque chofe davantage; q~'il vainquit & délit en plulieurs ba– & ne peut-011 jullemcnc trouver mauvais tailles ces nations Scytiques, que mê– que nous nous en plaignions. Ces com- me Alexandre-le-Grand n'avoir eu l;i modicés temporelles nous font nécelfai- hardielfe attaquer; & les défit en u11 res pour palfer cette vie en faifanr nos temps qu'elles écoienr tquipées & for– c:harges ; & auOi pour donner courage ciliées des armes & chtvaux de l'empire aux perfonncs d'entrer en ce joug & ho- Rom1in prefque détruit. norable fervirude. Mais ce qui touche le Le dclir de votre grandeur, & de voir plus au cœur;) cette compagnie qui nous ce royaume en repos & llorilfanr fous a envoyés, & dont avons charge faire V. M. nous fera lui dire ce que faine plus grande inftance à V. M. eft le réta- Grégoire écrivait aux Rois de France blilfement de l'honneur Je Dieu prefque de fon temps: Faites , S1RE, ce qui el!: déchu par-tout le royaume, & de la dif- de Dieu, & Dieu fera ce qui ell vôtre: c:ipline tant nécelfaire à notre ordre: ayez foin de l'honneur de Dieu , & il pour cela nous implorons votre auto- aura foin de vous faire rendrel'obéilfance riré & puilfance royale. par vos f ujets, & donnera viétoire contre Ajourez, S 1 RE , cette piété :l. vos vos ennemis. Er il leur dit en une autre autres vertus, elle feule vous apportera épitre , que le vrai moyen de faire que plus d'heur & prorpérité en vos alfai- leurs fuiets leur fuirent obéiffins ,& les res, plus de repos & tranquillité au craigni!Tent , étoit qu'ils s'alfu;ettilfenc royaume que routes les autres auxquelles les premiers;) la crainte de Dieu ; & elle donnera leur ornement & naïve q_u'ea fe foumettant au fenrice de leur beauté; vous comblera d'honneur & Créateur, il obligeoir davantage leurs gloire , & rendra votre mémoire plus fojets i leur rendre fcrvice. recommandable à la poftériré. li y a tantôt fepr ans palfés que V. M. Quelque grand guerrier que foit un travaille jout & nuit au grind hafard de Prince, quelque courage & prudence fa perfonne , pour réduire ce royaume qu'il ait en fes aétions , le comble rou- en I' obéilfance qui vous ell due , Die11 tefois de fes louanges, & la perfeélion, vous y a donné beaucoup d'"''ance– c'ell la piété, diroit fainr Ambroife à ment, & néanmoins vous n'en êtes en– Théodofc : & écri1•anr :l !'Empereur core pu venir à bout; il furvient tou– ~rari.an : '( ous .fa\•ez, dir~il , que les jours quelq1~; nouveau accidept , & par vido1res s acqu1erent plutot par la foi aventure n etes bien affure de plu– & piété des Empereurs, que par la force lieurs perfonnes, -villes & provinces de leurs foldats & gen• de guerre. Ce qui s'y font rangées. Le vrai moyen de 'qu'il confirme ,,tant par l'exemple d'A- parachever, & vous atfurer, c'eft de braham, lequel étant aimé de Dieu , ne VQLIS montrer ingrat envers celui I' ij I http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence