Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

111 Evêque du llfans. tir; comme die le Pfalmifie , defcendi– rent cous vifs en enfer, pour avoir voulu enrreprendre f~r l'autorité des fer~iceur~ de Dieu , & s entremettre de ce a quoi ils n'avoient ét~ appellés; je tremble de peur & frayeur pour ces entrepreneurs fur l'autorité & jurifdiétion eccléliafli– que., & fur h puilîance donnée par le Fils de Dieu à faine Pierre & fes autres apôtres, & en leurs perfonnes à ceux qui leur fuccéderoient en ce fervice & mii1ifiere. Par deux puilîances le monde eft prin– cipalement gouverné, diloit le Pape Ge– lafe à !'Empereur Anallale : L'autorité facrée des Pontifes, & dignité royale: pour le bien de 1'état il faut fans doute gu'elles foient en bonne intelligence , Dieu ayant , difoit le Pape Nicolas à !'Empereur Michaël, tempéré & modéré les affaires de telle façon que les Rois & Empereurs ont befoin des Pontifes pour parvenir à la vie éternelle; & les Pontifes pour le cours & ufages des chofes tempo· relies , ufent des loix & contlitutions royales & impériales. Les charges toute· fois de ces deux puilîances font dillinétes & féparées, & le gouvernement du fpi– rituel divifé du temporel , mêmement depuis 1' érablilîement de la loi de grace & de ce royaume fpirituel , qui a com– mencé pu ce fouverain Roi & prêtre, lequel lailîanc le gouvernement temporel aux Princes du mo11<le, a baillé le fpiri– tuel à d'autres; & établi, comme faint Paul enfeigne, en cette églife militante, des apôtres , des prophetes , des évan– gélilles , des doéteurs ~ & des palleurs auxquels il a commis le r~i;inie des cho– fes fpirituelles. Cette police a été de– VJnt & depuis Clovis oL'-:rvée en ce royaume, auc1uel les Rois & leurs of– ficiers n'ont iam.1is entrepris de m1nier le fpirituel, & entreprendre fur l'auto– rité donnée ati< évêques & autres fupé– rieurs de l'églife, ni fur celle de Notre Saint Pere. Fe encore qu'il foie arrivé quelquefois que nos Rois & le royau– me n'ayenc été en bonne i11tellige:ice avec ceu< qui tenoient le lier.e rouve– rain de J'é~life, & la Ch1ire de Saint Pierre ; & que défenfes fulîenr faites d'Jller à Rome pour proyilions de bé– néfices & autres expéditions ; toutefois le ma~illrat féculier n'a j:i1nais entre– pris ordonner fur le fpiricuel, fur la proviJion des bénéfic~s , miffion a11x M.D.XCVI. 12 z. charges ecclélialliques, abfolucions, dif– penfes & autres expéditions, foie de grace, foie de jufiice, tant ils étoient religieux & refp,eélueux _envers ~ieu & Con églife. , Ces dermeres annees, èfquelles nous avons vu au gouvernement temporel des chofes monllrueufes , & contre le n1turel du François, qui ell d'être doux & gracieux, refpe[cueux, obéilîanc & affetiionné à fon Prince naturel : Ces derniers temps, dis-je, nous ont Juffi ap· porté en notre état des nouveJutés étran– geres, des encreprifes fur l'autorité & puilîance fpirituelles des économats fpi· rituels Qui font fans fondement de loi, ou conilitution canonique ou civile , fans édit ou ordonnance du royaume , fans ufage ni pratique : Invention d'ef– prits, qui aveuglés de leur intérêt , ou de celui de leurs amis , n'ont par aven– ture bien conlidéré le déréglement qu'ils inrroduifoient en l'églife; ni ceux qui depuis en ont donné fous votre nom, le tort & injure qu'ils lui faifoienc, & le dan~er auquel i!s le conlliwoient. Nous ne devons point faire difficulté de le dire , puifqu'un évêque du royau– tne, fore affeélionné à votre fervice, l'a baillé par écrit , refufant de donner col– lation fur la préfe.1tation de ces écono– mes fpiriruels: Que ceux oui vous •voient donné l'avis d'entreprendre cela , met– toient V. M. en d1nger d'encourir l'indi– gnation de Dieu , comme avoieut fait Saül & Ozias, Rois des Juifs, pour avoir entrepris fur l'autorité & chJrge des prê"– cres & fen•iteurs de Dieu. A !'un il fut die par Samuiil, qu'il avoit fait follement, & que pour cela fa fucceffion n'auroit le royJume : L'autre fut foudain frappé de h main de Dieu , & demeura lépreux tont le refle de fa vie. Ce pouvoir de donner l'adminillration des chofes fpirituelles dépend enriére1iient de l'Jutorité & jurifJiétion eccléfialli<Jue, qt1i aéré donnée; non aux Rois 1'X l\rin– ces, ni pJr co11f~'luer1t à Jeurs ofliciers, m1is à ceux que Lieu appelle au régime & gouvernement de cette eglife. Les Hois & Heines font appellées en lfaie fcs peres nourriciers & nourrices, pour les libé– ralirés dont ils devoient ufer envers elle, & la défenfe qu'ils en devoient prendre. JI.lais les évêques, & aurres fu!)érieurs en l'églife , font appellés par David , Princes fur route la terre , ainli que S. Jéiôme & S. Augullin J'inrerpre1c11t , • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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