Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13
1o'i 'Archev!quede Bourges. M. D. LXXXVIII. 10!' ciliques à la nailfance de notre Mellie & longue, comme lors l'on fe vêtoit en la Sauveur. Ce grand Empereur fut telle- Grece , il jetta toutes ces requêtes & pa– menrrevêtu du manteaudechuité envers piersdc fon peuple dans le fleuve Axius, fon peuple, & defireux de pourvoir à tou- comme par un mépris & dedain , ou par res leurs néceffités, que bien Couvent juf- une moletfe & lacheté ou crainte de 9 u'à la nuit il s'occupoit à ouir & entendre quelque peu de. travail , fans pourvoir à les plaintes de fes ( uiers & à leur en ren- fos fUJets: dont 11 rapporta une telle haine dre raifon & fatisfaélion. Et quand fa Canté & mécontentement du monde , que fa & infirmité de corps fembloit l'en devoir mémoire en ell encore diffamée par les · détourner & I' excufer, il fe faifoit appor- hifloires : comme aufii de ce qu·ayant t~r au lieu de fon audience publique dans promené les ambalfadeurs d'Athenes à une litiere à bras, ou bien dans fon lit la fuite de fa cour l'efpace de deux ans , propre donnoit audience ouverte 3 un les renvoya enfin fans aucune réponfe. chacun , pour ne frullrer fe~ fujets des Ce Prince Grec avoir mal imprimé ell fruits de fa bienveillance & prévoyance. fon efprit ce proverbe fi célebre en fa Auffi régna-t-il long-temps, & heureu- nation, Jpx~" i1Cout M«1 J1w.œ.!fllr; xœ.JJic&;J. Car fement. Autant en fit ce grand Vefpafien, c'ell la vraie charge d'un Roi que d·ouir qui ores qu'il füt maladif, les membres & entendre toutes les plaintes de fes fu– nobles intérieurs gâtés & viciés , don- jers , julles ou frivoles, four felon fa pru– noir néanmoins audience libre & cour- dence, rejetter ce qui el mal-à-propos & toife chacun jour à tous fes fujets & long- pourvoir au bien. Ce grand Roi Salomon temps : tellement que quelqu'un de fes ell loué par-deifus tous, pour avoir avec familiers lui remontrant un jour qu'il fai- grande patience & douceur oui tous fes foit tort à fa Canté, & prenait plus de rra- fujets , & pourvu à leurs doléances. vail que fon infirmité ne pouvoir porter, De Votre Majellé , S 1 R E , qui dès lui répondant, dit: il faut qu'un Empe- fes jeunes ans aéré touchée de l'efpric reur meure debout & non couché. Parole de fapience de Dieu, comme ce même digne d'un Empereur, pour faire enten- Salomon, pour régir & gouverner vos dre 'lue 1' office d'un bon Empereur con- peuples , & aiufi que le jeune aigle , fille es aélions vertueufes, au bien de fon oifeau célelle , fartant dn nid , poulfé peuple, & non en oifiveté ; & que le de la vigueur & générofité de vos an– Prince ne doit épargner fou corps ni fa cêtres , avez porté le foudre du haut pr_opre vie, pour le bien de fts fujers. Dieu jufques fur le front des ennemis Mitridates, Roi de Pont, & autres grands de Sa divine Majelèé & de la vôtre , les pays adjacens , commandant fur vingt- repoulfaut jufques aux extrêmités de deux langues & provinces , fut telle- votre royaume , & dans les villes de ment difpofé à ouir les plaintes de fes leur retraite , n'épargnant votre pro– fujets, & leur pourvoir , qu'il apprit pre vie pour l'honneur de Dieu & re– toutes ces diffC:rentes langues , & fe pos de ce royaume , qui pour comble contraignit à les parler , pour donner de fageffe , & joindre l'expérience & plus d'avantage à fes fujets pour la connoiifance de diverfes fortes d'hom– connoiifance & intelligence de leurs mes , de nations & villes , comme Ho– poftulations Autant en lit ce grand mere a écrit de ce Cage Uliife, avez été Senareur P. Craifus , commandant à conduit par la main de Dieu jufques la Grece pour les Romains , qui pour en ce royaume lointain de Pologne • faciliter fes audiences, & répondre aux paifant & repaifant par tant de diver– fujets en leur même langue, s'efforça fes nations & peuples : & depuis votre d'apprendre les divers dialeéles de la retour vous êtes occupé à tant d'aélionç langue grecque. bonnes & vertueufes , & acquis la con- Ce fallueux & arrogant Roi Démé- noiifance de tant de forres d'affaires , uius ne lit pas comme ces bons Rois & qu'eucore tout de nouveau avez dinipé Empereurs : car ayant fait démonllra- & confondu par l'œil de votre préfence rion de vouloir contenter & donner & vertu , une grande & puiifante armée audience à fes peuples , il les aurait d'étrangers Reillrcs & Suiffes , venus anignés à certains jours , pour lui re- jufqu'au milieu de ce royaume avec préfenter leurs plaintes & requêtes ; & un fi _grand effroi, qu'il fembloir qu'ils les ayant 'e~11es d~ns le fein de fa xobe le d11Jfent tout en un coup englouur http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=