Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

19 S" • 'Rimoiurance de Mon.fleur de Beaune,' 'r 9·;; fui vis' & prorpéroient en leurs guerres & grands ' médiocres & petits, ront fubf-, entreprifes. Ils étoient allillés de la faveur tancés & foutenus, fera vendu , dillrait de Dieu , qu'ils honoroient & leurs fer- & aliéné, au plus offrant , malgré ceux vireurs, & tant s'en faut qu'en telle nécef- à qui il appartient. L'on vendra leur f!té & caufe fi grande il6 ôtalfent le bien bien , leur fubllance, leurs alimens à la. de l'églife, qu'en ce même temps ils en delhuélion de leur ordre, conféquem– donnoient du leur , fondoient & dotoient ment du fervice de l)ieu , comme ceux les églifes, & confinnoient leurs dona- des fafraniers, & fous le regne de Henri tions , & de leurs peres, les uns de leur III. Prince fi catholique & débonnaire ~ fang, autre du poil de leur barbe, autres Que penferont tous les autre états, tant du pommeJu de leurs épées, par lefquel- de la noblelfe que du tiers état , linon les ils avoient exploite leurs viéloires , que quand le nôtre fera vendu l'on offraient eux-mêmes les chartres de leurs vendra le leur ? Que diront tous les donations fur les autels, & invitoient Princes & peuples étrangers ? que dira leur noblelfe 3 en faire autant , aulli ils b pollérité , S1RE 1 Je dirai derechef :ivoient heureux fuccès en leurs affai- que nous né croyons pas que cela vienne res. Mais l'argent du bien de l'églife de votre mouvement ; aulli avons nous vendu depuis vingt ans, qu'a·t-il apporté, bien fu que votre confcience en a été fors une continuation de malheurs, corn- autrefois touchée. Et Dieu pardonne me l'Jncien or Tholozin, & celui du à ceux qui l'ont divertie de ce faine re– temple de Delphes, remarqué par l'an- gret. L'on dit que c'ell pour la confer– tiquité 1 Aulli ces anciens Rois & Empe- vation de la religion catholique , Bç reurs par leurs loix & ordonnances , con- pour notre bien particulier, & les exem– formément à toutes autres loix divines pies allégués du palfé , montrent alfez & humaines , ont reconnu & ordonné que ce n'ell pas bien combattre ne bien le bien de l'églife être facré, inviolable vaincre , quand la guerre ou la viéloi– & inaliénable , pour quelque caufe que re apporte ruine à ceux pour qui l'on c:e foic : Bien y a-t-il quelques difpofi- dit que la guerre fe fait , & le tuteur tions permifes pour la rédemption & ne ferait pas ellimé bon proreéleur du rachat des captifs & prifonniers par les bien d'autrui, qui pour conferver & ro– Infide!es , & nourriture de pauvres ; bâtir la grange ou la métairie du pu– mais cela regarde les meubles & ullen- pile , vendroit le fonds & la terre ; car files précieux de l'églife, & non le fonds. qui habiteroit les maifons quand il n'y Les loix divines & humaines difent, que auroit de quoi donner à vivre aux habi– les chofes facrées , fainres & religieu- tans ? comme fi la manutention de fes, ne font en commerce ni négocia- I'hoilneur de Dieu , de la religion ca– tioi:i d'auc~':". Si donc \e bien~ patri- tholique & de l'éut ecclc!fiallique ne moine de 1 eghîe en facre &voue a Dieu, touche pas tous les chrétiens , comme nul.n'y peut toucher fons facrilege: s'il fi le malheur nous avoit tous réduits appartient aux ecclélialliques , ores que fous la domination de ces gens-là qui ce ne füt qu'en ufufruit, ce ne feroit ni vous font il guerre. Aucuns fe peuvent .julhce ni équité d'y toucher fans notre exempter de la puilfance' & difcrétion 'Confentemenr. Qui en ell le- propriétaire du vainqueur. Ils en veulent à tous in- ·antre que Dieu , à qui il en donné? qui différemment, & ·s'ils étoient maîtres·, ·le peut vendre ou alié·ner 1 ·& en quel ils n'épargneroiènt ni Rois , ni ecclé– -royaume' en quelle république? en quelle fialliques , ni gentilshommes : leur éta– ·monarchie tant déréglée , tant barbare blilfement en Suiffe le montre alfez. qu'elle puilfe être, a-t-on vendu le bien La bulle de Sa Sainteté, SIRE , dont d'autrui fans le confentement de ceux :l l'on veut autorifer V. 1-1. en cette vente ·qui il appartient, ou qui y ont droit,où & aliénation, ne vous peut donner ni le moindre oppofant n'ait été reçi.t à dé- ·attrib11er pouvoir· valable de vendre fans . duire îon.inrerêt, & par icelui empêché nos corrfentemens ; ca·r routes concef– la vente? Et le bien dè Dieu , le bien • fiol)s & difpolirions fe doivent interpr~­ .de l"églife , le pltrimoine des pauvres ·ter fdon la~i & 'droit commun , s'il ferviteurs de Dieu , & de tous autrès ·n'y a expreRion & dérogàtîÔn manifelle pauvres, le bien du premier ét.1t -de ce · au <:onti'air-e; auffi kt bulle pOl'te, Celon royaume., dont tant de Princes, tan.t de & en la forme ci-devant obfervée e1;1 10& , http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence