Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

193 Arc!1~v;quc de Bow:f!;~s. M. D. LXXXVII. r,.of, de mort, aux enfcignes d',.\nanie & Sa- de l'églife feroit manifelle & toute ou· phire fa femme : ce bie~ fa_cré, depuis verre par les hfrétiques, s'ilsavoi~nr au– converti ~n f~nds & patrun~me P?.urpl~s tant ~e po_uvmr comme de mauva1fe vo– grande surerc & confervauon d 1cel111 , lonre; mais la plus courre & plus ouverce pour en éviter la diffipation , augmenté voie , efl: de ceux qui fous couleur des: des dons des Empereurs & Rois , mu!- affaires publiques confeillent le retran– tiplié par bienfaits des Princes , des no- chement des vivres & alimens des pau– bles & gens de tous trats ; mais grande- vres eccléfialliqnes, pour en faire ptrir d~ ment accru par le bon ménage des pré- tout l'ordre & l'état, comme déjà la plû– lats, chapitres & autres eccléfiafliques; part des reéieurs & curés en ce royaume doué par ces mêmes Rois & Empereurs font morts de pauvreté, autres contraints de toutes fortes de privileges & immuni- de néceffité abandonnent leurs charges • tés, & fpécialement par vos prédécef- dont s'enfuit que le peuple en la phîparc feurs , qui _confo_rmément aux loix_cano- de ce royaume efl: fans adminiflration de niques & 1mper1ales , par leurs fonda- facrcmens , les enfans fans doél:rine & rions ont invoqué peine d'anarhême & enfeignemens ; les curés qui reflenc de damnation fur ceux de la pollérité n'ayant moyen d'avoir un vicaire pour qui violeroient leurs julles intentions , in!huire la jeuneffe, & lui aider à por– qui frauderoient leurs donations , qui y ter les facremens aux malades. Les moin– toucheroient ; qui les difl:rairoient & di- dres chanoines, les moindres prieur> & vertiroient à autres ufages, & fur ce ont moines ayant par pauvreté la plûpart fait de tant louables conllitutions & déjà abandonné le fervice de Dieu : & ordonnances ; ce bien facré, dis-je, fe- viennent tous ces défordres principale– ra·t-il fous un fi bon & fi vertueux Prin- ment de la grande levte des dC:cimes, de ce, fi plein de piété , diffipé, profané , la vente & aliénation du bien de l'églife • mis i l'encan ; & enfin confumc , perdu qui paroît bien-tôt où il}' en a gueres • & détruit? Mais , S1RE, nous connoif- & peu-à-peu à ceux qui en ont beaucoup. fons l'OS faimes aéiions, vos vertueux dé- L'on nous dir, S1RE , que cette ven<li– portemens, & ne croyons pas queccfoit tion & aliénation du bien eccléfia!lique de votre mouvement, ni de votre volonté, ne fe fait que pour le bien & conferva– que tel défordre avienne à I' églife ; nous tion de l'églife & le nôtre, pour la dé– cfhmonsque votre prudence&votre bonté fenfe de la religion catholique, & qu'il y ayant bien penfé , s'en ab!liendra à l'a- ne fe fait fans l'autorité du faint Siege. venir.S1RE,quandl'honneurdeDieu,que Vos ancêtres, S1RE, comme auffi ]es nous croyons vous être toujours en pre- Empereurs & autres Rois chrétiens, ont miere & finguliere récommandation, ne fait plufieurs voyages & expéditions ou– ·vous exciteroit affez, encore la gloire im- tre ·mer contre les lnfidelles , & deçà mortelle de votre nom, pour laquelle tant même contre les hérétiques Albigeois ; deCéfars ,d'Alexandres, voire fans lignée & avoient lors vos prtdéccffeurs affez certaine , ont combattu au pfril de leurs peu de moyens pour foutenir telles entre– vies , vous doit mouyoir à ne per~ettre prifes ; ont-il, P?urta~t, je , ~e dirai pas que votre regne fi lu1fant & fplend1ffant vendu ou ahene le bien de 1 eglife, mais: en toutes fortes de vertus & piété , foit y ont-ils touché, ni au principal ni au obfcurci par la mémoire de la ruine de revenu ? & toutefois ils ne jouiffoient l'églife de Dieu en votre royaume. Les lors, je dis vos prédéceffeurs , ni du marbres, .l'airain, toutes fortes d'infcrip- Languedoc, car il y avoir un comte Ray– tions , les livres, les écrits , les vers mond, & autre devantlui: ni de la Guien– qui potteront vos louanges , feront·ils ne , car il y avoit un comte Guillaume Eotés en tête , ou au feuillet retourné & fes dévanciers : ni de Normandie, car de cette marque de ruine de l'état ec- elle avoir fes ducs : aulli peu de Cham– cléfiallique avenue de votre rcgne ? Un pagne qui avoir un comte : non plus feu! Charles-?vlartel , d'ailleurs de loua- de Dauphiné qui avoir fon Dauphin -hie mémoire, a été pour cette occafion qui depuis le donna à la couronne; nÎ tenu pour profane à la mémoire de la de Provence qui avoir fes comtes ; ni pofl:érité; ~emoin ceferpentinfame tro~vé de plufieurs autres pays dep~is venus ! c:n fon fepukte. Suu , la. defituttion la couronne : cependant ils choient N http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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