Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

17 3 ~ accordés J mais ce qui rend le dernier aéle de pof· fellion du chapitre encore plus authen– tique, ell que d'Amblemont éranr tom– bé malade, & ayant réfigné au lieur Pe– "pin, le Roi Louis XIII écrivit une lettre de recommandation en fa faveur au cha· pitre de Verdun: cerre lenre arriva ap· .paremmenc trop tard, & après l'élcélion de Gerbillon; mais elle fert toujours d'un puilTant argument pour écablir le droit & la polfetlion du chapitre; puif– que le Roi Louis XIII. inlhuit du droit de routes les églifes de ro·n royaume , y déclare formellement que la collation de la dignité d' écol:îrre appartient au chapitre de Verdun: de forte que, foie gue l'on confidere le droit attribué au Roi par l'indu le de Clément IX. foir que l'on aie égard à la qualité du bénéfice, ou enfin (oit qu'on falfe anention fur la poff"effion continue du chapitre, on pré· tend qu'on ne peut lui difputer la colla– tion de J'écolâtrerie donc il s'agit. A ces moyens généraux on en joint de particuliers qui regardent la perfon· ne du lieur Vigneron , & les bulles en vertu defquelles il a ~ré pourvu de )'écol â rrerie. Vigneron e!l: déji , dit·on , titulaire de quarre bénéfice qui devroient fuffire à un homme plus modéré & moins in– fJtiable.11 a obtenu difpenfe par fes bul– les, mais elles font entiérement abufives; elles font remplies d'ubreptions, puif– qu'il expofe que l'écolâtrerie ne requiert aucune réficlence; & elles contiennent des difpenfes qui n'ont point eu d'exem- r les jufqu'à préfent , Je polféder avec écolàtrerie un autre canonicat & deux chapelles, dont l'une ell: delfervie dans la même églife que l'écolârrerie. Voilà, MeAieurs, où fe réduifent les princiraux moyens des parties. Pour nous, avant que d'ouvrir noire fenriment fur les différens moyens qui vous ont éré propofés, nous crorons être obligés de faire quelques réflexions fur létat des trois évêchés , Metz. , Toul & Verdun, & d'expliquer en peu de paroles la jurifprudence qui s'obferve dans l'efpece donc il s'agit, & que nous apprenons tous les jours, Mellieurs, de ' nos arrcrs. Ces trois Evêchés, qui font fulfra· gans de l'églife métropolitaine de Tre· ves, ont été fous la domination de nos nos Rois. t 7; 4 Rois, durant la premier"e & îeconde race On fait que la Lorraire , appellée alors la Lothoringie, avec les trois vil– les de /v!etz. , T oui & Verdun , étoit ordinairement l'orpanage des enfans de France. Sur la lin de la feconde race, l'Alle– magne ayant fecoué le joug cie b domi– nation françoife, & ayant choifi pour Empereurs des princes de la maifon de Saxe, la ville de Treves, qui ell firuée au-deçà du Rhin, & q11i a été une de rros premieres conquêtes, fe rangea du côté des princes Saxons, & lit partie de l'Al– lemagne. Dans la fuite les Empereurs ufurrerent fur nous les trois villes de Metz., T uul & Verdun; mais elles ont été enfin réunies à la couronne par la conquête que Henri Il. en fic l'an 1 rrz. & cette réunion a été confirmée par le traité de paix de 1'lunller. Avant h réu– nion des trois Evêchés à la couronne , leur état pour Je (eirituel a été long· temps incertain : t2uelquefois ils fui– voient la dellinée de l'Allemagne, & Couvent i!s fe conformoient aux coutu– mes & aux loix de la France , parce qu'elles leur paroilfoient encore plus fa. votJbles. Enfin ces Evêchés devinrent un pays d'obédience, foumis aux ma11- dats, aux graccs expeélarives, & à rou– tes les difpoficions portées p>r les extra– vaganres & par les regles de chancellerie. Ils ne furent point compris d.1ns le con· cordat germanique fait l'an 1447. qui établilToit un plrtage des mois entre le Pape & les ordinaires ; & ce n'dl: qu'en l'année 1 p9. que le Pape Léon X. ac– corda une bulle particuliere à l'églife d: Verdun, pot!r la faire jouir de l'alterna· tive, couformément l la dilpofirion du concordat germaniq11e. Lorfque cette ville fur enciérement foumife à l'obéilfance du Roi, on pré· tendit qu'étant réunie 3 fa couronne , quaji jure poflliminii, elle devo<t fuivre les loix du royaume , dont elle a tou– jours fait partie, & fe régler fuivant le concordat françois. Quoique cette pré– tention fùt iull:e, parce qu'il ell: naturel qu'une p~rtie r~vienne à fon tout, & re· prenne fa premiere nature: cependant le Roi, dont la puilT•~ce ell: tou1ours ac– co:llpagnée de bonre , ne voulut pomt ufer de Con droit à la rigueur; il lailf;i les peurles des trois Evêchés dans la llrrrr ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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