Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

1 47 De1 dro:cs du Roi abb1yes reroientdeflor_s e~ avant ré:;ies_, gouvernées & admmtftrees par adm1· nilhateurs triennaux,& non par abbés& abbelfes perpétuels , comme ils avaient accoutumé d'être auparavant , & ainfi que îont les autres abbayes de notre ro– yaume ; après laquelle conclufion & dé– Jibé,ation prile èldites congrégations , ils auraient trouvé moyen d'obtenir let– tres millives de nous, adrelfJntes à feu de bonne mémoire le Pape Léon, afin de planter & introduire, comme ils di· foient , b fainre réformation en leurs monallercs; lous couleur delquelles let– tres , combien qu'elles ne portalfent au– tre choie , & ne filfent aucune men– tion de triennalité , ils ont fait parmi cette réfonnacion fupprirner les titres de leurs monafieres , dont ils ont fait de fimples adminilhations, qui durent feu– lement trois ans, & à cette fin ont ob– tenu bulles apoftoliques , pn lefquelles moyennant certaine compofition d'ar– genr , qui par aucuns fe doit payer de quinze en quinze ans à la chambre apof– tolique , & par ainfi fe tirer hors du royaume, leur a été accordé bd. trien– nalité, lelquelles bulles depuis ils ont fait publier en notre grand confeil, du conlentement de notre procureur géné– ral en icelui, ':!." par telle furprife s'ef– forcent de nous faire perdre notre droit de nomination en leurs monalleres , difant qu'il n'y a plus d'abbés titulaires, & que ce ne (ont plus dignités , mais fimples adminilhations triennales, dont ils ont depuis voulu & veulent encore ufer, co:11bie11 que nous ayons, le cas 'If d ,, s o rant , quan nous avons cre aver- tis , nommé & préfenté perfonnes fuf– fifances & idoines , pour iceux monaf– teres tenir, régir & gouverner , comme il nous écoic & en notoirement loifible de faire à coutes les autres abbayes de notre royaume, foie qu'ils aycnt privile– ge d'élire, ou non; & foit ainfi, qu'a· près avoir mis en bonne & mtîre con– fidération & délibération avec les gens de notre confeil privé étant lors pr~s de nous , les points les plus confidérables . ' . en cette mattere , nou& ayons trouve & trouvons que le feu Pape Léon, Çous couleur de nofdites lettres. qui éto1.enc :afin d'introduire la réformation , n'au– rait pu ordonner ni introduire ladite tri~nnilité , comme étant à nous & à nos fuccetîeurs préjudiciable, fans notre confentement fpécial fur le fa1t de lad. crienn<:licé, qui toutefois. n'y feroit inter– venu; & auffi que hd. forme d'adminif– crer par trois ans feulement , ne con– cerne aucunement la difcipline , les mœurs ni la rigueur de la vie réguliere. le fervice divin, ni chofe appartenant 3. la réformation ; mais c'ell chofe con• traire aux faints décrets , & à la reglc de S. Bénoîc , auxquels ils font tenus par le dû de leurs vœux & fermens , garder la regle dudit ordre , & confé– quemmenc c'en chofe tendance plus ap– paremment à difformarion qu'à réforma– tion, pour autant que réformer ell ré– duire les choies aux premieres regles & inllitucions , & que par le faine décret ell die expreffément, que les monalleres du– aic ordre feront régis & gouvernés par abbés & adminillrateurs perpétuels • choie qui n'a été llatuée fans une grande raifon , pour autant que par telle façon d'adminillrer, les religieux font retenus en plus grande révérence & duc obéilfan– ce envers leurs prélats; & que ceux qui fe fentenc triennaux, comme il eft aifé il juger, n'oferoienc jamais ufer de rigueur & de correétion, ni punir les fautes étroi– tement, fachans qu'après ils pourraient être payés à cette mefure, &que confé– quemrnenc lad. triennalicé n'a rien de commun avec la réformation ; m:is au contraire i ! y a plufieurs monafteres crès– réformés, dont néanmoins les abbés &: prieurs font perpétuels , & non trien– naux, & davantage avons crouvé&trou– vons, que fans nous faire un grand & évident tort, & femblablement à nos fuc· celfeurs Rois , qui comefois s'en pour– roicnc toujours , quand bon leur femblc– roit, faire relever, n'avons µ-uni dtl, ne pouvons ni ne devon! confentir & accor– der lefd. adminiftrations triennales, pour être contre !es faints décrets & inlliru– tions de l'ordre de S. Hénoît, & par Ief– quelles nous & nos fuccelfeurs demeu– rent à toujours privés de notre droit de nommer, combien que la plilpart des églifes , abbayes & monalleres de notre royaume ayenc été fondés , do– tés & augmentés par nos antecelfeurs Rois, & qu'il n'a paru de plus grande raifon de ce faire pour le regard def– dits monalleres , que rour les autres• & que c'en chofe étrange & difforme , que http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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