Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

De la régale , & de fon ufage en France: 7(,(; De l'uf.1gc préfent & de celui des ficcles précédcns fur la poffef– fion de nos Rois de jouir des droits de régale dans les abbayes de leurs états. L Or/qu'on a parlé de la régale far les évêchés , on a diftingué deux cfpeces de droit ; celui de dijpofer des hénéfices, que quelques auteursontappellé/a régale fpi~ rituelle , & la joui!fance des fruits & reve– nu.s temportls de la dotation des évêchés ~ qu'ils appellent régale temporelle. Pour en faire /'application aux ahhayes, ceux qui ont recueilli les preuves des liher– ·tés de !'Eg!ifa Gallicane,ont donné plufieu.rs pieccs par l<fquelles on prétend prouver que nos Roi.r & /eJ autres princes qui étaient tn poffeffion des droits de régale , en jouif [oient d.ins les ahhayes, de même que dans les év<clzés, non-feulement dans les ahbayes d'hommes , mqis aujfi dans les monafleres de filles, c'eft même le fintiment de ces collec1r: u.rs que nos Rois exerfOitnt lr:ur droit de régale fur ces monafteres, on peut en rapporter d'autres témoignages qui ne font pas dans cette colleélion. On met au nombre de ces pieces une lettre de faint Fulherc, évêque de Chartres qui eft la 107. dans le dix-lzuitieme tome de la hih!iotfzeque des Peres, del'édition de Lyon •n 1677. pag. 2p. C'eft l'opinion commune que ce faint prélat efl mort en 1028. ce qui ·ttah/;roit que fan témoignage efl une preuve que cet ufage ltoit obfervé au commencement tie /'onrieme fiecle , & que les comtes de Clrampagne en itoient en poffeffion. Le ceftament tn forme d' ordor.nance du Roi Philippe Augufte, étant outre-mer, de l'an.née 1190. en contient une preuve plu..s générale. Si fortè contigerit fedem epif– copalem, vel aliquam abbatiam regalem VJcare, volumus ut canonici ecclefi~, vel monachi monaflerii vacantÎs, veniant ad Reginam & archiepifcopum, fic ut ante nos venirent, & liberam eleél:ionem ab eis peta~t ! & i:ios voluinus quod fine conrrad1él:1one e1s concedant; nos \ero tam canonicos quàm monachos mone– mus, ut ta lem paflorem eligant qui Deo placeat, & utilis fit regno ; Regina au– tem & archiepifcopus tamdiu regalia in manu fua teneant, donec clcélus confecratus fit , vel benediélus , & tune regalia fine concradiélione e1 reddancur. L'extrait de ce teflament efl rapporté p/11s au long d,zns ce volume, dans le recueil des principales ordon1lances de rros Rois qui concernent la régale,, pag. 239. On oh.frvoit le même ufage fous le reg.u de S. Lou.is, com1ne il paroie par les lettres patenttl datées du moi.s de juin 1.z.4G. par lefquellu et Pri.1ce laiffe la Reine, fa mere r/gcnce de [on royr.J.ume pendJnt fan premie: voyage de la Terre Sainte. Dignicates eciam & beneficia ecclefiaflica vacanria conferre, fidelitaces epi(coporum & ab– batum rccipere, & eis regalia refiicuere, & eligendi licentiam dore capitulis & conventibus, vice nolhâ. En 1228. au commencement du. rcgne de S. Louis, les religieux de l'ah6uye de S. Denis prierent ce Prince de donner 1nain– levée de la régale à. celui qu'ils avoier.t élu leur ahhé, C'cft la vingt-cinquicme pica du chapitre I 5. des prwves des libertés de l'Eglife Gallicane , pag. f 5 f. En r235. un concile de la provi11ce de Rheims J affemhlé à Saint· Quentin, pria ce mime Pri11ce de donner main-levée de la régale à/' abheffe de Soif!ons. Tome ont irme des Conciles, pag. 502. de l'édition de Paris en r671. L A ' IA J a meme annee 1 ;;35. un eveque ue Sée\ demanda la même grace pour une religieufe qui avoù été itue a6heffe d'.Al– menejêhes. E 6 ' • d'O l' ' · · n :123 • un ev.eque . r eans ecr1v1t au Roi S. Louis pour le même fojet, en faveur d'un ahhé de /'abbaye de S. Mefmùi de Micy ; c' fjl la vir.gt- huitieme pi<ce d1t chapitre 15. du même recueit des preuves, des lihertés, pag. J 56. On fou.tient que le même ufage a continul après le fecond concile d( Lyon J tenu en M. cc. LXXIV. comme auparavant, éJ pour le prou.ver, on rapporte qu'en r 27 J. un an après que ce concile a été tenu, un é'Véque de Soij{on1 écrivit au Roi Plii!ippele-Hardi, troijieme Roi de France de ce nom ,jîf.t de S. Louis , pour /' ahheffe de Morgival , afi1t d'ohte11i1· main-/e1 ée de /a régale de celte. ahhaye. C'eft la trente-deuxieme piece da chapitre 16. des preuves du liherth p. 607. En 1277. un évêque de Li:r_ieux deman– da lu même chofe à ce Prince pour un abbé de Nqzre-Dame de Bernay; en Ft•t http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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