Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

De la rlgale , & de fan ufage en France.' 7·6'.f. Des droirs dl! Roi de jo111r de L1 réa~le fur les abbayes , corn1ne r"i ' 'l' 1ur es cvcc lCS. L A décifion de ce~te qv.eftion déptn~ dt la nature de la regale, &• des maximes qui en fom l<s fondemens, on a fait objer– ver, pag. 52 +· & jiiivantes de.'~ volume, les dijférens fentimens far t'ongmt & les fondemens de ce droit; on a dit qu'un grand nombre de perfannes de piété,dijlùzguées par leur érudition,, font d'avis qu."il ne ptut itre légitime que par concej/ion de téglijê. C eft une filite de ces maximes , IJ.U.t nos Rois ne peu.vent être fondés à étendre for les ahhaycs leur droit de régale, Ji l'églijê n'autorlfê cette extenfion, de mtmequ.'il a été ohfarvé , que fuiva11t ces mêmes maximes_, ce droit n'a pu être établi Légitimcmtnt for les évêchés que par concej/ion de l'égùfe, & que fan étendue doit êcre réglée par t' étendue de la conc4fion. . On a enfaite expojè pour le fentiment contraire,que meJ!ieurs les procureurs éJ avo– cats généraux ont fou.tenu. que ce droit pro– cede de l'éminence & fouveraineté de la puijf.ince royale, du droit de patronage du Roi qui s· étend généralement for toutes les églifes de fan royaume, dt fan droit féodal far le temporel des bénéfices de fes états, & tie fan droit de proteélionfar tous ji:s fajets, & particuliéremem fur les eccléfiaftique. & ·far les biens de /'églifa. Ce fontlestermes de M. l'avocat général Jérôme Bignon. De tous ces droits accumulés en{emhle , continue ce grand magillrat, il eft farei & procédé lt droit de régale , il n'en faut pas chercher d'autre faurce, &c. M. Brij{on 1 avocat général au parlement de Paris fous le regni dt Cha"lts IX. M. Louet & plujieurs autres magîftrats célebres ont parlé a'ans ces mêmes principes , ce qui a été faivi d.ins les dernie1·1 Jiecles par la ju.· riJPru.derzce des cours féculieres du royaume. Si on regle l'étendue de la régale par ces maxirnes, il .r'enfoit évidtmmerzt que ce droit peut s'étendre non-feulemmt far les a6bayes, mais far le temporel de tous les bénéfices /écu.li ers ou réguliers , abbayes ou prieuré.,-_. parce que t• office de tous ces titres eccléfiaf- 1iques ejl trts-dijférent, mais le temporel qui en compofa le hén/fice ,dlptnd lgalement 1ie la fauveraine puijfance temporelle qui ne s' eft pas plus dépouillée de fan pouvoir fou– verain far tous ces biens, quand elle a per– "tis que l'adminiflration en ait Jré confiée à un abbé :J ou à un évêq1't _. à un flcu/ier ou à un rlgulier. Pr1>bus dans la faixante-tieuxieme dt ft; queftions fur la régale, pag. 167. de /'édi– tion tie Paris en 1551. & quelques autru auteurs ont fou.tenu que ce droit ne peut s' é– tendre fur les abbayes. Voici les raifons que cet auteur tn apporte. Licèt plura monalleria , & alia pia loca, olim per Reges Franciz reperian– tur fundata, dotata & conllrull:a, ta– men illa non dicuntur juri regaliz af– fell:a : Quàd fint , non 1epericur in li– bris camerz computorum , in quibus jura regaliz fcripta & defcribi folent, quz dicicur probacio urgen5, quia poll– quam non reperitur caucum , non dice– mus fubctfe , maximè cùm jus illud ranquam odi11rum non fic exrenden– dum, eciam à jure communi exorbitans, jurifdill:ionemque epifcoporum, quam in beneficiis jure ipfo communi habenc, enervans. 2. Tum przterea quia jus regaliz eft excraordinarium à privilegio , confue– tudine aut immemoriali tempore proce– dens , quz omnia non reperiuntur in aliis ab archiepifcopatibus & epifcopa– tibus , ergo ad ea non funt exrenden– da, cùm privilegia, confuetudo & przf– criptio e.xcra cerminos fuos exrenlionem non pauanrur. 3. Quoad privilcgil!m , habes exem, plum in lege evangelicâ fcripmm Mat– thzi vigefimo capite de patre famil. qu.i tamùm dedit operariis novillimâ hod. venientibus , quantùm i!s qui horâ pri– mâ , id ell manè, quia fic placuit eidem parri famil. in quo injuriam il lis non fecit propcer conventionem priùs habitam, illud enim myllicè & in figurâdill:umell de populo Judaïco & Gen:iii. On ne., s'arrêtera point à rapporter les rJponfes que les cours féculierts peu'Vt~t y faire dans leurs maxfmes , elles ob!i– geroie.-it de répéter ce qui a été dit fur ce que ces co.urs penfant de la ~ature de la régal< & de leurs maximes far les fonde· mens de ce droit. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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