Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

7 Des droits du Roi ptrfanne .1. fan pere, maÏJ la puijfance con– falaire qui lui ltoit confiée .. n'étoit point fajeue à la paternelle. On peut rapporter à ce fojet ce que O:iJus , évfque de Cordoue , très-ctlebre dans le quatrieme Jiecle .. f.J qui a été une du grandes lumieres du premier concile de Nicée, tenu en ccc. XXV. difoit à !'Em– pereur Confiance , qui favori/oit l'kéréjie des Ariens : Tibi Deus imperium com– milir, nobis quz funt eccleliz concre– didit , & quemadmodùm qui ruum im– perium malignis oculis carpir, conrra– dicit ordinarioni divinz, ira & ru cave, ne quz funt eccleliz ad re rrahens , magno crimini obnoxius fias : claie , fcriprum elt, quz funt Czfaris, Czfa– ri , & quz funr Dei , Deo ; neque igi– tur fas en nobis in terris imperium re– nere, neque ru rhymiamarum , & fa– crorum porellarem habes, lmperator. Àva,1t cefaint évêque .. Tertullien a ex– pliqué en ce.t ternzes d"11s le deuxierne chtt– pitre du livre qu'il a adrejfé à Scapula, la fouveraineté de la puijfance temporelle , · & fan indépendance de rou.t autre que de Dieu. Colimus lmperarorem , lie , quomodo & nobis licer, & ipli expedir , ur ho– minem à Deo fecundum , & quidquid cil à Deo confecurum , & folo Deo minorem , hoc & ipfe voler, fic enim omnibus major ell , duin folo vero Deo n1inor en. Tertullien erplique encore cette matiere dans l'apo!ogie po~r les Chrhiens , parti– 'u!iérement dans les chapitres trente & ·trente-troijieme, & dans le quinr_itme cha– pitre de fan traité de l'ldolatrie : Senriunt chrilliani, dit cet apologifle des Chrétiens dans le ch,1,tJitrr trentieme de leur apologie: Deum elfe folum in cujus folius poref– tare îunt lmperatores, à quo funr fc– cundi , poil quem primi. Optai, évéque de Mileve ou Me/a dans le quatrieme jiec!e , en parle de la même manitre danJ fan troifiemc livre contre Par– menien, page 67. de !édition de Paris en 1676. Cùm fuper lmperarorem rlon fit, nili folus Deus qui fecit lmperatorem , .dit ce grand évêque, dum fe Dona rus fu– per lmperatorem exrollit , jam quali hominum excelferat metas , ur fe ut Deum , non hominem zllimarer , non 'Verendo eum qui poil Deum ab homi· .nibus tenebarur. Les Peres 9ui ont ùrit far ces paroles de Da,·id, parla~ à Dieu , Tibi foli peccavi J confirment cette ~o&1rine ; Jà.int Amhroife, d"ns fan apolog1t pour David; faint l/rôm .. dans le troifie111e chapitre dt fa vingt· deuxieme lettre à Rujlicius , & plujieurs autres. Saint Grégoire , év~que de Tours , rap– porte dans le neuviemt chapitrt du cinquie– me livre de fan hifloire de France, qu'il parla en ces termes au Roi Ckilperic dans le concile de Paris, tenu en o. LXXVII. Si quis de nobis, ô Rex , jufliriz rra– mirem rranfcendere voluerir, à te cot– rigi porell; fi vero tu excelferis , quis re corripiet? Loquimur ribi , fed fi volue– ris, audis, fi ramen nolueris, quis re condemnabir, nifi is qui fe pronuntiavit effe julliriam ; IV. La rdigion de JESUS CHRIST ne diminue rien de la puijfance que Dieu a -confiée aux Souverains, 6' /or/qu'un Prince & fas jùjas en font profejfion , Dieu con– ferve à ce Prince toute /t.J puij(tJnce fou.ve .. raine temporelle qu'il lui avoit confiée avant fa converjion. Cette propojicion efl fondée for ce qu'un Souverain qui tfl injlruit de la' religion de JESUS·CHR!ST , fi qui fait profejfion de la jùivre, connoù fts devoirs & l'ufage qu'il doit faire de !'autorité que Dieu lui a confiée : il ignorait a1.1ant fa converjion qu'une des premieres oh!igations de fan état , efl de protéger les faints décrets de /' ég!ife , & de les faire obftrver par tous les hommes qui lui font fournis ; mais cette autorité, de laquelle il doit faire un nou– -vel ufage , ne foujfre aucune diminution. Les peuples der pays qui fa font convertis à la foi catholique , reconnoiffent une pu.if– fance fpiritue//e qu'ils 1ze connoiffoient pas avarzt qu'ils fuffent chr~it.'7S ; mcis ils ne fane difpenfés d'aucune des loir de leurs Souverains, & lorfqu'i!s promettent d'obéir aux loix de la puiffence fpirituelle , leurs devoirs font augmentés ,fans être déchargés de leurs autres obligations. Ces maximes font bien exp!iquérs dans les remontrances que le Clergé de France • affemhlé en 166 5. fic au Roi Louis XIV. le I z. avril 1666. contre un arrêt rendu lt 30. ofiobre 166 5. par les grands jours , tenus à Clermont en Auvergne. Ces remon– trances font rapportées dans le procès·1Jerhal de cette affemhlée , dans la féance du l z. janvier 1666. de relevée j ce qui eft à a ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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