Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

59~ De /11 régale , & de fan afoge en France. Pour t éclairciffemtnt de!cettt matiere, il convitnt d'examiner l'ancienne difcipline de f églife far et fajet , lorfJu'on y a introduit ['ufage de promouvoir des évêques à la di– cnité de cardinal de t églife de Rome, & la liifcipline de notre Jiecle. D.irzs ces deux ét.t.Jts on peut ohferver, r. les maxinli.S des déc1-éta/,:s des P11pes fur telle mJticre, fi lu. pratique de Rome, 2. leJ m,rximes de France, & l'1tfagequ~onyafoivi. Q;ic!ques auteurs ont lc1·it que d:zns le IJUÎ.'l{ ieme ficc/e Oil !coi: perfaaa'é en Fr,1nce J~ la v.icr.1nce d' u..1 évêché par la promotion Je l'évêque au cardinalat, & qu'on y croyait que ces titres n~ (toient pas compatihles par difpenfe même du faint Siege ; ils aj/iirent que monjieur de Rochetaillée , archtv(que de Roue11 , qui fut promu au tardinalat en I 426. eft le premier auquel on a permis de conjèrver [on archeviché étant cardinal. Le Papt Martin V. qui l'avoir f.iit cardinal, lui accorda difpenfe pour le conjënJer , fi lui permit à cet effet de le pojfédtr en com– mtnde , pour le mettrt trz état dt Jouttnir cuce dignité. Monjieur de Marca parait avoir fui,•i celle opinion dans lrs prole– gomenes de fan traité de concordia Sa– cerd. & Imper. vers la fin dans le qua– toriJeme paragraphe , voulü.11 expliquer qu>on ne rtconrzozl fas en France les dzf penfi:s info(itts • accordie.s par /t.s P'1pt!s, il r11pportt cet txemp!t , fJ fait ohferver , que b difpen(e que le Pape Manin V. avoit donnée i ce pnéb: pour conf~rver l'arche•:êché dç Rouen après fa promo– tion au CJrdinalac, ayant été conlidérée comme inColice , on ne voulue point y avoir égJrd, quelque conlidération qu'on e1h pour la perfonne de cet archevê– que, éJ qu'il fut conclu au conflit du Roi, qu'on ne lui permettroic point de garder c~ b~néfice étant cardinal , s'il ne fai– foic voir qu'on ~1îc approuvé quelque cas femblable. Monjieur de Roclzetail!ée ne put apporter aucun txemp!e d'un. car– dinal auquel 011 eût permis de pof!éder ,,,, F' ·1 ·fil vn eve1.;11e e!l rance ; z crta eu ement l'<xemp 1 e d~ Dauphin Hunzbert, patriar– clre d'Alex.indrie; auquel o.~ avoit con– firvé !' adminiftration del' iglife de Rheims. Suivant cet exemple, lt confei! rt~{o!ut, pu if qu'autrefùis l'archevêché de Rheims avoit lté ès nz;zi,,.s d'un patriarcltt , on pouvait auffe confe.1tir que m.Jnjieur t archevEque de Roue.-z t~ttJnt cardi.rz: il, p'Ût tenir cet ar- . •hu1ichl ;pour quelque temps , jufqu' Il cr qu'autrement lui fût pourvu , attendu les grands farvices qu'il avoit fait cy Roi. Voici le réglement du conjeil qui txplique ce qui fa pajfà fur ce fait. Le lundi 14. dudit mois, préfens tous les deffus nommés. De la partie dudit monfieur l'archevêque de Rouen , furent produites deux lettres, par lelquellcs ap– paroir qu'autrefois le vie! Dauphin Humb~rc fut parriarche d'Alexandrie, & adminifhateur perpétuel de l'églife de Rheims. AjJrès la leéèure defquelles let– tres, fembla au conleil que puifqu'au– trefois l'archevêché de Rheims ,que l'on tenoit être moult notable, & autant que l'archevêché de Rouen avoir été ès mains d'un patriarche , on pouvoit auffi– bien conCencir que ledit monfieur l'ar– chevêque de Rouen, audit état de cardi– nal, pour aucun temps , jufqu'à ce que pourvu lui fût autrement, pût tenir ledit archevêché , mêmement attendu le~ grands lervices qu'il avoir fait au Roi notre Sire, & à monfeigneur le régent, à grand peine & travail de Con corps, & qu'il écoit très·notable feigneur, de gran– de réputation entre tous les cardinaux, & pouvoir moult bien lervir le Roi, & [es royaumes de France & d'Angleterre• & autrement, attendu les divilions qui Cont en ce royaume ; & fi le vouloir le R11i ainfi être fait par fes lettres ci-delfus tranfcrites, & pour les caufes contenues en icelles, & pour les rai Ions delfus cou– chées , & autres qui longues Cecoient à écrire, fut conclu & appointé que fi-tôt, comme ledit monfeigneur l'archevêque, aura déclaré fa volonté être telle; c'eft à favoir, qu'il accepte ledit érat de cardi– na 1, monfieur le chancelier devra don– ner lettres pour prendre & mettre le temporel dudit archevêché de Rouen en la main du Roi notre Sire, pour caufe de régale , & pour icelui gouver· ner , commettra gens & officiers de par le Roi ; & après ce, fi ledit monfieur l'archevêque requiert l'entérinement de~ premieres lettres royaux ci-delfus tranf– crices après la bulle du Pape, par lef– quelles le Roi lui oétroie qu'audit état de cardinal il puilfe tenir ledit archevê– ché de Rouen, &c. icelles lettres reiet· rées premiérement, & avant toute œuvre, toutes lrs proteflations par lui faites. & conter.ues en fa requête ci-delfus uanfcrite au dos de ce préfcnc feuil~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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