Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

579 D.: la réga!i, G' de fan ufage en France. 5So m.Jtie1·es mixtes , qui ont un rapport par- fa repofent très-fou.vent far leur fagt cora- 1i~1.1:'t."er à la rlga/e & aux autres droii,s du. duite & leur bon gouvernement, pour cc l~oi dans l'é1endue que ces cours leur don- qui rtgs.rde lajô111 1 craint puij{'1nct tempo– nerzt ; on pe11.t y ajouter les obfarvutio:is relie. Nous ne matlquons pas auffi d.'exeni– faiv.iriteJ , que ces cours rtgard.tnt conzme pies Je la préfomption que i'Eglife met en ~'' étant les fondemens. faveur des Souverains dans lts chojès où I. Le mot , Eglife ,, a di11erfes Jig11ift- elfe a des intérêts communs avec eux; par cation.s , il Jignifie ordirzairtmenr le corps fan confèntement tacite elle autorife ce qu'ils Jes jide!es unis dans !.J même foi. On le ont fait, fans examiner J'ils n'ont point prend aufli pour le Clergé , qui en eft la abufé ile üur pouvoir. partie principale. Ces exemples ne font pas fi commun! 2. Tout ce qui •ft poj{edé en France par qu'ils l'étaient fous ü gouvernement dts l'Eg!ife , prife pour le lïeigé, elle l'a reru premiers Empereurs chrétiens, en ce temps– de JESUS·CHRIST , ou de l'état & gou- là l'Eglife régloit peu de matieres mixtes, 'IJernement temporel du roya~me; elle tient elle y avoit les mêmes intérêts qu'elle a de ]Esus-CHRIST fan autorité pour et qui préjèlllement, mais elle s'en repofoit fur la &oncerne le JPirituel, & de l'état tout ce qui prudence & les fages précautions dts Sou• regarde le temporel. 1•erains. Dans leJ derniers jiecles, les fupé- 3• La puj{eflion légitime des biens eft ré- rieurs eccléfiaftiques font beaucoup plus tn– clie par les Loix de ta faui·erai11e puiffence tris dJJnS /'adn1inijlration de CeJ matieres, temporelle, les av"ntages d'un frere ai'né leur application à. les régler J peut être une far fan cadet dans la facce./fion de leur pere, des raifans qui ont déterminé les états chrt.. font légitimes • !or/que /11. loi les autorifa , tiens à. en ahan.donner une grande partie à tous les particuliers qui compofent un état, leurs foins , en ce qui regarde méme /)au– ne peuvent pojféder légitimement leurs biens torité temporelle. que de la maniert que la foi l'ordonne , & Ces cours font obferver , que la fouve– ne doivent en difpofer qu'autant qu'elle le raine puilfanre temporelle n'a pas moins permet. Saint Auguftin établit amplement d'ir,térêts dans les mariages chrétiens, ~eue doarine dans plufieurs de fes livres , que l'Eglife, & qu'une grande partie des particutiérement contre les donatiftes. empêchemens que nous appellons diri· 4. Il n'y a point deux puijfances tempo- mans, étoient établis par les loix civiles rel/es fouveraines dans un même état, elle avant que l'Eglife en ait fait des canons; peut y être partagée entre plufieurs, & d'une qui! ell vrai que depuis plutieurs tiecles maniere différente, filon l'efpece du gou- dJns J'Eglife d'Occident , les Souve– ,,ernement qui y eft établi, lequel peut être rains , pour en difperi{er leurs fujets , monarcfrique , ariftocratique , démocrati- s'en rapportent à la prudence des· fupé– que, ou compofl de chacune de ces efpeces; rieurs ecclétialbques , dans la confiance quoique pl11.jieurs aywt part au gouverne- qu'ils ont que les palleurs n'autoriferont ment d'un état, toute l'autorité qui eft par- point un mariage contre les loix , s'ils tagée entr'eux ne fait qu'une même fauve- n'ont de bons témoignages que par des rai11e autorité temporelle. contidérarions parriculieres ils contri- f · Les cours féculieres recommandent hueront contidérablement à l'union des particutiérement cette obfervation comme familles & au repos de l'érat; mais que très-importante. Quoique les matieres mix- cette pieufe coutume de s'en repofer fur tts regardent la puiffence fpirituelle & la la Cage conduite des fupérieurs ecclé– temporelle, on ne demande pas toujours le tialliques , n'ell pas de tous les tiecles, confencement des deux par des alles formels, ni de tous les états , & que les loix de anfe conttnttfouvent de l'approbation ex- l'EmpereurThéodofe & celles de l'Em· preffe de l'une, & l'on eft perfuadé que te pereur Zenon , rapportées dans le code confe,1teme•t tacite de l'autrefuj/it pour ren- de Jullinian, font un témoignage cer– dre la chofe légitime dans ce qui eft de fon tain, qu'en ce temps-là les Empereurs admùziftration, accorJoient ces dif~enfes. oJ. JuJlin. Les Souverains étant perfoadls qut tians Ces mêmes cours 111outent, qu;, n~us 3P"' /~. f·. ,ir. 1. les matieres qui intéreffent les deux puif- prenons de Calliodore, que c etolt aulli Si nupù" fonces, les fupérieurs eccléfiaftiques procu- l'ufage de fon temps, qu'on peut voir rtfmpto P". r1ru le bien de l'i1"t autant 'iu'il efl. en'"~~ dan$ fon feptieiue livic ! Yariarum /or· 11 •t1J1 1 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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