Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

44 1 De la régale , & de fan ufage en France: Xaintes , de Périgueux & de Poiciel's; tellement que tous les droits qu'avoient les Empereurs devant le l'egne des Roi~ Très-Chrétiens, ont appartenu au Rot qui leur a (uccédé , ln univerf':- fum'!''. imptrii jura. Entre lefquels droits a ete celui de l'invelbture des évêques, qui , comme ils doivent l'hommage & la fi. délité à. l'Empere_ur , l'ont au~ d~. & rendu au Roi ; mais outre ce droit d 1n– velliture, nos Rois ont encore le droit fpécial & éminent de régale, qui cil un droit de garde des évêchés & prélatu– res , les fieges épi(copaux ou archiépif– copaux vacans, & la jouilfance dure– venu & fruits d'iceux , qui ont été af– feétés par les Rois de la troifieme race ;\ l'entretenement de la fainte Ch1pelle de Paris ; & ne peut fervir à l'intention de l'évêque de Luçon pour la prétendue exemption , ce qui ell rapporté de faine Hilaire, évêque de Poitiers; car ce faint perfonnage ne fe plaignoit pas de ce que !'Empereur Conllantius, contra quem vitâ defunc1um fcribebat, a voit donné les évê· chés, mais fa plainte étoit de ce qu'ils r!toient donnés aux Ariens hérétiques , de(quels ce Prince étoit fauteur; comme auŒ ce même faint évêque ne crioit pas contre l'Empel'eur de ce qu'il avoit a(– femblé les fynodes, plrce que c'étoit chofe qui fe pouvoit faire par l'autorité impériale, laquelle aidoit à la pontifi– cale; mais S. Hilaire fe plaignoit de ce que le Prince avoit fait des alfemblées contre la piété & contre la vraie foi ; & faut ainli entendre ce qu'il difoit, epif– copatus tuis donas ; car les termes dont il a ufé font notables , pulant ainli à ce Prince: Gondis jidtm contra fidem vivens. Dollor profanorum es indollus piorum : ~pifcopatus tuis donas : bonos ma/i.f den1u– tas , j~cerdotts cuflodi.t mandas , txerci– tus tuos ad terrortnr ccc!eji.t difponi s , fj– nodos contralzis , & OccidentaLium E. ad impietatem compe!Lis. Ce qui montre que h doléance de cc grand homme n'écoit pas de ce que le Prince fairoit f.:cundüm jus , mais par injure; & cela fe peut juger, parce qu'après , en continulnt fa plainte , il a dit au même livre, Le-;ius tt put11s Ju.dtoru.m ir11piettJte ptcc.lj [e? Ejfuderunt 91ûdem illi 7.aclzarù fangui11em, _,fid qua11tùm in te eft, ir:corporatoJ Ch.rz"jlo Ù Clzrij/o difcidijli, vertij/i deinde uflue ad Romam bel!um tuum ; eripuifti i:lius epifcopum, & ( ô te mifarum . 1 ) quo mirer utrum majore impittatis releg1J1•eris qu~m. remiferis. Mox addit : quos tu deinde Ùt ecclc{iam Tholofanam exercuifli furores? Clerici fujlibuJ aji , diacones plumbo e!iji, &c. Ce qui montre bien que la plainte n'étoit pas de ce que !'Empe– reur ufoit des droits impériaux , mais de ce qu'il exerçoit des rigueurs étran– ges contre les eccldiafiiques: aufli à la vérité , ce qui relloit du vrai droi; de !'Empereur ne fe pouvoit dt.'battre, n'é– tant point fujet à ces exclamations; car en l'églife le droit de nommer les évê– ques par !'Empereur étoit fubrogé au lieu de l'éleétion ancienne à laquelle le peuple procédoit avec le Clergé, quoi– que ce foit le droit de les confirmer, in– vefiir & intrônifer ; ce qui s'ell telle– ment pratiqué, qu'il a eu lieu à Home & en tous autres endroits de l'églif.: Catholique, tant en Levant qu'en Oc– cident , dont les hiltoircs eccldiafiiques font toutes pleines , & même l'hilloire des Papes en leurs épitres , entr'autres celles de faint Grégoire , premier du nom , à !'Empereur !vlaurice , & en France le Pape Zacharie a reconnu que le droit de nomin:aion appartenait au Hoi; & bien que les Empereurs & au– tres ptinces ayent prétendu le droit d'in– vefiiture, duquel droit ce grand doc– teur de notre liecle, !\.1. Cujas en fcs commentaires fur les livres de Feudis, a - écrit que le droit de régale étoit tiré, le comparant à l'invefiiture , voire :difant que c'clt même cho(e : en quoi $'il y a erreur, ou s'il faut fail'e diltintlion de ces droits, les doltes en l'un ou en l'au– tre peuvent juger ; tant y a que l'un & l'autre ont leur fondement fur le gou– vernement temporel, à rairon duquel il en certain que tous prélats doi\"ent fer– ment de fidélité au Roi , in omnibu.s diœcejihus 1 ut in traélatu Armorir:ano qui cxtendebatur fub lmperatoribus Romanis ad Aquita.1ias prir.:am & jixundam ; & jJOUr cette caufo il a été jugé pour le Roi contre les évêques de Bretagne, qu~ •Jl Armorica , à l'exemple du ferment prêté por l'archevêque de Tours, leur métl'opolitain , jufques·I:\ qu'auraravant la réunion da duché de Breugne à la couronne de Fl'ance, il fut ol'donné que le temporel (eroit remis en il moio du Roi, & défenfes au duc de toue her a11- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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