Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

4,5 1Jc la régale, & tlefon ufage en France. ~ 3 11 le revenu & entretien de leur églife : difcrétion ce que bon leur fembloit, les car il fe trouve que de vérité ils ont été aucres rien du cour, difant que la concef– un long temps f•ns êcre entretenus eux fion de Charles VII. ne devoir palfer l;i & leur églife , que de ce qui leur éroit riviere de Loire. Ce trouble fe continu;i fourni par les receveurs du domaine , pendJnt tour le regne d"Henri II. fi & que même comme chapelaiu:; du qu"enfin en l'an 66. les demandeurs Roi, & domelliques de fa maifon, i~s voyancque peu à peu ils r.'avoient plus avaient bouche en cour , & leur d1th1- de quoi fe pouvoir encrccenir ni leur buoic-on leurs vivres par chacun jour, églife, ils furent co11CrJints en faire lrur fuivant une ancienne charcre de l'an plainte au Roi Ch.irles IX. étant lors aux 1175. de Philippe III. fils de faint Louis. états de Moulins: cette plainte fur trou– Cela s'ell continué , non feulement juf- vée fi julle & favorable, que par les qu"au Roi Jean, qui confirma le tout patentes que b cour a entendu, il fût en l'an 13 fO· mais aulli iufqu'à Charles arrêté & ordonné pour la feconde fois, VII. jufques auquel il ne fe remarque qu'ils auront le revenu de tous les évê– point qu'eux, & leurs chantres & mu- chés & archevêchés de ce royaume ve– ficiens, les ornemens , les luminaires , nanr à vaquer , & porte mên1e le texre Je bâtiment de leur églife, & les maifons des lettres, que c"efl Jarzs en excepter au– mêmes où ils demeur~nt, ayent éré cun. Depuis ce temps-là, ils ont recom– entrecenues qu'aux dépens du Roi ; ce mencé Jeurs anciennes potlellions & qui revenoit à un grand denier tous les jouilfances, non feulement au deçà de ans, & les finances du Roi en éraient Loire, mais ès lieux plus éloignés ; car ld'autant affoiblies , fpécialement en un ils ont fait faifir le revenu de l'évêché temps où l'on pouvoir dire, non fans d"Alby, de Leétoure, d'Alet de Bor– grand fujet, in paupere regno: car même deaux, deSaint-flour, du Puy, de Nan– nos hilloires nous apprennent que pour· tes, Poiriers, tvlaillez1is, & celui même ce que le revenu du dom1ine, ni ce qui de Luçon, pour lequel derechef ils plai– fe levoit d'ailleurs, ne pouvoitplus fuf- dent, &pluiieurs aurrc:s encore, à me– fire à la conduite des affaires du royau- fure qu'ils font venus à vaquer depuis me, l'on fur contraint i la forcie d'une ledit an 66. Si quelques-uns en ont voulu longue guerre contre l'étranger, ren- plaider, comme celui de Saint-Flour de dre les tailles ordinaires : auffi etl-ce Bordeaux, & celui de Poitiers, les de– pourquoi le grJnd Roi Charles VIII· mandeurs en ont obtenu autant d'arrêts pour fe déchlr~er de ce grand encre- conrr'cux, & ne fe trouvera point que les tien , lequel d ailleurs il vouloir être titubires ayent oncques eu main-levée continué à J'églife des demandeurs, non depuis ledit temps qu'avec eux. Voire feulement pour l'excellence du bâti- c;ue le défendeureH d'autant moins rece– ment, ad'11i1é par tous les érrangers, vable à foutenir c:ue ledit évêché de Lu– mais aulli pour la vrnération du lieu, çon dont il s·a~it, n'ell point de ce pource que c'ell la principale chapelle nombre, qu"oucr~ ce que le texte defdites de nos Rois, & comme Je fanétuaire patentes de l'an 66. ell très-exprès pour de la France, où l'on garde le dépôt tous les évê<hés & archevêchés de ce le plus faint & facré qui foir en tout le royaume. Les défendeurs lui ont jullifié, relte du monde; ce grand Roi, dis-je, que non feulement !"archevêque de Bor– fur ces conlidérations, voulut que doré- deaux, duquel il dépend, fur les ar– navant quand quelque évêché ou arche- rêrs qui s'y !"croient donnés, en a com– vêché viendroit à vaquer, en quelque pofé , comme aulli celui de Poitiers • plrt que ce flic de la France, le revenu après "l'avoir perdu par un arrêt contra– en fûr affcété_à J'ég.life_ des demandeurs. diétoire du 23. décembre 74. & encore Ils en ont toujours JOUI fans aucun trou- de !dailiezais ; mais même celui qui ble, jufc;ues vers le temps de François étoit ci-devant titulaire de l'évêché ,:.;: premier, que ne fe parlant plus d'élec- Luçon, lequel fe voj'ant avoir perdu l:i. rions, à caufe du concordat , les évê- provilion par arrét du 12. mai 82. il au– chés & arch~vêché~ co.mmencer~nt à roit etlimé qu'il ne devoit plus en di~­ cntrer en mains de trtulanes p111lfans & puter daYanta"e, & librement s'en fero1t autorifés, aucuns defquels payoient à accord~ avec les demandeurs, comme il http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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