Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

411 . De la r!gale , & de fan ufoge er. France.' 4 1 z. ils ne font pas . feulement le fern1cnt cement de cette monarchie, & dès !la de fidélité au Roi, comme étant fujets premicre race de leurs prédécelfeurs à fa jurifdiélion, nuis au()i ils lui font comme nous l'apprennent S. Grégoir~ la foi & hommage, comme fes nana- Pape, Grégoire de Tours, Aimoinius reis valïaux, dont il réfulte que la réga- ()rho, Sigebert, Turpin, Albercus Ar: le temporelle ell un vrai droit de féo- gentiner.Ji; , Radenicus & plulieurs au– daliré. tres graves auteprs. Ce que le Pape Et qui ell celui qui ne confolfe que la Adrian reconnut, même lorfqu'il donna plus fouveraine puilfance de la royauté , une ample déclaration fur ce privilege conlille en la foi , en J'hommoge & au à !'Empereur Charlemagne. fervice de fes valfaux; & qui ne dife Ce droit eH fondé fur la loi de Dieu que le plus grand foin que nous devons & fur l'ancienne prérogative qu'avoien; 3Voir, c'ell de la conferver en fon en- les Rois de Juda, de faire les fonétions tier; & de ne p•s fouffrir qu'elle foie di- du Grand-Prêtre, lorfqu'il étoit abfent, minute, ni affaiblie en quelque forte d'établir les officiers, & de donner les '1ae ce foit. Partant, ni les déclarations charges & les dignités du temple, com– fuiè.lites de quelques-uns de nos Rois, me il ell écrit de David au Paralip. 1. ni les arrêts donnés en conféquence, chap. 24. & de SaI·omon au troilieme n'ont pu rien retrancher de fon autori- des Rois. D'où vient même que nos té, ni empêcher qu'elle ne falfe recon- ·Rois font oints & facrés comme eux, naître fes effets en tous les lieux de ce non d'une huile commune & terrellre, royaume: car nos Rois ne font que gar- mais d'une liqueur divine & tranfmife dier.s & dépolitaires des droits de leur du Ciel; c'eH pourquoi ils ne font pas couronne, qu'ils ne peuvent laiffer écein· tenus pour perfonnes profanes,' & pure– dre & abolir au préjudice de l'état, ni ment laïques, mais participent de la au dommage de leurs fucceffeurs; de condition, & de la qualité d'ecclélialli– forrc que tous les évèques qui fe font que, & jouiffent de plulieurs privile– di!"penfés de ce droit par leur conceffion ges qui font attribués à cet ordre, par– ou par leur tolérance , ne peuvent dire ce que bien que les perfonnes laïques autre chofe de leur potTeOion, que ces ne puiffent tenir les charges ni les olli• paroles qui fe lifent dans Arnobe, ces de l'églife, ni être pourvus d'aucun Tenuimus quoad vo!uit, tenuimus quoad bénéfice, toutefois le Roi eH excepté licuit, precarii poffefferes famus. de cette regle, & ell réputé capable de Et que quant :l h régale fpirituelle, tenir des prébendes aux églifes du royau– qui conlille en la coll.ition des bénéfi- me; qui ell h vraie fource dont la ré– ces, qui n'ont point charge d'ames, gale fpiricuelle a pris îon origine. pendant que le liege ell: vacant, je fais Car ceux qui en ont parlé avec plus bien q11c plulieurs ont douté li nos Rois de fens & d'intelligence, tiennent que pouvoient légitimément ufcr de ce pri- quand le droit de patronage concoure vilege, jufques-là, qu'autrefois ils im- avec la qualité facrée & eccléliaHique primerent ce fcrupule dans l'efprit de du Roi, cc qu'un pur laïque n'auroic quelq::es·uns d'eux, que c'éroit mettre la qu'en limple préfentation, le Roi l'a en main à l'encenfoir, & entreprendre fur pleine collation, & que le vrai fonde– les chofe's facrées, que de conférer les ment de la régale fpirituelle, eft Jura bénéfices, d'où vient qu'il y a encore unllio, corzcurrens cum fundatione & pro– en France quelques églifes cathédrales teéiione. Joint auffi que les canoniHes où le Roi, le liege vacant, ne prend que font d'avis que la collation des bénéfi– la rég~le temporelle, fans prétendre le ces fait part & portion des fruits, fpé– droit de pourvoir aux prébendes. cialement de ceux qui ne font qu'à lim- I\1ais on peut s'affurer qu'il y a au Ai pie tonfure, comme font les prében· peu de doute en l'un comme en l'autre, des & les ch•noinies , dont ancienne– fi l'on confidere l'autorité que la cou- ment le revenu étoit employé pour l'en• ronne de France donne i nos Rois, fur tretenement d'un féminaire de clercs la création & l'in!litution des abbés, qu'on inllruifoit fous de certaines re• des évêques & des archevêques, & dont gles, & qui après s'être rendus capables ils font en jouiffance dès le commen- de parvenir à l'ordre de prêtrife, étoient • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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