Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

117 De la régale, & de fon 11fl1ge en France. 218 évêques, mais du droit de régale , de celle dont il s'agit, les patronages lais fon étendue, des biens qu'il embraffoit, ne font-ils pas attachés i certains fonds & des formalités qu'il falloit garder pour & à certains domaines? ne font-ils pas exercer ce droit : mais fans nous arrêter à caufe de cela regardés comme un droit à tout ce détail, voyons ce que fit Bé- prefque temporel ? y a-t-il pourtant noît XII. celui de tous les Papes qu'on a quelqu'un qui puiffe dire, que ce droit le plus loué pour fa prudence & pour fa ait une autre origine que celle de la pui[– fermeté. Il fit de très-fortes remontran- fance eccléfialbque? & fi elle a pu ac– ces i Philippe-de-Valois, pour l'obliger corder un fi grand privilege à des parri– à révoquer l'ordonnance qu'on appelle culiers; n'a·t-elle l'as dû en accorder de Philippine, parce qu'il Coutenoit que ce plus grands i des Rois dont elle a reçu Raynaldu• Prince y avoir inféré beaucoup de droits des biens fi confidérables. C'ell ce que •dann.•n 7 · nouveaux, & rout-i-fait différens des Boniface, habile canonille comme il ,..m. ' 7 • anciens droits de la régale; mais après éroit, n'ignoroit pas ; mais comme il avoir écrit d'une maniere fi digne de lui, doutoit que l'églife eût elfeélivement ac– il en demeura-là, & ne crut pas qu'il cordé aux Rois de France le droit de fût de la prudence d'un Pape de pouffer conférer les prébendes, & qu'il tenait les chofes à bout, ni qu'il fallût tou- ce droit illicite , il voulut par b pléni– jours dans les affaires eccléfiatliques s'ar- tude de fa puiffance le rendre légitime rêrer fi fcrupuleufement aux moindres en l'accordant au Roi : Pourquoi conuf Page 7S. minuties , fi bien que la Philippine a ter, difoit· il; nous voulons que le Roi fubfillé fans atteinte ju[qu'à notre Jaffe juftement ce que nous croyons qu'ilfait temps. injujlement; & pour cela nous lui voulons Il y a encore l'exemple de Boni- faire l~ grace entiere, comme nous le pou– face VIII. & ce fera le dernier que nous vons : & il rranchoit ainfi par le glaive allégueronô , pour ne nous rendre pas de la puiffance aponolique un nœud , importuns à Votre Sainteté. Nous ne que Celon fa penfée, tout ce qu'on lui prétendons pas renouveller la mémoire alléguoic de coutumes ou de droits an· de ces funelles divifions , qu'on ne peut ciens ne pouvait dénouer. Si Bonifa– lire fans larmes, & qu'un filence écernel ce VIII. malgré les différends qu'il eut doic enfevelir dans les cénébres de !'ou- avec Philippe-le· Bel , lui voulut accor– bli : nous ne voulons relever de cette der cela de fon bon gré, que ne doit affaire que ce qui peut contribuer i la pas accorder Innocent XI. à Louis-le– paix, & que ce qui fair égalemenc hon- Grand, pour qui ce grand Pape a ra nt neur à la dignicé & à la clémence du d'inclination & de tendreffe? Il n"etl pas faint Siege. Boniface avoic beaucoup de difficile de juger ce qu'en acrend tour le peine à fupporrer que Philippe-le-Be! monde chrétien, fi l'on compare Inno– conférât les prébendes de plein droit en cent à Boniface, & Louis à Philippe. Vertu de la régale, ou à quclqu'aurre Il ne nous reUe qu'à prier Votre Sain– titre que ce filr; cependant il ne nioit teté de ne pas trop écouter ces erprirs pas que ce Prince ne le pût faire, avec brouillons , qui veulent faire une nou- Hi~oirc du un confentement detéglife exprès ou tacite: velle efpece d'héréfie d'un ancien droit ~ilforif.nd de Philippe qui fe défendait par la poffef- de la couronne ; certainement on peut v~1~'. ;ede lion , difoit qu'il donnait les préhendes dire que pour vouloir crop entendre, ils Philippe-le- comme fes ancitres, & faine Louis fan n'entendent rien, & qu'ils fe remplif– Jlcl, pag. ,o. ayeul entr'autres les avoit données. Il di· fent les yeux, comme dit faint Auguf– r•i:e '3· ~oie vrai, & cela étoit dans l'_?rdre; car tin, de la poudre qu'ils foutflent pour ~l ell connanr que ces ancerres ayant aveugler les autres. Que Vocre Sainteté )OUI de ce droit, fans que perfonne s'y qui en fi fort au-delfus de roue cela, & fût oppofé, c'étoic de bonne foi que toujours fi attentive au bien de la chré– ces Princes foutenoient que c'éroit un tienré, appaife par fon autorité apo!lo– droic de leur couronne, puifqu'on don- lique les différends, excirés à la vérité Re ce nom à tour ce qui en depuis long- pour un faible fujet, mais capables, fi temps uni & comme incorporé :\ la cou- Dieu n'y met la main, de caufer un jour les ronn_e: & ,pour nous fervir de la corn- plus grands maux que l'églife_ait à crain– para1fon dune chofe toute fembfable à dre. Nous demandons la paix, nous la http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

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