Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 11

11 3 De la régale , & de fon ujage en France: . 114 Mais certaines gens qui mefurent tout avoit reçu tant de biens, ou du moins i leurs defirs, nous reprocheront que le ayJnt confenti qu'ils en jouilfent depuis Roi auroir pu encore, fi nous l'en euf- pluficurs fiecles, ce confentement des fions prié, fe relacher d'un droit fi peu deux puilfances en avoit fait un droit• important (car c'elt ainfi qu'ils pulent qui étant prefque aufli ancien que la du droit de régale) fans confidérer que couronne , lui en tellement propre & ce Prince s'attache à le défendre corn- tellement uni, qu'il n'en peut jamais êrre me un droit de fa couronne. C'e!t fe féparé: qu'il n'ell pas à croire que dans tromper bien grofliérement, & il faut êrre les premiers temps de la monarchie Fran– bien peu informé des affaires de France çoife les églifes eulfent un droit diffé– pour parler de la forte : mais puifque rent les unes des autres , puiiqu'elles c'en ici le point le plus important de étoient foumifes à h même puilfance • toute l'affaire, nous fupplions très-hum- & que les Rois leur accordoienr à tou– blement Votre.Sainteté de nous permet- tes la même proteétion, & leur faifoienc tre d'interrompre pour un peu de temps les mêmes libéralités: que fi dans la fuite fes grandes occupations, pour lui expli- le droit des églifes avoir paru différent• quer ce que les magilhars de France pen- cette fâcheufe diverfité n'éroit arrivée fent de la régale, à laquelle les Rois & que parce que les ducs & les comtes. tour le royaume font fi attachés. autrefois fimples officiers , & depuis Ils foutiennent que depuis Clovis, & feigneurs héréditaires des pays où ils dès les commencemens de la religion commandoient, y vécurent en fouverains, chrétienne en France , nos Rois qui ont & mirent par cette funelle ufurparion le mérité par leur piété le titre d'enfans de corps du royaume en rant de pieces • J'églife, ont au!Ii mérité par les grandes que fes membres divifés n'avoient pref· libéralités qu'ils lui ont foires, & par la que plus de liaifon enrr'eux : que ces proreétion qu'ils lui ont donnée, qu'on petits fouverains avoient Couvent ufurpé les appellât fes nourriciers, fes tuteurs & h régale ; que fuivant leur caprice fes défenieurs : que I'égliîe, felon faint ils l'avaient quelquefois remife aux évê– Augunin, tient tout ce qu'elle polfede ques fans la participation des Hois , ;). en fonds par le droit & fous l'autorité qui feulement elle pouvoir appartenir• des Empereurs ou des Rois, qui en de- & que delà étoir venu tout le trouble ; meurent toujours les premiers feigneurs: mais que puifqu'enfin toutes les pro– que deli vient que dès les commence- vinces font égJlemenr foumifes à la mens les Rois faiioient failir les fruits couronne, & que routes les parties d'un des églifes v-acanres pour les rendre aux fi grand corps font heureufement réu– fuctelfeurs , fans que le fainr Siege ait nies fous un fi illufire & fi invincible jamais condamné ce que les Hois de chef, il falloit effacer jufques aux moin– France ont fait dans les temps les plus dres marques d'une fi honteufe diverli:é: reculés pour conferver ce droit: qu'en que par les loix fondamentales de l'état, vertu du même droit, & pendant la va- & par les anciennes maximes, ce droit cance des églifes ils ont conféré les pré- n'a pu recevoir d'atteinte , quoique la bendes, ce qui vouloir dire alors les por- polfe!Iion en air été interrompue, puif– tions qu'onprenoirdu revenu pournour- qu'il en inaliénable de [a namre; qu'il rir les clercs, & qui n'étant point alors ell certain même que les Rois l'ont exercé féparées du total, comme elles l'ont été en la perfonne de ceux qui l'a voient depuis , devoienr nécelfairemenr tom- ufurpé, 1n1ifque ces ufurpateurs étoient ber ?ans la main des Rois quand ils fai- leurs vaffaux; que les Rois n'ont jamais filfo1ent les fruits ; fi bien que c'étoit à eu intention d'y renoncer , & qu'il ell eux à en faire la collation, & que depuis non feulement de l'honneur , mais de la qu'elles ont été féparées de la maffe fureté des églifes, qu'elles reconnoif– commune, 'ils ont ufé du même droit, fent toutes une même.loi: qu'au rtlle le parce que fuivant le droit canon même concile de Lyon ne peut être regJTdé la collation des bénéfices e11 encore re- comme un obllacle, puiiqu'il ne fair au– gardée comme faiiant partie des fruits: cune mention des Rois , qui felon lrs que l'é~life ayant accordé toutes ces décrérales doivent à caufe de leur die,nité chofes ~ux Rois de France, dont elle être nommés expre!fÇment dans les loix, Oij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-11] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=