Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 10

"4-S 9 Des Cr,1dués & de leurs Droits & Privileges. 46'e que l'Eglifl ne 'Veut P?int com~rtndrt les favant évêque , fi les Princes n'étoient Souverains dans fis decrets, qur Jcmh!t les en droit de marier leurs fujets quand il reuardcr particutiéremtm lo1jqu'elit ne les y va de l'intérèt public. m~rqut pas en ttrn1es exprès; ce dic:ret ~JI. Le récit dt! cet hijlorien donne lieu à deux contre /es feigneurs temporels & les rr..tJgij- rfjlexions i1nportantts par rapport à n9tre tratsqui contraigner.t les perfannes qui.font fajet. 1°. Les Peres du concile de Trerrce dans /eu.,.s dépendances • de contra lier des n.~ ont pas voulu comprendre les Souverains mariages contraires à leurs inclinarions., dan.s ce décret, de La maniere qu'il eft cou– il efl con;u en ces tcrmtJ: Ica pltrumque ché, puifqu'ils les en ont fait effacer. 1°. temporalium dominorum ac mag1tlr1- lis étoient perfaadés que c'était a/Jet pour tuum mentis oculos terreni affeaus Jt- nt les y comprtndte pas , de ne les' nommer que cupiditates exc:rcant , ut viros & point en termes txprès; & que cette daufo mulieres fub eorum jurifdiél:ione degen- générale, cujufcunque gradûs, dignitatis tes , maximè divites , vel fpem magnz & conditionis exiltant, d1ins les décrets hrrediratis habentes, minis & pœnis même quijomfaitscontrt /esfaigneursum– adi"ant, cum iis matrimonium invites portls, 11'expriment pas affe{ lt deffein de co~rahere , quos ipli domini vel ma- l'E_glife , /or/qu'elle veut parler des Souvc· gi!lnti.lS illis przfcripferint : quare cùm rarns. maxime! nefarium lit matri•noniis liber- On n'accuflra pas Fr. Paulo dt n'ltre ratem violare , & ab eis injurias nafci, point fidele /ùr et faiet. Il efl vrai que Pa!a– à qui bus jura expeél:lntur , przcipit vicin nt rapporte point ce fait , mais il ne fanél:1 fynodus omnibus , cuj u(cunque /' /1 point repris en cela ; on fait qu'ils'eft gradûs , dignitacis & conditionis exif- u.1 peu trop attaché à le critiquer, & dans tlnt, (ub anathematis pœna, qu1m ipfo le dcffein qu'il avoit , cette remarque ne lui faél:o incurrant , ne quovis modo direc- aurait pas échappé, s'il avait cru que Fr. tè vel indireél:è Cubditos fuos, vel quo(- P<tu{o en impofe aux Peres du concile dt cunque alios cogant quominùs lib~rè Trente. m1rri1nonia contrahJnt. Sur ce mêmt··fvndtmtnt, les canonifte1 F. Pau.Io, dans le huitieme livre de fan qui ont écrit depuis le co1zci!e de Trente , hiflvire du concile de Treite 1 rapporte; enfeignent nonfaulemenr q1tt /e.r Souverains que les Peres de ce concile a1•oie:it corn- ne font pas compris dans et dùret, mais ils pris les Souverains dans cc décret, mais en rendent cette raifan, que fi les Peres dt qu'ils les en firent effacer fur les temon- ce concile avoient vuulu les y comprendre, rrances de Guillaume Calfador , Efpa- ils les auraient marqués rn termes exprès. gnol , évêque de Barcelone , qui repté- Barbofa, far ce décret, s'en explique en ces fentJ que la préfompdon que nous de- termes: neque Regem , Heginam, lm– von~ menre en faveur des Souverc:ns , peratorem, lmperatricem hoc decreto oblige de croire qu'ils ne re fervent pas comprehenJi , quia i!lz perfonz viden– de leur autorité dans les m'riages de tur fpec!ali noc:î. dignz, tum quia PJpa leurs fujecs , s'ils n'y font engagés par dum intendit has ligare, Colet eas expri– des caures très, importantes pour le bien mere. public, & que s'ils peuvent quelquefois Sancht{ , dans fan quatrieme livre du pour le bien de leurs états commander mariage • diJPut. 2. n. p. affure la même juftement cerr1ins mariages i leurs fu- chofa. Pontius le dit aujfi dans fo11 traité jecs, ils ont au~i le pouvoir d'ordonner du mariage. Ctt auteur, lib. 4. De marrim. des peines contre ceux qui ne voudroient chap. 19. après avoir établi que les Prin– pas obéir; il confirma ce qu'il avan~oit ces peuvent défendre certains mariages à par l'exemple du Pape PJul l V. qui leurs fajets, &• les contraindre à d'autres adrelfa un monitoire à Jeanne d'Ara- par rapport au bien de leurs états, obfervt, gon, femme d'Afca~ne Colonne , par pour juftifter cette propofition, que le dé– lequel il lui défendoit de marier aucune cret du concile de Trente n'a pas été fait de fes filles fans fa penniflion ; fans la- contre lts Souverains , mais faulement con– quelle le mariage , même après la con· tre certains feigneurs & juges temporels qui fommation, ferait nul; ce que le Pape ahu{ent à cet effet de leur autorité dans leur homme d'un grand entendement & d; re/{orc. Un grand no<nbre d'autres théo/o– probité connue. n'eût pas fait, dit ce giens & canoniftcs ont fait utte remarque• http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-10] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=