Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 10

Des Gradués & de leurs DroitJ & Privileges, 45 4 C l V. Des droirs & privileges qne ceux qui ont obtenu des degrés dans des univerlicés érrangeres , peu– vent prétendre en France. L Es gradués dans des uni'Vtrjitls étra11- geres, quoiqu'elles [oient fameufes , /tant établies hors le royaume, ne jo:.ii./fent poùtt en France des droits & pri'Vileges ac– cordés aux gradués par la Pragmatique & le cQncordat , & les autres ordonrza:1,ces du. royaume ; ces ordonnances ne les accor– dent qu'aux gradués qui ont obtenu. leurs degrés dans des univerfités f.imeufes , éta- 6/ies dans les pays qui font fous l' o6éijfanct ·dt nos Rois. Les grands pri'Viieges que nos Rois or.t accordé aux ha6itans d"Avignon, ont don– né lieu à la queftion. Si un gradué en l' uni'Verfité d' A.,,ig11011 ptut en Frar.ce jouir du pri'Vilege des gra– dués , [J y re7ulrir & pof!éder des 6énlfices en vertu de fis degrés. La quefrion s 0 eft pr!fa11tée en 1716. au mois de février 1716. It va1ua dans téilifa primatiale de S. le.i., d' Lyon, un bénffice qu.' on appelle une cheva!erie; ce bé– néfice fut requis par un gradué doc1eur t!e Sor/,Qnnt, U.'Z doélellr del' uni1 1 erfiri d'Avi– gno.1 plus ancien , fa difant gra,f~,é nommé par cette uni1 1 erfité, le requit au.Jli. Les lza6itans d 0 Ât•ignoll, par privilegcs qui leur ont étl ti.:cordl.s par plujieurs de nos Roi.s, confirmés à perpétuitépar lettres pa– tentes de Henri 111. étant à .Avignon en 1572. /otit déclarés naturels ri!gnicoles; il leur efl permis de tenir [J pof!/der en. France hitns, meubles & immeubles, noms, droits li 1J.tlions, de tenir offi,es , hénéjiccs, di– gnités , [J jouir des privileges, droits , txenzptions, liberté.s dont jouiffent les ori– ginairc.s fiu royaume, mais tOU.S CtS prÎvÎ/e· ges n' autorifet1t pas funiverjité fondée EJ l1ahlie en la .,,i/ie d'Avignon, à donr.tr des lettres àe nomination fur les patrons f.J col– / '1ttu.rs du royaume; il s'enfuit ftultrncnt dt ces concclfions de no.s Rois, qu'un tcclé– fiaftiq:.te qui far oit originaire a· ~lvigrton , pourrait ttre gradu! dan.s les 11r.i1 1 .:rjicé.s de France, [,•y obtenir Jes !tares J< 11omi- 11ation, en 'Vertu dehue/les il faroit capab!1 dt requérir [J po/féder des hlnlficts fituls en France, [J qui font à la difpofition des patrons [J collateurs du royaume. Les prjvileges accordés aux gradués par le concordat pa/fé entre le Pape Léon X. & le Roi Fran1ois prtmier , ne font expliquls que des degrés obtenus dans des univerjités pri'Vilégiies, In univerlirace pcivilegiaca, cit. f· De collacionibus, il parol't certain que par les univerjités privi!égiles on n'a entendu que les uni'Verfités du royaume. 011 a ajouté dans le concordat J le Dauphiné, [J les comtés de Vie & dt Valence, parce que ces pllys tJJant été donnés par le.s Dau– phins fous cette condition, qu'ils ne feraient point réunis à la couronne, on a tjliml quïl y aurait lieu de douter s'ils ont été compris dans le concordat, n'y étant pas exprimés par une difaofition formelle , il aurait lié plus nécejfoire d'y exprimer /'uni– 'Verfité d 0 A.,,ignon, fi le Pape & le Roi avaient voulu l'y comprendre. Dans la Pragmatique, fous le titre, De colb1ionibus, on répete piufieurs fois (in univerfirareprivilegiata) & dans le§. 24. Irem placuic, où ton explique l'ordre dans lerour dts gradué.1. L'ég!ifa de France,, dans fis addi:ions aux d(1:rtts du concile de BJ.'e,, dc!cidc tll ces termes qut par les ur.i- 1,:erjité1 privilégilts, il faut tr.tendre lts ur.i– verjités du royaume. i'lacuic ipli congre– gationi, ut canto magis fludia & univerfi– cates lludiorum Regni & Delphina1ûs cnm (cienciuum augmenro foveanmr, quod fuppoliris univerlicarum pr:rditla.– rum conferancur, fJc. Le concordat a dérogé en pl1tjieur.t cht'fs à la Pr11g.natique, mcis il n'a rien changé ' , d a cet cg"r • Les aut1·es ordonnances àe nos Rois far (ordre des gradués & far la forme de don– ner des lettres de nc;mination, éJ autres chefs qui concernent la fOlice [J les droits & privilege1 des uni11erfitls , pour exécu– ter , interprlter ou ajouter à la Pragmati– que & au eoncordat , ne font que pour les univerfités du royaume. Enjoignons :iux univerlités de notre royaume & Dau– phiné, &c. C'efl la forme fai.,,ie depuis Louis XII. Nos Rois n'ont 'VOUiu faire des loixque pour les univerjirés dt leurs états <· 1· :r. . • v on ne prt'Jumtra point que leur inttn- tion ait lté de donner des privileges à des univerfités qui ne font point fau.mifts à leurs loix. C' eft auj/i fi111erprltatio11 que les ilUttur& F f ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-10] Corpus | Histoire de Provence

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