Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 9

I 6 55 Recueil des Contrats faits avec les Rois. 165 6 Que ces abus inévitables· n'ont pls di1ninution & un vuide conlidérable dans laitfé de produire & de fournir des fe- les finJnccs du prince, & qu'il ell dilli– cours que les fources ordinaires taries cile de concilier cette conduite julle & ne pouvoient plus fournir. compatilfante, avec la néceffité indifpen- Que fi ces officiers, la plûplrt fans fable d'acquitter les dettes contrallées fonltion, & qui n"ont qu'un titre fpé- depuis vingc-cinq années de guerre & de cieux qui les autorife à exiger des droits calamités. excellifs, n"ont pls plyé un prix pro- Que le calcul en feroit effrayant. ponionné an profit qu'ils tirent de leurs mais qu'ils ne doutoient point que l'af– ollices, ils ont au moins fourni des fi. femblée n~ foit convaincue de la né– nances qui ont été d'un grand fecours ceffité d'acquitter ces dettes, & de réta– à l'éut dans des conjonltures pref- blir les revenu; de la couronne fur l'an- fantes. cien pied. Que l'on en peut juger par les offi- Que le Roi leur avoit ordonné de ciers que le Roi vient de fupprimer fur demander en fon nom au Clergé un les ports de Paris, qui étoient au nom- don gratuit de douz.e millions; que' cet– bre d.:_ plus de q_uatre mille, & dont la te fomme paroîtroit peut· être confidé– finance monte a plus de quarante-huit rable après les efforts que le Clergé a millions. faits pendant la guerre; mais qu'ils pou- Que la jullice veut que ces officiers voient repréfenter à l'affemblée que le fupprimés, & ceux qui le feront d1ns Clergé avoit accordé de femblables fe– la fuite, foient rembourfés des finances couts dans des conjontlures moins ptef– quïls ont payé, & qu'il faut trouver fanres & moins importantes. pour ces rembourfemens des fonds, dont Que ce n'ell point pour s'enrichir ni l'emploi fera certainement agréable & pour théfaurifer, que le Roi demande avantageux au public. cette fomme, que c'ell feulement pour Que voili les véritables ob!lacles qui s'acquitter: car Sa 1-!ajellé ne doute retardent les jutles intentions du Roi point, qu'à l'exemple du Clergé, les pays de foulager fes fujets; que voil:\ ce qui d'erars ·,les généralirés taillables & les s'oppofe aux delirs emprelfés que le bonnes villes du royaume fe portent vo– public témoigne de goûter les fruits de lontiers à fournir les dons gratuits pro– la paix; mais que pour être durables, portionnés à la libéralité du Clergé. il faut qu'ils acquicrent leur maturité, Qu'il y a de la gloire pour le Clergé & 'lue le temps & les conjonél:ures four- de donner un fi bon exemple à tout le nitTent les moyens d'exécuter ces grands royaume, & de contribuer au rétabliffe– projets de réforme qui .doivent les pro- ment de l'ordre, de l'abondance & de la duire. tranquillité, biens inellimables & que Que le Clergé de France a infini- l'on ne peut trop acherer. ment contribué à fourenir 1'a guerre dans Sur quoi lefdits feigneurs de l'affem– les remps les plus difficiles, par les fe- blée ont dit & remontré, que fi dans cours qu'il a fi libéralement & fi géné- les temps les plus difficiles, le Roi a reufement accordés, & que ces fecours trouvé des reffourccs conlidérables dans ont même contribué aux avantages fur- le zele du Clergé de France, ce même prenans qui ont donné une paix glorieu- zele a tellement épuifé fes forces, que fe à la France. le Clergé n'ell: plus en état d'en donner Mais que ni le Clergé, ni le peuple, à Sa Majell:é d'au!li grande~ marques ni le Roi même n'en peuvent goûter les que par le palfé, quoiqu'il foit toujours fruits tant que l' éra r fera chargé & ohé- le même. ré au point qu'il l'etl:. Que fi le corps de l'état, femblable Que Sa Majcllé fe propofoit néan- au corps narurel, après une longue & moins de foulager fes fuiers par la fup- dangereufe mal.1die fc trouve dans une preflion des cha~ges exceffives que la extrême foiblelfe, les béntliciers ayant néceffité des temps avoit rendu indifpen- contribué plus que les autres f~jers du fables, & que cette décharge il'ira pas Roi aux frais de b guerre qui a pro– à moins de cent millions. duit enfin I'heureufe paix dont Je, peu- Que fi c'e!l un grand foulagement pies font redevables à Sa rvtajellé, le pour le peuple, c' ell: auff1 une E;tande Clergé, qui peut être conli<l~ré par fa http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-09] Corpus | Histoire de Provence