Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 7

108' aux coupables .fournis à leur ]urifdic7ion. ro~o cardinal Grimaldy, archevêque d'Aix, elle n'a pas fait difficulté de ruer l'ame & de l'othoi & publication d'icelui • dequelques oarticuliers pour fauver leurs Durand , mari , ayant relevé appel à la corps & leurs fortunes. cour comme d'Jbus , cette appellation L'on prétend encore qu'elle a prêté rroit légitime ' enfemble l'oppofition fon minill:ere à celui de la iuflice fécu– faire à la publication par Ricarde & liere pour b rendre plus févere & plus fon pere, fur le fondement qu'en ma- rigoureufe , pour ajourer à la perte du tiere civile & pour chofc purement rem- bien, celle de l'honneur; & enfin pour porelle , l'excommunication ni le mo- couvrir toute une famille de honte, de niroire ne pouvoit pas être !axé , mais pauvreté & de diffamation. feuletpent en matiere criminelle & pour Au contraire ceux qui défendent le crime & fcandale public, fuivant l'or- droit de l'églife en cette caufe, préfup– donnance d'Orléans , arr. xv111. ou fi la pofent que fi elle a touché aux biens même appellation étoic frivole fuivant temporels, ce n'a écé que pour confer– la nouvelle ordonnance de l'an 16ïO· du ver & entretenir le bon ufage des fpiri– code criminel au rit. des monitoires , arr. tucls, qu'elle ne s'ell: propofée pour li11 11. qui enjoint aux officiaux à peine de en cela que de procurer le fal ut des faifie de leur temporel d'accorder les ames, fur lefquelles elle a direll:ement monitoires , que le juge auroit per- jurifdiCl:ion, en procurant la rclliturior1 mis d'obtenir , comme aulli s'il y du bien d'autrui , & la réparation des avoir abus en la publication comme torrs qu'on lui a faits , pour réduire faire au préjudice de l'oppoJition , & le tout aux termes d'une véritable cha– conrenant trop grande expreffion de la rité. perfonne. Que fi d'autre part elle contribue en Maître Decorio ayant plaidé pour quelque manicre par fa voix à la diffJma– l'appellant, maîrre de Cormis pour !'in- tion publique d'une famille , elle n'ell:, rime, & maîcre Peylfonel fils pour Du- pour ainfi dire, que !'écho de celle de !J rand, mari, demandeur en requête d'in- Jullice féculiere , laquelle a déjà pro– tervenrion , · & les parties renvoyées au noncé hautement cette diffamation, & premier jour pour continuer la caufe. en a permis la preuve , & ainfi qu'en cet Maître de Guerin, fubllitur de mon- endroit elle n'ell minifhe que de fcs \'o– fieur le procureur général du Roi dit, lomés , & ne lui fert que de nouvel or– pour I'inrérêt public le 18. d'après, que gane & de canal par lequel la voix fe cerce appellation comme d'abus n'éroit f.iir entendre de plus loin , & la vérité ni nouvelle ni extraordinaire , comme il qui étoit cachée vient à fe manifeller & avoir été die en la derniere audience , & à fe répandre. qu'elle avoir les mêmes marques & les Voilà en peu de mors la prétention de 1nêmes caraéleres que tous les aurres, & l'une & de l'autre des parrits: voilà le~rs aboutilfoit à mêmes fins , c'ell:-2-dire, à défenfes réciproques , l'on t:Îcher.\ de corriger le m?.uvais ufage qu'on prétend démêler & féparer les intérêts & les que l'églire peut avoir fait de (es loix & droirs de I'églife , d'avec ceux de la de (es conll:iturions. jurifdiCl:ion royale & féculiere , de dé- On fe plaint qu'elle a abufé de fon couvrir les bornes de leur puilfJ'1ce , & pouvoir en certe occafion, qu'elle s'ell: lailfe~ chJcune dans fon premier état & intérelfée pour des chofes qui lui de- exercice. voient êrre inditférenres, & que mépri- La mariere & le fujer de cau\e cil: un fant les loix d'indulgence , & de débon- adulrere commis avec une femme, qu'on naireré qui lui font narurellcs , elle a préfuppofe par fes débauches & fes li– pratiqué les loix de rigueur & de févé- berrés criminelles avoir enleré à des riré de la jull:ice féculiere , qui lui font héritiers lé~itimes les biens que les Ioix ~nngeres. leur accordent pour foulager leur dou- On prétend d'une parc qu'elle s'ell: leur ;parentes ratio miferationisadmfrtit, rendue fenfible ;\ la perte des biens rer- & comme dit un aureur de ce remps, rellres & palfagers , qu'elle a employé c'ell: un linge qu'on leur préfente pou1· les remedes fpiriruels pour réparer des elfuyer leurs larmes : cependant cette petirs maux temporels, & qu'en un mot femme n'oublie rien pour les en priver, Tome VII. Z .,_ >. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-07] Corpus | Histoire de Provence

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