Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 7

Contentieufe , Civile G' Criminelle demeurés révocables & fujecs :\ l'exa– men , quand il )' a des parties qui les font tomber en tontellarion , ou que mon– fieur le _pro_cureur général en demande commumcauon. Mais 9uand !"exemption de Fefcamp feroit irrevocable & inconcellable , on prétend que la charge d'official ne pourroit jama!s être exercée par les re– ligieux de cette maifon , parce qu'elle leur appartient à cous en commun , & que comme les évêques & les feigneurs ne peuvent pas exercer leurs jurifdic– tions par eux-mêmes , il y a pareille rai– fon J?OUr dire que les moines qui one une Jurifdiétion , foie féculiere ou ec– cléfiallique, ne la peuvent pas non plus exercer, & qu'ils y doivent commettre d'autres perfonnes pour en faire les fontl:ions en leur place, On oppofe de l'autre côté à ce que nous venons de dire , que c'ell crès-mal– à-propos qu'on a fuppofé en l'état de la vie monallique , une condition d'.ef– clave, pour avoir delà occafion d'établir en ceux qui en font profeffion , une im– puilfance d'exercer les charges publiques de l'églife. C'ell mal comprendre la nature de l'état monallique qui ell l'état d'une vertu fublime, de le compuer à la plus baffe, la plus vile & la plus miférable condition de la nature humaine. Il ell vrai que les religieux font vœu d'une parfaite obéilfance à leurs fupé– rieurs, & que s'y étant une fois foumis , ils ne peuvent de leur autorité privée s'en retirer; mais il ne faut pas conclure delà qu'ils foient efclaves , & qu'ils n'ayenr plus ni liberté ni volonté; car il leur relle toujours une volonté & une liberté raifonnable pour faire routes les bonnes œuvres qui peuvent convenir à leur condition. En effet, renoncer à fa volonté pro– pre pour la foumettre à celle d'un Cage & vertueux fupérieur , afin d' ar.com – plir plus fùrement celle de Dieu , re– tnncher fa liberté dans le pouvoir de mil faire ; s'impofer une heureufe né– celtiré de ne pouvoir faire que le bien ; quitter le n;onde & y renoncer; mou– rir au monde po~1r vivre à Dieu , pour faire toue en lui , & lui rapporter tou– tes chofes, n'ell pas fans doare l'état d"une honteufe & miférable fervicude , nuis au contraire celui d'une gra11de Tomt VII. perfeétion, & le véritable regne de l'ame: fervire Deo regnarc eft. On ne peur donc induire de la con– dition des moines aucunes chofes pour. écablir en eux une incapacité d'exer– cer les charges & offices eccléfialli– ques tels que font les officialités ; au contraire, il femble qu'il n'y a point de perfonnes plus propres qu"eux pour les remplir , ni que l'on puilfe prépofer avec plus de raifon au minillere de fa jull:ice , parce qu'étant détachés de l'embarras des affaires du monde , dans un défincérelfement univerfel de coures chofes , toujours appliqués à h pratique de la vertu , & aux obliga– .rions de leur devoir , ils font en état de la rendre aYec beaucoup plus d'exac– titude & de perfeétion que les eccléfialli– ques : Illis enim, die Yves de Chartres , tantO pius difplicet a/iena ma/icia, quuntù longiùs difccj{erunt à fua. Il ell vrai que les moines dans le com– mencement de leurérablilfemenr n'étoienc que de limples lais, & qu'en cet état ils ne pouvoienr pas exercer les charges ec– clélialliques, donc les lais font entiére– ment incapables. Il ell vrai auffi que dans la fuite des temps ils one été admis dans les ordres fa– crés : que quand cela s'ell fait, on ne les a pas autrement confidérés que comme des étrangers qui ne pouvoient encrer dans la hiérarchie. l\1ais il ne s'enfuit pas delà qu'ils fui– rent incapables d'exercer les charges pu– bliques de l'églife ; car en recevant les ordres, ayant reçu auffi toute la puilfance des ordres , ils font en cela comme tous les autres clercs. Il etl pourtant vrai qu'il y a en eux un obllacle qui naît de leurs vœux de reli– gion, qui en arrête & en fufpend l'effet en de certaines chofes ; mais quand cet obllacle ell levé par la licence du fupé– rieur, alors ils en peuvent faire les fonc– tions par la permillion de leur évêque & de leur fupérieur. C'cll ainli que s'en explique le Pape Léon dJns le canon "djicimus 1rJ. quaft. r. mon11chi autcm , etji in dcdi,a– tione fui prcsbyteratûs /icuc fJ c&tcri facera"otcs, baptifandi J pr.r.dicandi, pa::., nitentiam dandi , peccata remiccendi htnt!– ficiis ecc!efiafticis perfruendi, ritè p~tefta­ tem accipiant , ut ampliù.s fJ perfiàiùs agant ea qu4 facerdotalis ojficii tj{e , fanc- S http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-07] Corpus | Histoire de Provence

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