Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 7

267 De la ]urlfdiaion Eccl/fiajliqut 168 comme d'abus de la fenrence rendue par des choîes ecclélialliques , qui ne s'ac– l'ollicial de cecce exempcion, qui écoic commode poinc avec la pureté , l• limpli– l"eligieux de cetce abbaye. Son principal ciré, l'hu111ilité, les _abbaiffemens, & moyen d'abus étoit pris de la qualité de J'anéantilfement de la vie 111onachale. l'oflicial qui étoit religieux. L'accufé pré- Ceux qui en ont jerré ks premiers fon– tcndoir que cette qualité le rendait in- demensétoi~ncanachoreces, qni s·~roi•nt compécenc, & incap•ble d'êcre juge. 111. retirés d"ns les défens les plus éloignés, de Préfoncaine, avocat général au parle- pour s';ittacher d'avancJge au fer\"ice de ment de Rouen, qui porcala paroledJns Dieu, & vivre en ces lieux-Il dansl'auf– cette caufe, traica amplemenc cecte quef- cérité, les larmes & la pénicence; ainli ils tian, & fur fes conclulio:is cecce cour étoient bien éloignés de penfer à s'ac– dédara ledit Halleur non-recevable en quérir de l'autorité & de la prééminence fon appel comme d'abus , & ordonna que fur les autres hommes, & à relever leurs la fentence feroit exécucée. perfonnes par la dignité & l'éclat des Voici Je plaidoyer de ce magillrat, en charges publiques.; ce qui concerne cette qucllion, & l'arrêt Et quand ils s'approcherent des villes qui intervinc fur fes conclufions. dans la fuite des temps, à caufe des gran- De Préfontaine, avocac général pour des difficultés qu'il y avoit de fubliHer le procureur général du Roi, a dit.... dans les défens , dont peu de perfonnes On a repréfenté pour faire voir qu'un re- pouvoient fouffrir J'aullérité , & qu'ils ligieux ne peut être official , que la fonc- commencerent de vivre en commun , ils tion d'official qui ell une fonélion de n'étaient que laiques, & n'écoient point judicature ell coure publique, & d'une autrement conlidérés que comme des nature incompatible avec le nom & la laïques , qui failoient une profellion plus qualicé de moine, qui lignifie un folirai- parciculiere que les autres hommes, de re. une perfonne reclufe, féparée & toue- s'attacher au fervice de Dieu : & ce fut à-fait retranchée du commerce des hom- par une grace particuliere qu'on leur ac– mes. corda en ce temps-là, d'avoir un prêcre Qu'il y a en la perfonne des moines parmi eux pour l'exercice de la religion; une incapacité légale qui les empêche & en cec érat • ils .n'avaient garde, non d'exercer les charges publiques, quecetre plus que dans Je premier, de penfer à incapacicé réfulte de l'état de leur con- s'acquérir des dignicés ecclélialliques, dicion, qui approche en beaucoup de qui ne peuvent jamais être exercées par chofes de celui des efclaves , parce que des laïques. les moines par leur profellion, font vœu Et li depuis on s'ell porté à les rece– d'une obéilfance aveugle à leurs fupé- voir dans les ordres facrés de J'églife à rieurs. après quoi il ne leur relle plus de caufe de leur doélrine, de leur vertu, &: liberté m de volonté, ce qui faicquedans de leur piété, qui les avait mis en le droit, on ne les confidere que comme grand~ confidération ; ce n'a pas été cou– des perfonnes inutiles, qu~ pro mortuis & refais pour y faire partie du corps du pro nu/lis liahentur. Clerge, parce qu'ils n'ont jamais éte con- Outre cela, il fe rencontre.encore en la fidérés dans l'églife que comme un corps perfonne des moines, une infuffifance ac- étranger qui ne pouvait encrer dans fa ruelle qui procede de l'ignorance des loix, hiérarchie. des ordonnances, des ufages, & de la Et ce fut fur ce fondement que par l'an– pratique des affaires dont la connoilfance cienne difcipline des canons, in can. de ell abfolument nécelfairepourexercerune pr.fentium, can. pervenù. can. adjicimus char!\e.d'official, & laquelle ,ne fe peut 16.qu •fl· r. on défend aux moinesdefaire acq~enr dans les monalleres, ou l'on palfe hors de leurs mai!ons aucunes fonélions fa vie dans la priere & l'exercice des publiques du Cl~rgé , comme de bapti– yerru_s chrétiennes, & où l'on ne parle fer, d'adminillrer les facremens de peni– Jama1s de coutes les autres chofes qui re- tence, de vilirer & al!iller les malades, gardent le commerce du monde. d'enterrer les morts, de chanter des mer- le titre de la charge d'official ell un fes folemnelles, & même de prêcher, à titre d'honneur & de prééminence ac- moins qu'ils n'r eulfent été aurorifés par compagné d'autorité & de puilfance les évêques. publique, po:.ir juger des perfonnes & Il s'enli1it donc delà , que les fonc~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-07] Corpus | Histoire de Provence

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