Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

'57 De la J,,rifdiaion Eccléfiaflique. 1 5 8 Exirait du même procès-verbal qui contient la faite · de cette affaire · dans la féance du famedi J. avril du macin , mon.feigneur le cardi– nal Ma:rarin préfident, page I 2 o 4· & faivantes. M Onfeigneur le Cardinal a dit , qu'ayant, appris que. l"alfemblée avoic convoque extraordmairement mef– feigneurs les prélats de dehors , pour délibérer avec eux fur la réponfe qu'elle devoit faire au Roi , touchant ce que meffieurs les agens lui avoit dit de fa part , il avoic jugé à propos d'y venir , pour lui faire entendre plus paniculiére– ment les intenrions de Sa M~iellé. Que pour cet effet, il devoit dire .à la Cc;>mpa– gnie, que monfeigneur le Nonce ayant fu que parmi les articles que l'on avoit propofes & lus dans l'alfemblée, il y en avoie un touchant la jurifditl.ion des évê– ques, qui s'expliquoit avec des termes qui pouvaient recevoir un fens contraire à l'autorité du faint Sieg~ , il s'en étoit plaint au Roi , comme d'une chofe qui déplairoit au Pape, & avoit 1:>rié Sa ~1a­ jellé de faire enforte que l'alfemblée prit quelque voie convenable pour prévenir les difficultés qui_ pourroient naître fur ce fujet. Que Sa Majelléquiell informée du profond refpeét que tous les évêques de fan toyaume portent à Sa Sainteté & au S. Siege apofl:olique ,.a ellimé, qu:en– core bien qu'elle ne µrétende point ni prendre connoilfance des chofes qui re– gardent la doétrine de la religion, ni d'empêcher la liberté des évêques pour en traiter ' elle devoit néanmoins admo– neller l'alfemblée, qu'il importoit à la tranquillité de fon état, qu'elle évitât tout ce qui pouvoit apporter de la divi– fion, en quoi elle imiteroit la prudence des peres du concile de Trente, qui à une femblable matiere du pouvoir des évêques, s°Jbtlinrent de la nouveauté des paroles, & réglerent la difputeémue pour lors, en fe fervant des termes reçus & employés par les conciles précédens, & par les faims Peres. Que le terme nou– veau d'immédiatement, avec lequel quel:– ques dalleurs ont prétendu expliquer la jurifdic1ion des évêques , apporte de J'obfcurité en la matiere, reçoit divers fens préjudiçiables illl faint Siege, fui- vant l'emµloi qu'en font les hérétiques, peut caufer du trouble & de la divifion à caufe. de fes diverfes interprétations , plutôt que d"écablir la jurifditl.ion des évêques , que S. S. veut rnairu:enir dons route fon étendue qui e(l: expliquée par le concile de Trente. Que c"ell l'autorité de ce concile qui a renverfé les opinior:i.s que cert3Îns dolteurs enfeignoient au défavantage de la dignitt é~ifcopale : Qu"il a. déJin,i que fon_ inlli_cµpon, etoit de clroit divin ; que les évêques . fufcedent au. lieu ~es apôtres , & que le Saint E.fµnc les etac blit dans leurs troupeaux pour rt~ir l_eur églife; qu'il déclare que l'aff11mpt1on des évêques, qui ell faite par l'a_utorité apof– colique ell l~gicime, & , ~emµcre en telle force cette_ \natiere, qu'1t n) retle JUCUQ fui• d_e difput~; que fur ce qu"on _allegu~ que certains dolteurs ont voulu obfcurc cir ou affoiblir la définition du concile avec quelque dillinltion , & qu'il ell né– celfaire de la reµoulfer par le terme d'im– médiacement, \equel qt1oiquc nouveau, ell oppofé à leur dotlrinc. JI faut confi,– dérer la différencequ'ily a_ entre un corp~ illullre compofé d'évêques, & les. doc– teurs par[Î~uliers; q~e ceux-ci écrive11t fur cette difpute avec une pleine liberté de part & d autre, fans précendre d'im– µofcr a leurs adverfaires autre nécellité d'embralferleurs opinions, que celle qui proceqe de la force de lems rairons , ce qui cil caufe que Sa Sainteté fouffre leurs d,ifputes, fans s'intiretfet; e1_1. cette m_arie– re; mais lorfque le corps de l'alfemblée auroit décidé µar un article de régle– ment la quellion émue entre les doc– teurs, le poids de_fon autorité Ôteroit en France la liberté qui rend tolérable dans Rome la diverfité des fentimens que lon publie fur.ce fuiet : De forte qu'il fem– ble tout,à-(ait J1écelfaire po~r le bien de la paix & de l'unioi:i d r,s ]'églife, que l'alfemblée foutienne l'autorité des évê– ques, par la vraie explication du concile de Trente, en fe fervant des termes an– ciens & canoniques, fans s'engager au mot d'Î.mmédia1eme11t , q4i' eJl nouveau , cbfcur & ambigu & qui contient en foi la femence d'une gr3nilc divifion , fans qu;il y aie aucune néceOitê qui obli.– ge de fe Jttter dans ce µrécipice, d'au. tant plus que la doltrine des livres , à I' occafion defquels cette quellion a été émue, n'a pas befgin qui: !'.on pi:ocede http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=