Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

D,· !J. Jurfdic?ion Ecclef/iajlique. outres pareilles ob,•cnrions qui ne por– rent l<s m,rques que d'une JUriCditlion cxt~ricure foJ!t tous droits temporels , qui 11'011t .d'autre origi11e _qtte l'i11v~nrio11 ou l'a\'ance de ceux qui ks one mtro– duits dans l'égiifc. Mais comme les pre– n1ieres ont été do11nées allx é\•êqucs par J. C. même, & comme leur établilfemenc ell marqué dans la fainte i'criture & dans les conciles, aulli n'y a-t-il point de loi humaine ni de raifon politique que l'on puilfe oppofer à cette intlitution divine , ni à la di(pofition du concile de Chalcé– doine, qui font des loix inviolables que 11i le temps, ni la prefctiption, ni aucun aéte de polfellion, ni le confentement même des évêques, fimples dépofitaires de cette puilfance, ne peuvent pas dé– cruirc; c'cll une autorite qui ne peut pas être féparée de l'épifcopat, fans contre– venir à l'iullitution des faints canons. Il n'en ell pas ainfi des autres droits tempo– rels: comme il ne fe trouve aucune prohi– bition de s'en affranchir, l'on pourrait fans inconvéniens chercher les moyens de s'en délivrer, ou par le confenrement du fupérieur, ou par la prcfcription, ou par d'autres moyens légitimes Aulli dans les premiers fiecles dol' églife où les évêques fe tenoienc referrés dans les bornes que les conciles leur avoient prefcrites, nous voyons une telle fubordi– nation & une fi exalte foumillion des mi– nillres inférieurs & des moines à leur au– torité, que les prêtres ne faifoient rien fans leur volonte, & les moines pour ne point troubler le repos de leur folitude , s'abandonnoient à leur conduite. En ce temps les noms de franchifes, de liberté & d'exemptions étoient entié– rem~nt inconnus ; mais depuis que les évêques abufant de leurs minilleres, ont nt. 1 voulu ajouter à la puilÎance fpirituelle Avant c . "rd·n· Il 1 . Jixicinc fic- 11ne Jt:r111 11..LIOn re:npore e, es 1no111es 'clc les cxcn1· qui ont ér~ les prc111iers J fe plaindre /1 ptio~s, qui n'ont toutefois jamais demandé d'être af– 'int l~tc ac-· franchis du pouvoir originaire~ a11cien & ~;:~ri:d~~t ne primitif de leurs prélats. Ils fa vent bie11 que la do- gue {eût été contrevenir à la parole Je cha.i;c des Dieu & à la tradition de l'égli(e écrite redcv3.nc 1 c 1 •, da11s les conciles : auffi fi 1'0!1 exln1ine temnorc c l . . . 1 , qui· a.voient tous es a11c1c11s prl\'1 cges, n en trot1vera- hi ;:moJui. t-on aucun qui les exempte de!'obéilfancc [CS. (ur les Je l'ordi:tJÎrC? [OUS CeUX qui nOUS rtf- fglircs & d · 1 · " 1 · r ' fur les •no- t~n~ ~1,u1s es l'~e1n1crs 1!CC es Jll1qu au paflcccs. d1x1erne, <lo11nent feulement t:ne i1n1nu- nicé ou décharge des reueyançes tempo- relies, que l'ambition ou l'avarice des évêques a\•oie11t i11troduires ; le terme d'exc1n1,rion n'éroit pa~ c11core en t1fJge •u temps de Marculphe, qui vivait au fept ou hu1t1cme fiecle, & qui dl l'au– teur de ces for1nt1lcs n1Jrsuéts d11 titre_, practptu.m de immunic.itt, qu'il a dreffées fur le modele des anciens pri,·ileges ac– cordés aux monalleres de Lerins , de Saint-Maurice-en-Vali-e, & de Luxeuil, & c'ell fur cesfonnules qu'ont été copiis les privileges accordés depuis aux autres co1nmu11autés religieufes ; 1nais que voyons-nous ni dans les uns ni dans les autres qui approche des prétentions J'au– jou•d'hui ? y peut-on remarquer amre chofe que la feule franchife des droits temporels, contenus en cinq articles principaux i par le premier, on décharge le monallere des rétributions qu'on avait accoutumé de donner pour les ordina– tions des 1noi11es : Qui de veflra congre– gatior1t à nobis 11ei faccej{oribu.s noj/ris, fa– cros percipi'1t graa'us , nul/um pro ipforlJ.m hor.ore prAmium perfolvut. Dans le (cco1~d, l'évêque s'oblige de ne rien prendre pour la bénédiélion des autels, ni pour h con– fecration des huiles: Si a/tare in ipfo mo– naflerio cpijèopus ber.edicac, fJ fanc1urn chrifma, pro rcvercntia loci fine prttio con– ctdat. Suivant le troifieme, après la mort de l'abbé, lïnllallation du nou\'eau fe fera par l'évêque fans argent, ni aucune rétribution pécuniaire, fine prAmio irfa · tpifcopus promov.:ae abht.1te1n. Le quatrien1e défend à l'évêque de prendre aijcune chofe dans les oblations faites aux mo– nalleres par les fideles : Nec de hoc quod tranfmij{um , aut in a/tari offertum, aut in quibut·unque jj,-~cicbus ad. orr.tJtum divi:-:i cu.ltûs ptrtinet , aut in pr4.fens con!attJ, tJUt dcinceps conlacur.:J fucrinc, auferre prt.fa– mdt. Le dernier n'en que peur empêcher les évêques d'entrer dans· les monalleres fans noccllité; parce qu'en ce temps-là ils a voient coutl1111c de 111ener :l leur fuite un grand nombre d'ofCcicrs, & fous un faux prétexte de vifite, exiger des <lroits extraordi11aires, ce qui étoit très-one– rcux aux communautés religicufes : !l'iji rogatus cpifi:opus 4 congregationt il/a vel 4J&hatt pro orationc lucran.dt.J, nu/li noflr~:m liceat mona.fterii "dire ftcrtta ~ au.c fi1:ium ingredi fapto. Tou tes ces chofes regardent fi pdci– fément les droits temporels & utiles de !"" d fi' evequc, que ans toute cette ormull http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

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