Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

l 6. - De la ]urijdi::tion Eccléfi,-jlique. 1G;8 ' ' ~~~~~~~+~~~~~·~~+~~~ ADDITION A LA QllA"fRlE.l\1E PARTIE. Qui ell: de la Jurifdill:ion eccléliail:ique, chapitre fecond, des regles pour juger de la validité des exen1pcions. E.-.:crait duplaidoyer de M. lepréfidenc Talon, prononcéle f.février l If If 4. en qualité d'avocat géneral dans la caujè de !'exemple de la paroiffe de Sc. P"c.• ry, prétendue par les religieux de l'abbaye de Sc. Pal– lery. Ce magijlrac y apporte les reg/es pour !'explication des titres & concejfions anciennes des exemp– tio11s, & fait ohflrver. I · Q Ue les évêqut.r font ùahlis de l. C. les focctffeurs des Apôtres,~ héritiers chacun dan.r fan églifi , tle cette puif{ance <xpliquù dans les a&1e.s attendite vobis & univerfo gregi in quo vos Spiritus Sanc– tus pofuit regere eccleliam Dei. z. Dans lts premiers Jiecles de /' églifi, le C/ergt {écu.lier f; les moTWjltres étoient tous fou.mis aux évêques des diocefls ~ dans lef– quels ils étoien.t ltah!is. J. Avant le dixieme fiec/e, les exemptions qui ont Eté accordées, ne regardent que /a décharge des redevanct.J temporelles qui a-voient été introduites fur les églifls & fur les monafteres. '4. Les évlques laijfoient aux moi~s la li- herté d'élire leur ahhé, & aux abbés le pou- 11oir de corriger leurs moines, mais ils fe rifervoient toujours la fource de l'au.torii/ 1 peur en ufer en. cas de nlcef/i1i. .f. Cette exemption ain.fi limitie ne Je pou- 11oit obtenir q11.e par le concours f.J le con• ftntement dts puijfances eccléfiaftique & fl– cuiiere donné dans les /ormes capables d'em– pêcher les uforpQLions qui au.roient pu s"in– troduire. 6. u mime concours des puiffences & les mimes formes s'ohfirvoünt pour le rétahlif– fiment des privileges qui avoient été perdus f.J enféveLis dans /a ruine des monaflcres. 7. Dans les derniers fiec/es 1 les moines, fous prétexte de ces immunités, auxquelles ils ont donné une inttrprttation. trop éten– due, ont commencé d"uforper laju.rrfliitlion. epiftopale. 8. Après avoir ufurpé pour eux la ;urifdic· · tion. épifcopale , ils l'ont éttl'iduc jùr leu.rs domejliquis, & les laÏ'f."" '""'""'"" dans r étendue de leurs a5hayes' & fl font for– mé des territoires dans lefqu.els ifs fi font érigés en fupérieurs fJ juges des prêtres. Voici les termes du plaidoyer. Afin de décider plus clairement cette concelhtion, qui n'en pas moins impor– tante pour le public que pour l'intérêt particulier des parties qui plaident, nous croyons être obligés de propofer les re– gles qui font prefcrÎl:es par les anciens canons, & que l'EglifcGallicane acoutu· me de fuivre pour le• exemptions,&d'é– xaminer enfuite les titres dont le monar– tere de faint Vallery re Cert pour appurer fon privilege. 11 ell conlhnt que lauto– rité des evêques eil: J'infiimtion dil'ine; car l'écriture nous apprend que J. C. laiffant ce gouvernement univerfel Je l'é– glife à fes Apôtres, il leur dit, qu'il les envoyait comme fon pere l'avait envoyé; qu'il leur donna le pouvoir de baFtifer , de reme11re & de retenir les péchés , d'ouvrir ou de fermer le Ciel , que la. difpenfation des focremens, l'ordinatio11 des miniil:res eccléfiafiiques , & la pré– dication de la parole de Dieu leur ap– partenait. La tradition nous fait voir que les evêques font les fücceffeurs Jes r. Apôtres , & conféquemment héririers Les év2.; de cette même pniffance qui nous en ex· 9"". font 1. , d I n A d' ,. ,,crabh• de p 1quee ans es 3l.ies : tten 1te 11001s v J. c. lcs îuc- univerfo gregi, in quo 11os Spiritus San&1us celfcurs dt"s pofaic epifiopos regere ecclejiam Dei : Si A.p~t~cs &: donc ces premiers difciples de J. C. 0111 h 1 '''"'"'d , ' ' . . d l h c 1ac~n an ece fes v1ca1res ans toute a terre, c a- ron {·glifc que évêque le doit être auffi dans route de ccr!cpui~ fon églifo; ce n'en pas feulement un paf· f'":" cxpb- • J , • I qn1:c dans teur , qui par e got1vernement genera les JCl:cs. qu'il exerce dans fon diocere, co11duit Acreo:di1tvo– t0Us les palleurs inférieurs : c'eil enc<,rc ti1s & 1u_1:ve~­ un c~f qui anime le corps de fon églire, fo f."P 'ç '~ . . A I , r t;t'O vos • rn- qu1 111 ue e n1ouve1nent a tous ies mem- nr::J ~ant1u.s bres, qui prend garde li chacun s'acauitte pofu.rqUi.. de toutes res fontlions ' fi les minillres rr;tr."1"" inférieurs qui n'agiJTent qu'avec dépe11- cc zam ,,. donce font leur devoir, li les religieux qui font partie de cette hiérorchie font obéiffans à leurs fopérieurs & fideles ob– fervatenrs de la difcipline réguliere, & li les laïques confervent la pureté de la. foi, de la doi;hine & des mœurs. La http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

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