Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

1077 De /,1 J;irif.iiélion Eccl.{ji11jliq:ie. Il femble que ce grand mag:firat dou– roit li l'ufage des lettres patentes pour les nouveaux ù.1blilfemens & pour les chan3einens confidé•·ables dans les an– ciens qui peuvent intérelfer l'autorité du R<>i & le gouvernement de ]"églire, a continué en France après le dixitme lie– cle ; il y en a même qui ont avancé qu'il n'otoit pas rétabli du tem!JS de Jean XXII. & que l'éreétion de plufieurs évêchés dans le royaume & même de l'archevêché de T GU loure , a été faite fans qu'on ait ob– tenu des lettres patentes de nos Rais. Nous en avons néanmoins des exem– ples dans ces liecles'là comme clans les précédens , qui prouvent qu'on y étoic perruadé de la nécellicé du conrentement du Roi pauc autorifor ces changemens. L'abbé Suger voulant rétablir des rcli· gieux de fon ordre dans le monallere d'Argenteuil, il en obtint l'approbation du concile de Paris, tenu en M. c. xx1x. & du Pape Honoré II. & la confirmation de nos Rois Louis-le-Gros & Philippe Augulle; leurs lettres patentes font rappor– r~es avec ces autres p1eces dans le dixieme tome des conciles de la colleB:ion du P. Labbe, page 937. L'abbaye de Vezelay obtint aufli du Roi Louis-le-Grosen1118. h confirmation d·e res privileges. Les let– tres patentes en font rapportées par Dom 1-uc cl'Acheri dans fes notes ad Guibuti No,,igentini opera, page 6f7· Yves de Chartres, epift. z38. écrivant au Pape Parchal II. fur le rétablilfement de l'évê– ché de Tournai , & le démembrement de celui de Noyon , lui reprérente que ce changement ne re peut faire fans Io con– fentement du Roi; & que s'il l'entrepre– noit, ce Ceroit exporer la France au mê-· me [chifine qui avoit défüni l'Allemag.ne du S. Siege: le Pape re rendit à ces re– montrances. Ce ré~.!lllitîe1nenr a été fait depuis par le Pape Eugene II. en 1 1.t6. mais du con(entement du Roi Louis- e– Jeune. Le même Yves dt; Chartres dans la 12?· de Ces lettres i Geofroi, évêque de Beauvais , rapporte pout une des preuves de la validité des privileges de !"abbaye de Saint-Quentin de Beauvais qu'ils ont été confirmés par lettres pa– tentes du Roi: Priv~/tgia qu4 rcgia quoque m.;ijtflas pr"gmaticâfa11c1iorze firmav:'t, in· temerata fervetis , fi,ïit Ji fierent veflra , illibata farvari ve!luis. Le Pape Innocent III. a rendu :\ l'ar– ·Chcvêque de Tours les évêchés de • Bretagne, & celui de Dol même, dont les préla15 a\•o'ent jùui du litre d'ar– chevêque pendlnt plus de trois fiecle~, parce que cette éretiion prétendue avoit été faite fans le conrentemem du Roi & fans celui des archevêaues de Tours; ce qui jullifie que ces m~ximes étoient en vigueur fous le pontificat d'inno– cent III. Les lettres du Roi Philippe Augulle au Pape Luce III. qui parut fa– vorirer cette ereltion , expliquent les maximes de ce temp•-là. Ce Prince re– garde l"entrepri(e des Bretons qui vou– loient re foullraire de la métropole de 1~011rs , comme lin attcnt.:at à fon auto– rité. ~es lettres font les Il re. & 126e. entre celles cl"Etienne de Tournai : les paroles en fon! trop remarquables & conviennent trop à notre kjct pour ,. , JI ., n etre pas rnpportees. reprc1ente au P•pe que c'étoit démembrer fon royau– n1e, lui ôter honteufement Ja couro1lne de delfus la tête , & le dépolfédcr de ]"héritage que res peres lui avoiemlaiffé, que de vouloir favorirer les prétentions de l'évêque de Dol. La lettre gue la Hein: mere de ce Prince écrivit à Clément III. fnr le même fujec, cil co~çue tn termes encore plus forts. Guillaume de Ch•m– pagne, archevêque de Rheims, frere de cette pri nceflè, en tcrivir: en 1nê1ne-te1n;Js au cardinal Melior en destermesqui nous marquent combien ce grand homme croyoit que l'état étoit intérelfé dans cette caure. Ces lettres font aulli entre celles d'Etienne de Tournai. Suftinuim~s pacem veflram, fJ ecce curhd.t,io; 6• in /4.fio· nem Turonenfis eccltfi 1, 'l"' ttmpore Pat1 um. nojlrorum intcgram mttropolitani jur~F Jiflionem in tot,1 minori Britannia obti.. nuit , rtgnum noflrum tu.rpiter immir:.uere ac mutilare contendit Ecc.'ejitJ Ronzana , coronam de capitc nr.flro dtjicere ,fru,.,gere, & pedihus concu/care. Qu.id tnim. a!iud efl architpifcopum in tadem pruvir.ci" contra mttropo/itanum faum & inttgritacent rtgni noftri trigtre vt!lt , quàm a5 hs.re .. ditatt patrum noflrorum nos tanquanz im– becilles , & refiftere non valtnte.r ejicere & fugdre: .,.;deat Domimu éJ jadictt. Q~od fi proccfferit faflum ijlud , nzinùs à modo vos tfli1nahimus patrtm quàm -vitricum , minùs fcntieti.f no.f ftLium quàmprivignum. Dans le mémoire pour l'églire de Rheims contre l'éreB:ion de l"atchevê– ché de Camb'.ay, on a ol>rer\"Ci fur un manufcrit dol'abbare de J\lou1.011, que Yyy ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

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