Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

106 De la Jurifdiêlion 3 n d'. n· · Eccléfiajlique. ' 'ques leurs ruccelfeurs e m 1tut10n cvc , · • ll divine , il en ,r~fulte une autre qm ne p:is moins ver1table, ~avo1~;, que cette puiffance ne !eur peut etre otce par au– cunes exemptions, pour la transft:rer 1 aux miniilres Îttféricurs, autrem~nt on, con: ueviendroit à l'ordre que Dieu a et~bh dans Con églife , & que tous les conctl~s ont confirmé, ayant attaché le fouveram tlegré du facerdoce i la perfonne des évêques ~ conllirués com111e le chef au– delfus de tous les autres membres du corl?s eccléfiatlique. Le Pape par aucun pnv1- lege ni l'évêque par aucune conceilion, ne peuvent change~, cette .fubordii~ation immuable de la h1erarch1e : le 1 ape, v.arce que comme protelleur des ca~ons, 11 n'a pas droit de déroger aux dccrets des conciles ni à l'érablilfement éternel de Jefus-Ch;ill, l'évêque pareillement, puifqu'il n'cll que le dép.oli.raire & _l'ad– minillrateur de cette 1unfd1ébon , 11 ne fa peur céder !'i, aliéner fans, violer l'o– biigation du depor auquel ils ell engagé, en acceptant la charge de l'épifcopat. De ce premier principe vi_ent e~core une rroifieme maxime, quela1unfd1ll1on ap– partenant à I' évèque de droit div_in , & étant atrachée à fon carallere, ell impref· ' ' . criptible , & ne fe .peu~ ac,quenr par ceux qui ne fonc pomt eleve~ au rang & à la dignité épifcopale , m par au– cune potfeilion immémoriale , ni par aucune coutume , fi ancienne qu'elle puilfe êt~e ; les peuples & les eccléfia~­ tiques d un d1ocefe , de quelle con~1- rion qu'ils foient , ne peuvent prefcnre l'obéiffimce qu'ils doivent à leur palleur, non plus qu'un fujet cel}e qu'il ,doit à fon prince , & un valfal a fon feigneur. l'autorité pallorale , que Dieu par fa parole, & l'églife par fes canons a con– fiée aux évêques , ne fe peut perdre par le temps , ni par les entreprifes des polfelfeurs. C'ell fur ces principes que font fon– dées nos libertés , lefquelles fervent de bouclier contre les entreprifes de ceux qui ont ufurpé cette jurifdillio~ , & contre la prévarication ou la fo1blelfe des manvais adminillr:aeurs , qui l'ont aliénée ou laitlé prefcrire, & s'il y a des partitions où ces fortes d'aliénations fe rencontrent , & s'il y a des tranfac– tions qui les confirment , ce font au– ra.nt de pattions illicites , ~ contre les bonnes moeurs. 0 N ajoutera à ces obfervations ju– dicieufes , que les avocats gént'.– raux qui ont précédé M. le préfident Talon ont parlé dans les mêmes maxi- ' , . . ' , nies ; on ne repctera point ce qui a ete rapporré de M. Omer Talon fon pere • de M. Servin dans fon neuvieme plai– doyer du premier livre, page 109.& 116". & dans le 31e. page 186. & de M. Capel, portant la parole en 1 f 38. On croit pouvoir obferver fur la regle donnée par le concile de Trente ( fuos ohligtJnt aullores :1 non autem focceffores ) qu'à }'égard des évêques qui ont fait des traites de cette nature , il femble que cette maxi1ne pot1rroit être reflreinte à. l'aliénation des droits temporels : il fe– rait dangereux de lailfer à la liberré d'un évêque le pouvoi_r d_e ~e déP,ouiller d'une partie de il JUnfd1ll1on ep1Ccopa_le al! préjudice des ames dont la conduite lui etl confiée , & de renverfer pour le temps de f~n éi:ifcopa_t les l.o!x de l'é– glifc dans 1 adm1n11lrat1on fpirituelle de fon diocefe. Cc n'ell pas tant l'intérêt de l'évêque qui doit être confidéré dans les ceilions de cette nature que celui du peuple auquel il fait préiudice , & ces concordats étant abufifs, & l'exécution contraire à l'ordre public, la faculté de s'en plaindre n'a point de remps excep– tés ; les évêques n'étant que dépofitaires de la jurifdillion épifcopale, ils ne peu– vent la céder ni l'aliéner , il nell point de leur autorité de violer l'obligation du dépôt à laquelle ils fe font engagés • lorfqu'ils ont accepté les évêchés. LX X V. L Es reconnoilfances & les rranfac– tions que les chapitres ont exigées des évêques à l'entrée de leur polfe~on méritent encore moins de confiderat10n que les autres ; elles font ellimées v_i~­ lentes , pour ne pas dire confidenc1a1- res, particuliércment lorfqu"elles font du temps que les chapitres s"étoient rendus les maîtres des életlions des évêques , & qu'ils en a~oient excl~. le~ autres par– ties du Cierge ; parce qu 11 n en que crop– conllant, qu'en ces temps-là plufieurs. chapitres ont ab11fé des grandes f~"li~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=