Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

103 ~ De la ]11.rifd;aion Ecc!éjiajliqut. 1031- car>élere epircopal, & que relon la regle ciens Papes , & que l'on voit de! exem– ordinaire de l'églife pour les Jugemens ec- pies illullres de cette conduite dans les cléliafiiques, le droit de prononcer en confultations qui furent faites au Pape premiere inlbnce furie livre compofé par Léon III. du temps de Charlemagne. monfeigneur l'archevêque de Cambra y, Que dans quelques conjonélures ex- appartenoit aux évêques de France. traordinaires, le trouble des églifes & la Que les jugemens rendus dans le con- chaleur des difputes avoient engagé les cile d'Antioche, contre Paul de Samo- évêques à sadrelfer d"abord au chef de fate, celui d'Alexandrie contre Arius, l'églife, des lumieres & de l'autorité du– dans celui de Conllanrinople , contre q11el ils efpéroient des remedes plus Eutichez, clans les conciles de Carthage frompts & plus efficaces. C'etl ainli que & de lv!ilcve, contre les erreurs de Pé- "Orient agité par les fallions des Ariens, lage, & des Célellius, & dans ceux de & divifé par le fchifme d'Antioche, eût Sarragolfe & de Bordeaux , contre les recours au Pape Damafe, pour étouffer Prifcilliannilles , fournilfent des preu- l'erreur d'Appollinaire dans fa naiffance; ves authentiques du pouvoir des éveques & fans remonrer dans une antiquité fi dans les matieres de foi. éloignée, c'etl ainli que le Clergé de Que fans rapporter tous les exemples France a dénoncé dans ce fiecle les cinq de femblables 1ugemens dont l'hilloire pr~olirions au Pape Innocent X. de l'églife cil remplie' les condamna- ~u'enfin dansd'autresoccafionsla rou– tions prononcées en France, conrre les miO.on volontaire des parties intérelfées. erreurs d'Elipande, contre Gotefchalc, foivie du filence ou de l'acquiercement les Albigeois , & Abaillard , foffifent de ceux qui étaient leurs juges naturels • pour jullifier que les évèques de ce avoient laiffé au. faim Siege le premier royaume , fe font toujours maintenus jugement des chofes de foi,comme il efl: dans le droit attaché .l leur minitlere arrivé dans l'affaire préfenre : mais que de juger des dogmes de la foi : Epifcopo- dans ces rencontres les évêques n'ont ru1n quorum effet miniflerii a~ dogmatihus point craint que ces exemples particuliers judic•re, ce font les termes dans lefquels puilfenr déroger à leur droit fondé fur la failli Bernard sexplique, écrivant au parole de Jefus-Chrill même, & fur la Pape Innocent II. tradition conllante de fon églife. Qu"après que ces quetlions de la foi Oue c'etl: la dolèrine que nos prédé- :avo1ent été décidées dans les lieux où cell'ëurs nous ont apprife dans le temps elles avaient pris nailfance, les parties qu'ils accepterent la conllitution d'In– condamnées dans ce premier tribunal nocent X. contre les cinq propofitions : 3\"oient la liberté d'appeller au S. Siege , que c'etl ~elle que nous devons tranf– comme firent Prifcilhen, & Abaillard, mettre à nos fuccelleurs. Que nous rom• ou que les évêques eux-mêmesenvoyoient mes d'autant plus obligés de confervcr ~u Pape la relation de lenr jugement, afin religieufement cette regle inviolable de le faire confirmer par le Siege apollo- de la dircipline , que ce font les plus lique; & par là de rendre authentiques faines Papes qui nous l'ont enfeignée. dans toute l"églife les décrets formés C'etl ainfi qu'lnnocent 1. nous a appris dans des églifes particulieres. ces deux degrés de jurifdiélion établis C'ell ce qui fut pratiqué au fujet de par les conciles dans les caures ma– Pélage par les évêques d'Afrique, dont Jeures, entre lefquelles celles de la foi ce~x de Fnnce fuivirent l'exemple •.u tiennent fans. doute. le Jlremier rang: iix1eme liecle, en priant le Pape Bom- Sz auttm, dit ce famt Pape, majores face II. de confirmer les canons drelfés caufa in medium fuerint """'"" , ad Se– dans le fecond concile d'Orange, con· dem apojlolicam fic ut jynodus Jlatuit pofl tre les relles de l'hérélie Pélagie11ne. tpifcopale judicium refcr.;ncur. J\lonfeigneur l'archevêque a a1outé, Que ces paroles qui rendent un té- qu'il étoit auili arrivé quelquefois, que moignage li évident à l'autorité épirco– lcs évêques avant que de dt'cider les pale méritent une vénération lingulicre points douteux. concernans la foi '. o.u dans cette province, puifqu'elles nous quelque rco,le importante de la d1fc1- font adrelfees en quelque maniere en pline, avoient confulté le faine Siege, la perfonne de faine Vilhix archevê- comme il paroît dans les lettres des an· que de Rouen. ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence