Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

De la lurifdiélion Eccléfiajliqut. & par la déîobéifTance des clercs qui abanJonnoienc leurs églifes, on a cru qu'on ne pouvoit lui rendre fa premiere vigueur, qu'en rétablilfant cette com– munau[é régt1liere qui était autrefois en.. tre les minitlres de I' églife. Pour cet ef– fet, les Rois & les évêques ordonnerent qu'on bàriroit des cloîtres dJns chJque ville auprès do l'églife & de la maifon éµifcopale, où les clercs demeureroient & vivraient en commun, afin que leur faifant embr>tfer une vie en quellue fa– çon cœnobitique & religieufe, & es di– rigeant fous une regle uniforme, ils puif– îent conferver l'union entr'eux & l'o– béilfance à leur évêque. Nous voyons cet établilfement dès le temps de Charlemagne, in concilio Yer– ntnji de t•an nec. iv. ;:iu canon x1. où ce Prince veut que tous les eccléfialliques , foient réduits fous deux ordres, les uns en une communauté monallique, & fous la direliion des abbés ; les autres en un corps canonique, fous la fupérioriré des év~ques,, Aue in monafterio fine fuh ordint regulari, au.t fab manu tpiflopi,, fuh ordint canonico. Dans le concile tenu à Aix-la– Chapelle, en occ. Lxxx1x. chapitre 7l· 11 dit la même, chofe, & veut que les premiers qui ont choifi la vie monatli– que , gardent leurs vœux ; & les autres qui ont embralfé la cléricature vivent en commun : Qui ad c/ericacum u.ccedune , quod nos nominamu.r canonicam 11itam, 110- lumus ut illi can.onicè -vivant, 6• epiftopus torurn rtgtlt vitam, ficut ahba.J monacho– rum. Il confond les clercs & les chanoi– nes ; la cléricature & la vie canoniale, t:omme n'étant qu'une même chofe. En l'an 81i. dJns le concile de Tours, qui a'·oit princiµolement été fait pour la réformation de la difcipline eccléfiatli– que, il etl enjoint dans le cJnon 2j. aux ~vêques de mettre les clercs dans leurs maifons éµifcopaks, & de les en– fermer fous un mème cloitre & un mô– me réfell:oire, & un même devoir: Cano– nici & c/erici civittJtum, qui in epifcopiis verfantur , confideravimus ut in claujlris habitantes fimul omnts i.11 communi dormi– turio dormiant J & uno reficiantur reftllo– rio. Dans le canon, le mot epifcopium, fignifie la maifon rpifcopale, pour n1on– rrer l'obligation des évêques d'avoir le foin & la conduire des chanoines, & d'autre côté la foumiffion des chanoines envers leut évêque. Louis-le-Débonnaire acheva ce qui avoit été li heureufement commencé, & dans le concile qui fur alfcmblé en occc. xv1. à Aix· la-Chapelle, il fit compofer une reglc comµilée des livres des pcres pour corriger 13 vie des eccléfiafiiques; cette reg le n'etl pas feulement une inî– trultion pour des jeunes clercs qui éroicnt élevés dans ces cloîtres, com– me en un féminaire, mais pour les prê– tres & ceux qui étoient dans le mi nille· re aliuel de l'églife ; car nous vorons que tous les premiers articles de cette compilation regardent les prêtres, les diacres , les fous-diacres , & ceux qui étoient dans les quatre mineurs. Charles-le-Chauve a tellement fait exécuter ces contlitutions fi faintes & fi nécelfaires au rétablilfement de la diîci– pline , qu'il veut dans le concile de Meaux, a11 canon c1nquante-tro1s, que fi les bâtimens qui font voifins de la mai– îon éµifcopale appartiennent à l'églife, & fontoccupc's par des tiers détempreurs, ils foient retires pour y contlruire des cloîtres, & que s'il& font du domaine du Prince, qu'ils leur foient gratuite– ment donnés , & in concifio Pontigo– nenfi , de l'an occc. LXXVI. Epifcopi in civitJtihus fuis proximum tccleji.t clauf– trum infliruant, in quo ipfi cum c!ero, fi· cundùm canonicam regu./am Deo militent. Depuis ce temps , nous voyç>ns que la plû\'"" des cloîtres ont éte contlruits, & es chanoines inllitués fuivant l'éta– blilfement prefcric par les conciles : il etl vraifemblable que cette réformation des clercs, & ce genre de vie réguliere a commencé à introduire dans l'eglife le nom de chanoine, lequel a continué juî– qu'à préfent; mais cc qui leur a donné le titre d'alfelfeurs de !'évêque , c'ell que dans l'origine ils vivoient en commun îous une même reE;le, ils n'avoient qu'u– ne même menre , un même dortoir, &' un même cloître ; ils partageoient avec l'évêque la charge de la conduire des ames dans les fonliions facerdotales & dans l'adminitlration des facremens ; mais à préfenr qu'ils vivent fans communauté • fans regle, & qu'ils n'exerccr.t aucune fonétion qui puiffe foulager l'évêque daus le gouvernement de fon diocefe, ils ne peuvent plus prérendre d'êrre le fénat, & le confeil nécelfaire de l'rpiî– copat : & bie11 qu'ils delferveni la mê- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

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