Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 6

3 if 'De la lur!JJiélion Eccl/fiafliqut.' ·, 1ir rraux livrall'cnt les coupables en leurs ciennemcnt étoient épouventablcs, & t~­ mains. Er pour montrer que nous ne moignent atfez avec qu'elle circonfpec– fommes pas aux termes des canons, & tion & avec combien de retenue on doit aux cas <fquels les évêques ont pou- fe porter à cette cxtrêmité. Cuill<lmru voir de connoître , & jullifier comme Maimesburienjis, lib. >- de vit. pont. Ançl. de la part de l'>bbé n'y a point eu, ni apprend qu'on defcendoit les cloch~sdes de la négligence, ni de la diffimulation , pinacles, qu'on fermo1t & boucho1t les ils remettent une procédure faite par portes des églifes avec des.épines; qu'on Con vicaire général à l'encontre des mê- renverfoit les croix & les ni:ia.ses; & en• mes moines qui étoient condamnés par veloppées de ronces & bmtfons on les l'official, & pour la même caufe dont ils enfon5oit dans terre. Abus qui fut con· étoient accufés devant lui. Cette procé- damne comme tenant de la fuperllition • dure faire à la requête du procureur fif- & éloigné du culte qu'on doit aux cho· cal, lequel s'étant plaint du tumulte & fes faintes par le concile de Lyon, fous excès arrivé en l'églife de S. Pierre, & le Pape Grégoire X. ainli que nous li– en la perfonne d'Allier, auroir procédé fons dans le chap. i. de officio ordinarii. contr'eux , fair !axer ajournement perfo- in 6. Rogerius de Holveden écrit à cc: nel contre les religieux, fait vérifier s'il propos en la vie de Richard, Roi d'An– y avoir eu effufion de fang fuffifammenr, ~leterre, que l'archevêque de Blyn en pour donner fujer d'interdire l'églife: ce IOande, fulminant un interdit, comman– qui marque que les officiers de l'abbé da que les images de l'églife interdite• n'ont point eu des yeux de connivence furfent abattues & enfoncées dans terre: pour tolérerles mauvais déportemens des avec des épines, & qu'après la réconci– religieux, & les garantir de la peine. li y liation, lorfqu'on voulut les relever, on a encore de l'entreprife de la part de l'o!· trouva que l'image facrée de J. C. cru– ficial d'avoir interdit cette églife S. Pier- cilié avoit répandu des larmes abondam– re, qui ell dépendante de l'abbaye faint ment de fes yeux, & verfé quantité de Chaffre, & conféquemment comprife lait par les mamrr.elles. Que li les c~ré­ dans le privilege; érant certain que les monies en font horribles, les effets n'en interdits contre les perfonnes & lieux font pas moins funelles & redoutables. privilégiés font nuls, & ceux qui les fui- D.1rant le temps de l'interdit que Cé– minent punilfables, par le chap. Quanto lellin jetta fur Léopold, archiduc d'Au– ampiiùs, defintentia txcom. Et femble que triche, pour avoir arrêté prifonnier Ri– !' official a procédé abufivement en cet chud au retour de la Terre-Sainte; les endroit, même qu'on doir ufer fobrement fruirs de fcs terres fecherent avant que: de tels interdits, comme il ell dit en ce meurir, le Danube déborda, & par le: chap. l. de finten. excom. & ne doivent torrent de fes eaux groffies, engloutit plu• être lachés témérairement, puce qu'en lieurs villes voifines defd. débordemens: cette cctfation univerfelle des offices di- le peuple fe con fuma par la faim; la no• vins, la face de l'églife paroirfant cour- blelîe fe vit affligée des maladies, & lui roucée aux yeux des fideles , produit un même mourut à la fin mif<'rablement. Et b grand fcand_Jle à la religion, que nos l'effet de l'interdit ell d'autant plus à re• peres ont tou1ours ellimé que ces viole- douter, qu'il patfe même au-delà de la mens des temples préfageoient quelque vie, & nous afflige dans la mort même• chofe bien fnnelle, comme il arriva lorf· ne s'arrêtant pas feulement dans l'en• que ces efclaves fuyant la cruauté de ceinte des églifes; mais s'étendant juf– leurs maîtres, fe tuerent eux & les prê- ques dans les cimetieres : & pendant le tres fur l'autel: efclandrc qui fut auOi- temps de l'interdiliion refufe de donner tôr fuivi de l'hérélie des Nelloriens, qui la terre dévouée aux os des fideles & affiigea l'églife, comme l'ont remarqué empêchent que leurs corps ne revien~ent Socrates&Nicéphore, qui rappottem à ce dans le fein de la terre d'où ils ont été propos )es vers du poëte que nous lifons formés. Ce cui ell d'autant plus effroya– dans le livre du lieur Duranty, au ch. 14. ble , que comme on dénie la terre aux lf_amfape flgna tafia dari [oient, corps, on ferme les ,·oies du fa lut, & la Cum,fa,craf<~dum ~empla polluit fie/us. porte du Ciel aux ornes; faifant cetfer Les ceremomes qu on y apportoit an- pendant ce temps l'ufage des facremens. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-06] Corpus | Histoire de Provence

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