Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

17; Du Culte div ln. T IT. IV. PART. Ill. tian , ni fur le Clergé, ni fur le peuple, pour l'adminifl:ration des facremens , & qu'ils ont offert de donner un aél:e à M. l'archevêque, que ni la bénédiébon, ni ks habits pontificaux dont ils font revê– tus , ne font point en conféquence d'au– cune jurifdiélion. Quand ce_ concordat ferait une ce!lion du territoire & de la ju– ri(diétion, ne contenant aucune réferve, l'abbé ne pourrait pas aujourd'hui pré– tendre ces droits d'honneur, s'ils ne lui font accordés, ou par le Pape qui en au- .roît donné des bulles , ou par l'évêque qui en aurait c01~cédé des lettres parti– culieres ; & fuppofé qu'il eût cette facul– té de porter les habits pontificaux, & de donner la bénédittion, elle ferait ou per– f annelle, & ne pafferoit point à fes fuc– ceiÎeurs, ou elle ferait locale , & n'au- 1·oit lieu que pour les lieux qui font de fon territoire, & foumis à fa jurifdiétion. Il ne peut pas en cela avoir plus de privilege qu'un évêque, qui ne le peut faire hors l'étendue de fon diocefe. Si M. l'arche– vêque vouloit affiiler, comme ila le droit, à la proceffion du faint facrement avec le clergé de faint Etienne , l'abbé de fainte Genevieve voudrait-il lui difpu ter la préé- • I mmence , ou entrer en competence avec lui ? On rapporte des procès-verbaux , qui marquent que r évêque de Paris ne donne 1a bénéditlion dans l'églife de fainte Genevieve , que par la permiffion de l'abbé. Quoique ces procès-verbaux foient fufpeéts, ils font foi , & peuvent être induits contre celui qui les produit, pour dire qu,il n·en pas juHe que l'abbé donne la bénédiétion dans le territoire èe i·archevêque de Paris, fans fon con– fentement. Encore que le pouvoir de marcher en habits pontificaux, & de don– ner la bénédiétion, ne [oit point ·attaché à l'ordre, mais à la jurifdiétion & à la di– gnité ; néanmoins, fuivant la diîpofition du chapitre abbates, & de la glofe fur cette décrétale , il faut des bulles par– ticulieres , & encore telles permiffions n·ont lieu que dans l'enclos de leur mo– nailere , & au plus dans les églifes dans leîque1les ils exercent toute jurifdiB:ion. Benedicere populum beneditiione fo!emni , competit Jolis epifcopis , qui unent locum apoftolorum , & abbates de jure communi non habent facultatem impertiendi henedic– tionem folemnem , Jèd po./funt à Sede apof– ·to!ica ohtinere privilegium , & iftud privi– le&ium ·non txtenditur extra monajlerium vel loca pleno jure flbi fu6jet1a , nam ij}ud privilegium tendit in diminutionem au{fori– tatis epijèapalis, ideo dehet flriétè interpre– tari, & Ji ah6as daret benediElionem extra monaflerium, & locafibipleno jurefuhjec1a, delùzqueret & pojfet eum f:epijéopus punire, nonobftante privifegio exemptionis. Ce font les termes de la glofe qui eil: îuivie en ce point, & a été reçue par notre ufage. L,abbé de fainte Genevieve ne rapporte point de huiles qui lui permettent de fe revêtir des habits pontificaux, & de don– ner la bénédiél:ion : & r on peut croire , ou qu'il n'en a point effe"étivement, on que fi fes prédéceffeurs ont ufé de l'un & de l'autre de ces droits, c'eil peut-être que quelques-uns d'eutr'eux, étant évtques , portaient dans fainte Genevieve les mar– ques auguiles de leurs caraB:eres , & que leurs fucceffeurs fe flatant que ces mar– ques extérieures fuffent attachées à leur dignité abbatiale , ont continué de s·en fervir. Mais il efl: vraifemblable qu'ils ont des bulles qui leur donnent ce droit avec des modific:itions qui feraient juger la caufe contr'eux; & ainfi par un con– feil de prudence , ils ont cru qu'il était plus av~ntageux de furprimer le titre, & de fe defendre par la poffeffion : or , de vouloir autorifer cette poffeffion, ou plu– tôt cette ufurpation du nom de coutume , c·eil: en abufer, parce que pour énblir une coutume, quoiqu'elle ne regarde que les cérémonies extérieures , il eH néceffaire que ce foitun ufage praticué par plufieurs perfonnes dans tout un roy:n1me, ou une province entiere, ou tout un diocefe, & non pas un particulier, ou par une feule communauté. Par exemple, fi 1' on difoit: Tous les abbés dans l'ordre des chanoi– nes réguliers portent les h-abits pontifi– caux , ou donnent la bénédi{tion : cette uniformité pourrait établfr une coutu– me , mais encore cet uface ferait-il ref– treint dans les lieux qu~' 2ppartiennent aux abbés de plein droit ; autrement _, s'ils la don noient hors de leurs cloîtres_, & dans le territoire de r évêque fans fa permiffion , cet ufage ferait abufif & contraire à la difpofition des crnons. Le Pape Grégoire lX. étant follicité p~u le Roi d, Armenie de lui accorder la confir– mation des anciennes coutumes de fon royaume, il lui répondit: Je vous la don– nerai, pourvu que ces contun·-:s ne' L.ient point contraires aux décrets des conci– les : Rationahiles confa,wdùus :i qu& fane- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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