Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

Du Culte divin. T IT. IV. PART. III. 168 Siege, & de la même. m~niere, qu'en cas de refus par les ordinaires, de donner des provifions de bénéfices , on commet l'abbé de fainte Genevieve comme con– fervateur ; l'on fait la même chofe à r ésrard des monitoires' qu'il n'en donne point que lor f qu'il lui eH: enjoint par les arrêts de b cour , ou des autres compa– g:-:ies fouveraines ; qu'ayant un tribunal eccléGailique étJbli à fainte Genevieve , c'eH: une conféquence de pouvoir donner -Oes monitoires dans les caufes dont leurs juges peuvent connoître. Et c'efl: un avantage & une facilité aUx fujets du Roi, de s'adreffer direélemell!: à ce tribunal, comme à une efpece de légation perpé– tuelle, plutôt que d'aller i Rome. Cette poifefiion efl: juH:ifiée par les jugemens , tant des cours fouver.'.lines, que des juges inférieurs, 8z on en r;:ipporte du parle– .1nent, de la chambre des comptes , du grand confeil, du confeil privé du Hoi , des requêtes du palais, & de la table df marbre ; que contre tant de préiugés , l'arrêt fingulier de 1626. étant par tip– poin.té, dans lequel on a inféré ce qu'on ;i voulu_, ne peut pas prévaloir à tous les 2utres arrêts contraires , précédans & fL1ivans , par lefqueis les monitoires de l'abbé de fainte Genevieve & de fon vice– gérent font approuvés. Enfin , les reli– gieux de fainte Genevieve, pour donner plus de poids & de force à tous Jeurs pri.. vileges, foi:de l'exemption, foit de la ju– ri!diélion , [oit des habits pontificaux , f oit de b hénédiélion, foit enfin de la col– lation des ordres ou des monitoires, op– po1ent l'aveu même des évêques de Paris, qui lors de leur inilallation à l'épifcopat, font un ferment folemnel de confervet toutes les franchires de l'abbaye, dont il y a trois alles qui font précis & formels. te premier de 1494. de Jean Simon, évê– que , lequel étant entré dans l' égli!e de fainte Genevieve, & conduit à l'autel, & le livre des évan~iles préfenté , pro– n1it en ces mots: Ego loannes Parifienfi.s epifcopus _j uro ad lz&c fanéla evangelia me fervaturum, jura J lihertates , privileg,ia , ~x.emptioncs _, immunùates _, confuetudines & 'ompojitiones toties qz:oties !iquebit. Le fe~ cond, eH: de Guillaume Vio!e, en I f 64. .clans lequel le même ferment & les mê– mes cérémonies fe trouvent qu'en l' aéte précédent; ce qu'il y a de plus, dt qu'il paroît que l'évêque de Paris avoir donné .la. bénédiétîon au peuple dans l' églife de fainte Genevieve, toutefois avec la per·– miŒon de l'abbé , permi!fione & licenciâ domini abbatis hencdiétionem fuper popu– lum impertivit. Le troifieme eil de Pierre de Gondy, de I )70. où la même promeff e & les mêmes cérémonies de fon entrée & de fa réception, & de la bénédîétion, du confenternent de l'abbé , paroiffent avoir été obfervés en préfence de 1'1. de Thou, premier préfident, & de meffieurs Seguier & de Diou , préfidens. Ce font-là les titres dont l'abbé de fainte Genevieve fe fert pour .établir fes prétentions. Pour en examiner la vé– rité & les indutlions qu'on en a tirées , il faut obfcrver que du temps de Clurles– le-Chauve, l'églife de fainte Genevieve étoit un rnonailere comme font celles de faint Denys & de faint Germain , ainfi que l'on peut recueillir d'une lettre de Loup-de-Ferrieres , écrite au nom du Clergé de Paris à l'archevêque de Sens ,. 8-~ aux évêques de fa province , où il parle en ces termes : C!erus matris eccleji&. ?arijiorum _, Ei fratres cœncbii [a1Jfti Dio- 1;yjiï & farzc1i Germani _, ~· heau Genovef& di·verforu.mque monafteriorum. Depuis , de ce monailere on en a fait une églife col– Jégiale; mais cette communai1té religieu– f e, en l'un & en l'autre état, a toujours. été foumife à la juriîdiétion de l'orcli– naire. Ce qui ell tellement véritable, qu'Etienne, évêque de Paris, ayant in– terdit l'églife de fainte Genevieve, le Pape l'exhorte de lever l'interdit fans pré– judice de fa jurifdiébon: Oiimfratcrnitati tua, Jèripjijfe meminimus _, quatenù.s ecclefias fan.Cl.f! Gencv..ef.9. ab interdiélo _, quo contra eas alligafli, fal".'â jl!Jlitiâ ccc!cjù Pari– Jienjis abfo!-i 1 aes , qzwd perj;-a;; nondÙ..?? imp!etum ejfe tantà amplil.t.s admiramur ,, quantà prl(,flzta ccc.'cfia jùh B. Petri tutela & protec1ione confjiit : ce font les termes d'une lettre d'Innocent II. rapportée dans un recueil qui a été donné depuis peu an public. Cette lettre nous apprend que l' églife de fainte Genevieve, fous Inno– cent II. en 1 qo. étoit fous la puiffance de l' évêq1•e de Paris, & que la proteétiorr du faint Siege, fous laquelle on l'avait 'r J fi h • l' I f\ m11e , n ej1pec..01t p.'.ls que eveque ne la ptÎt interdire, & exercer fur les reli– gieux fa jurifJitlion; & Jorfque l'on a voulu induire des lettres des Rois Ro– bert & Louis-le-Gros, que cette églife ne~ reconnoiffoit point d'autres fupérieurs,, 111ême pour le fpirituel, que le Roi;. cette e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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