Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

1471 Du Culte divin. Trr. III. l' Alt T. III. 1472. ordonnance ~expliquant finflitution de cette cérémonie, & ayant été confir– mée par un arrêt du confeil , ils pour– raient en former un réglement , lequel feroit envoyé dan~ les diocefes avec une délibération de l'affemblée, fi elle le ju– geait à propos; la propofition de mon– feigneur de Montauban & de M. Molin , ayant été agréée, ils ont été priés de pren– dre la peine de dreffer ledit réglement. vinces , que les curés feront tous les di- 1nanches l'eau bénite, conformément au rituel, & qu'après avoir afpergé l'autel & tous les eccléfiailiques étant au chœur, ils donneront par afperfion l'eau bénite aux feigneurs & dames des lieux , étant en leurs bancs ordinaires. Le proc'ès qui étoit entre le fyndic du dio– cefe de Caflres , Ci la dame marquife d'Am– hres , au fajet de la maniere de lui donner de l'eau bénite, a été l'occajion de cette dé– libération. Cette dame prétendait avoir des places dans le chœur de /' églifè de Lautrec, & qu'on devait fui préfenter l'eau bénite avec le goupillon, elle avoit obtenu au parlement de Touloufe un arrêt rendu contradiifoire– ment, avec le JYndic du diocefe dt Caftres , portant que par provijion & fans préjudice du droit des parties, à la grande meffe qui fa dira au chœur , on )JOrtera à lad. dame , & à la demoifelle fa fille t eau hénite à la main avec le goupillon , & qu'elles auront chacune une place du plus honorables de celles qui ne font point occupées par les ec– c!éfiaftiques. Le fyndic s'étant pourvu au con– feil, il y aurait obtenu un arrêt de farféance à l'exécution de celui du parlement de Tou.– loufe , avec commij/ion poury faire afjigner les parties. Ce fait eft expliqué dans le même procès-verbal de l'ajfemblée de 16 J 3. dans la féance du 28. feptembre d:u. matin, page B 4-8. & 8 4-9. il en eft encore parlé dans la féance du 4-· oélohre du matin , page 87p. d~ns celle du famedi 4-· novembre du ma– tin, page 931. On a rapporté dans la féance du 7. no– 'Vemhre du matin, page 933. que M. l'évê– que de Montauban a dit, Que fur la plain– te qui avoit été faite à r atfemblée par Mrs. les promoteurs , que plufieurs fei– gneurs hauts-jufiiciers obligeoient les cu– rés de leur préfenter l'eau bénite le gou– pillon à la main, contre l'ordre & la pra– tique de l'églife, il avoit été commis avec M. Molin pour dreffer ·un réglement fur ce fujet, lequel ferait envoyé dans tous les diocefes; que pour exécuter leur com– miflion, ils s'étoient affemblés, & avoient vu une ordonnance que feu M. l'archevê– que de T ouloufe avoit faite pour fervir de réglement dans fon diocefè, par la– quelle il faifoit voir que c'était contre la forme ancienne de r églife qu'on donnait qe l'eau bénite avec le goupillon , & que le cérémonial ordonnait qu'elle fût feu– ~ment donnée par af pedion, _que c;ette On a rapporté la délibération que t a.lfem– blée prit quelques jours après, dans laquelle il n'a pas été expliqué Ji c' efl le projet drejfé par monfeigneur f' évêque de Montauban & M. Molin. Cette précaution n'eut pas tout le face ès qu'on pou.voit en attendre , on voit dans laféancedu 20. janvier,pagero93. & 1o94. que monfeigneur de Montpellier y rapporta que le procès d'entre le fyndic du diocefe de Caftres & la dame marquife , avait étéjugé au confeil, 6• les parties renvoyées auparlementdeTouloufa, l'affemhléschargea ld. l'ahbé de Bonr_i de voir. M. le chancelier pour leprier d'arrêter l'expédition der arrêt~ jufqu'à ce qu'elle lui eût fait rcpréfenter tin- térêt qu'elle avait en cette affaire. Dans la féance du 23. janvier, page 1097· monfei– gneur l'évêque de Limoges & M. l'abbé Ci.. roll rapporterent qu'ils avoient vu M. le chan~elier qui avoit répondu à ce qu'ils lui avoient repréfenté, que le confeil n'avait pu. s'empêcher de renvoyer cette ajjàire au par– lement de Touloufe étant de fa compétence~ & que Ji ce parlement jugeoit contre les ca– nons & l'ufage de L'égiijè, l'on n'aurait. qu'à préfenter une requéte au confeil, &. qu~il rendrait juflice. On ne voit point dans ce procès-verbal ni dans celui de l'ajfemblée générale,convoquée en. 166 o. la faite de cette affaire. Lor/que le Cler– gé eftime qu'il eft du hon ordre de !' églife de réforma certains points de difcipline quifem– hlent intéreffer des jeigneurs de paroi.lfes, on peut difficilement le faire fans obtenir du Roi des lettres patentes confirmatives des délibé– rations des a.lfemblées générales , & les Jaire regiftrer dans les par!emens , fans cette pré– caution, les feigneurs qui continuent leurs en· treprifes, obtiennent des arrêts, par lefquels ils font maintenus en la pojfejfion qu'ils alle– guent. Le 6. février 1696. M. Fijan, con– feiller, maitre ordinaire en la chambre des comptes de Paris, & feigneur de Tallemai, obtint une fentence en la premiere cham– hre des requêtes du palais, par laquelle le fleur Garfelon, curé de Tallemai, eft,con· damné de lui donner & à fa femme l eau. bénite ~ • e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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