Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

.. Du Culte divin. Tl T. III. PART. III.- Mémoires du parlement. Jifent vrai : mais comment veulent-ils auffe que ce prétendu corps eccléfiaftique, fait re– préfenté par deux corps dijférens, & en deux rangs incompatibles dans une même aélion. Si ce font deux parties d'un même corps eccléfiaftique , comment fe peut - il faire qu' u.ne de ces parties fait honorée comme laï– que, & l'autre comme ecc!éfiaftique, que le Roi même cede les premiers honneurs de t églife à une de ces parties' &· que t autre les rqoive après les Princes, & quelque– fois après des perfonnes de moindre qualité; ce qui arriverait fans doute Ji on les faluoit immédiatement après le deuil. N' eft-ce pas vouloir établir un épifcopat dans t églife pour jouir des biens de t autel, & un épzjèopat dans le monde pour diJPu.ter les honneurs du monde aux perfonnes qui ne peuvent leur diJPuter les biens de l'autel. Néanmoins on peut dire avec vérité que des évêques n'ont pas plus de droit de vouloir être Jàlués immédiatement après le deuil, dans un rang purement laïque, qu·en aurait lepar– lement de vouloir être jàlué immédiatement après l'autel, dans un rang purem.ent ecclé– jiajlique : voilà pourquoi Mrs. les évêques ont pris de tout temps leur féance près de tau– tel, fans rien mettre entre !'autel & eux. A-t-on jamais oui-dire que le parlement ait voulu entreprendre far cette prérogative inféparable de !' épifcopat, ni changer tordre de deux chofes Ji diftinc1es, [oit pendant la majorité des Rois, ou pendant leur minorité. Pourquoi donc accu.fer ceux qui ne font que maintenir leur ancienne pojfeffion , d' abufer de leur crédit ou de la qualité des temps ; puifqu'au contraire Mrs les évêques éprou– vent tous les jours que le. parlement eft fort télé en quelque temps que ce fait à conferver ce qui appartient légitimement à !' églife ; mais il eft aujfi fort jaloux de conferver ce qui appartient au Roi; & cet honneur que Mrs. les évêques conteftent à la compagnie eft un droit de l'autorité royale, dont le parlement n'efl que le dépojitaire. Si l'on changeait cet ancien ordre des falutations qui eft marqué par celui des féances, il faudrait aujfl changer /'ordre des féances; car fi mejfieurs les évêques n' é- taient point falués comme eccléfiaftiques , mais dans le rang des laïques immédiate– ment après le deuil, il faudrait en même temps qu'ils eu.Jfent leur féance immédiate– ment après le deuil, qui eft celle que le par– lement a. eue di toute ancienneté, Réponfe d_u Clergl. les cérémonies des pompes funebres font quelque chofe de mixte entre les cérémo– nies eccléfiail:iques, & les cérémonies f é– culieres ; elles tirent leur origine des hif– toires Grecques & Latines qui nous mar– quent la réfolution qui fut prife d ;i.ns les plus fameufes républiques d'honorer la mémoire des défunts, lors fur-tout qu'ils avaient combattu pour la défenfe de leur patrie, ou qu'ils s'étaient fignalés par quelque grande aétion d'une vertu mémo– rable; tantôt on leur drdfoir de fuperbes maufolées , tantôt on leur préparait des louanges dans des oraifons funebres , en préfence de leurs concitoyens ; & nous lifons encore aujourd'hui avec plaifir la h~uangue que fait Péricles dans l'hifloire de Thucidide à la gloire des grands ho1n– mes; qui peut fervir de modele aux plus illuihes & aux plus excellens orateurs : & bien que la religion chrétienne com– b1tte par fes principes ces fortes de pom– pes extérieures, qui font plutôt le foula– gement de ceux auxquels il ne reile plus d'autre efpérance que la récompenfe des fi del es morts qui font affurés de leur ré– furreétion. Cependant l'églife qui efi mere toute ch:iritable, s'efl accommodée en quelque façon dans ces rencontres i l'in– firmité de fes enfans, & parmi [es pr_ie– res & fes facrifices, elle a admis ces hon– neurs féculiers qu'elle fe feroit volontiers propofée de négliger, fi elle ne confidé– roit que la grandeur de leurs efpérances. Dans cette fage conàuite elle a toléré ces magnifiques repréfentations, & ces élo– ges funebres que nous voyons aujour– d'hui paraître dans nos églifes avec tant d'éclat, & qui fervent plutôt de fupport à la foibleffe des hommes, que de folide confolation aux· déplaifirs des vivans ; cette condefcendance de l'églifequi mêle cette pompe féculiere parmi la fainteté de fes facrifices & de fes prieres , a donné lieu à deux fortes d'honneui·s , dont les premiers fe prennent du côté de 1' autel & les autres du côté de la repréfenta– tion des défunts, & du deuil, qui ne font enfemble qu'un même corps ; & parce que les prieres & les facrifices ne peuvent ~t,re .célébrés que J?3r les. pop– tifes de 1 egl1fe , tout pontife , dit 1 a– pôtre , ayant été établi pour offrir à Dieu des facrifices & des dons : delà vient que l'évêque qui eit à l'autel & e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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